Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

nycthémère

ou

nyctémère

Unité physiologique de temps d'une durée de 24 heures, comportant une nuit et un jour, une période de sommeil et une période de veille.

   L'homme suit un rythme nycthéméral.

nycturie

Émission d'urines plus abondante la nuit que le jour.

   La nycturie correspond à une inversion du rythme normal de la diurèse. Elle peut résulter d'habitudes particulières, chez des personnes qui boivent abondamment avant de se coucher, mais, dans la plupart des cas, elle est liée au fait que le rein est incapable de concentrer les urines pendant la nuit du fait d'une insuffisance rénale chronique.

nymphomanie

Exacerbation du désir sexuel chez la femme.

   Les causes de la nymphomanie sont variées : conflit œdipien, besoin de se rassurer sur sa féminité dévalorisée, attitude inconsciente de revanche sur les hommes, proche du « collectionnisme » obsessionnel. Elle se caractérise par la recherche impérieuse d'expériences érotiques qui laissent la femme généralement insatisfaite. Elle peut être considérée comme une maladie dans la mesure où elle engendre une frustration chronique. Mais c'est aussi un symptôme que l'on retrouve dans d'autres maladies psychiatriques. La nymphomanie peut entraîner des difficultés de socialisation. Son traitement, si besoin est, relève le plus souvent des psychothérapies ou de la psychanalyse.

nystagmus

Mouvement involontaire des deux globes oculaires caractérisé par une succession rythmée de mouvements changeant alternativement de sens.

   Il existe deux types de nystagmus :
— Le nystagmus à ressort vestibulaire qui comporte une phase lente et une phase rapide, cette dernière définissant par convention le sens du nystagmus.
— Le nystagmus pendulaire où les deux secousses ont la même vitesse. Il peut être congénital ou révéler une sclérose en plaque.

DIAGNOSTIC

Le nystagmus est observé lors d'un examen clinique avec des lunettes grossissantes et exploré avec enregistrement par l'électronystagmographe (ENG) qui, grâce à des électrodes réparties autour des yeux, permet de transcrire sur papier les mouvements de l'œil.

   Le nystagmus peut être spontané ou provoqué.

Nystagmus spontané

Il est toujours pathologique et doit faire rechercher une cause congénitale ou acquise.

— Les nystagmus congénitaux, dus à des lésions oculaires, neurologiques ou sans cause précise, se manifestent dès la naissance ou lors de la petite enfance et s'atténuent parfois avec le temps. Ils peuvent accompagner d'autres maladies oculaires congénitales telles que la cataracte (opacité du cristallin qui produit une cécité complète ou partielle), l'albinisme, le strabisme, les lésions chorio-rétiniennes (atteintes de la rétine du fœtus). Ils peuvent aussi s'observer au cours de certaines affections neurologiques (hydrocéphalie, toxoplasmose cérébrale) ou apparaître de façon isolée, avec ou sans notion d'hérédité. Le nystagmus à ressort est la forme la plus courante des nystagmus congénitaux : les yeux bougent lentement dans un sens, à l'horizontale, puis rapidement dans le sens contraire. Le nystagmus pendulaire, quant à lui, se manifeste par des secousses rythmiques et horizontales d'égale durée.

   Les nystagmus congénitaux s'intensifient avec la fatigue, les émotions, les efforts d'attention (pendant la lecture par exemple). L'enfant peut « bloquer » volontairement ses nystagmus ; il tourne alors fréquemment la tête, toujours du même côté, et risque de souffrir d'un torticolis.

— Les nystagmus acquis peuvent apparaître à l'adolescence ou à l'âge adulte ; ils sont alors le signe d'une affection neurologique (sclérose en plaques), d'une tumeur cérébrale ou vestibulaire s'accompagnant de troubles auditifs, ou d'une lésion du cervelet.

TRAITEMENT

Dans le cas des nystagmus congénitaux, le port de verres correcteurs à prismes permet de supprimer la mauvaise position de la tête. En effet, les prismes (qui sont adhésifs lorsqu'ils sont temporaires et incorporés aux verres lorsqu'ils sont définitifs) entraînent une déviation forcée des deux yeux vers la zone de blocage, évitant ainsi à l'enfant de tourner la tête pour utiliser cette zone. Lorsque ce traitement est efficace, une intervention chirurgicale, variable suivant le type de nystagmus et sa cause, peut permettre une amélioration définitive. Les nystagmus acquis, quant à eux, disparaissent avec le traitement de leur cause, lorsque celui-ci est possible.

Nystagmus provoqué

Il peut être déclenché par une stimulation visible (nystagmus optocinétique ou nystagmus du « chemin de fer ») qui s'observe lorsque les yeux essaient de suivre des images qui défilent. Il peut être déclenché aussi par une stimulation instrumentale, soit lors de l'épreuve vestibulaire calorique qui permet de tester la fonction des vestibules gauche et droit séparément par une irrigation des conduits auditifs avec de l'eau à 30 °C ou 45 °C, soit par des épreuves rotatoires ou pendulaires, ou encore par des manœuvres de position exécutées par des mouvements brusques de la tête et du cou.

   L'étude du nystagmus permet d'en définir le type et de classifier le vertige qui peut lui être associé en vue d'un traitement adapté.