Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

thyroïdite

Inflammation de la glande thyroïde.

DIFFÉRENTS TYPES DE THYROÏDITE

Les différentes formes de thyroïdite se distinguent essentiellement par leur origine, leurs symptômes, leurs caractéristiques anatomopathologiques et leur évolution. Le diagnostic repose principalement sur l'examen clinique et la scintigraphie.

— La thyroïdite lymphocytaire chronique, ou thyroïdite de Hashimoto, est la plus fréquente ; elle touche principalement les femmes. D'origine auto-immune, elle est caractérisée par un goitre très ferme, la présence d'anticorps antithyroïdiens et l'évolution possible vers l'hypothyroïdie (diminution de la sécrétion des hormones thyroïdiennes se traduisant par un ralentissement du rythme cardiaque, un ralentissement psychique, un épaississement de la peau du visage et du cou, un teint pâle). Le traitement fait appel à la prise quotidienne de thyroxine.

— La thyroïdite subaiguë de De Quervain est probablement d'origine virale. Elle apparaît brutalement, et est marquée par de vives douleurs à l'avant du cou, souvent associées à un syndrome grippal (fièvre, fatigue), et par une hyperthyroïdie (augmentation de la sécrétion des hormones thyroïdiennes) transitoire. La thyroïde est enflée, dure et douloureuse à la palpation. Le goitre est variable d'un sujet à l'autre et d'un examen à l'autre. Le traitement repose sur l'aspirine ou, dans les formes sévères, sur la corticothérapie. Cette affection évolue spontanément vers la guérison en six semaines environ.

— La thyroïdite indolore du post-partum, d'origine auto-immune, est rare et se caractérise par l'apparition, après un accouchement, d'une hyperthyroïdie modérée avec goitre et d'une absence de fixation de l'iode par la glande thyroïde. La guérison se produit spontanément en 2 à 4 mois avec parfois une phase d'hypothyroïdie transitoire.

— La thyroïdite aiguë d'origine infectieuse est très rare. Elle est consécutive à une infection par un staphylocoque, un streptocoque ou le bacille de Koch (agent de la tuberculose). Elle se traduit par un abcès de la thyroïde, douloureux, qu'il est nécessaire de drainer chirurgicalement et de traiter par antibiothérapie.

— La thyroïdite fibreuse de Riedel, d'origine inconnue, est exceptionnelle et peut évoluer vers l'asphyxie (par compression de la trachée) en l'absence de geste chirurgical (ablation de la zone de compression).

thyrotoxicose

ou

thyréotoxicose

Ensemble de symptômes dus à une hyperthyroïdie (sécrétion excessive d'hormones thyroïdiennes).

   Une thyrotoxicose regroupe plusieurs des symptômes suivants, dont l'intensité est très variable d'un sujet à l'autre : un tremblement des extrémités au repos, des palpitations, une tachycardie, une sensation de chaleur avec sudation abondante, un amaigrissement, une diarrhée qui suit les repas, une nervosité et une anxiété pouvant entraîner des troubles de l'humeur, une insomnie, une fonte musculaire, une augmentation de la soif.

CAUSES

La cause est en général une maladie de Basedow (maladie d'origine auto-immune touchant la femme jeune), plus rarement une surcharge en iode (liée au traitement médical d'un sujet cardiaque par un antiarythmique tel que l'amiodarone, par exemple), un nodule ou un goitre toxiques (sécrétant de façon excessive des hormones thyroïdiennes), parfois une thyroïdite.

DIAGNOSTIC

Il repose sur le dosage sanguin des hormones thyroïdienne et hypophysaire : celui de la thyroxine (T4) révèle une valeur élevée et celui de la thyréostimuline (TSH) une valeur anormalement basse. D'autres constantes biologiques peuvent être perturbées, ces perturbations étant également réversibles sous traitement : enzymes hépatiques, métabolisme calcique, numération globulaire (tendance à l'anémie avec globules rouges de petite taille), baisse des polynucléaires neutrophiles. L'examen clinique permet souvent de trouver la cause de la thyrotoxicose : inflammation oculaire, œdème des paupières ou exophtalmie (saillie anormale des globes oculaires) dans la maladie de Basedow, prise d'un produit contenant beaucoup d'iode, palpation d'un nodule ou d'un goitre. La scintigraphie et l'échographie thyroïdiennes, le dosage des anticorps antithyroïdiens, l'iodurie des 24 heures (dosage de l'iode dans les urines), un bilan de la fonction cardiaque peuvent aussi être utiles.

ÉVOLUTION

L'évolution dépend du sujet : généralement bénigne chez un adulte jeune, elle peut être grave chez une personne cardiaque, dénutrie, chez une femme enceinte ou chez un nouveau-né en raison de l'augmentation du métabolisme que la thyrotoxicose entraîne.

TRAITEMENT

Le traitement est d'abord symptomatique : repos, administration de bêtabloquants ou de sédatifs, en attendant l'effet retardé des antithyroïdiens de synthèse, efficaces dans la maladie de Basedow et les nodules toxiques. Le traitement varie ensuite selon la cause : prise d'antithyroïdiens de synthèse pendant 18 mois, ablation totale ou partielle de la thyroïde, ablation du nodule toxique, administration d'iode radioactif, etc.

thyroxine

Hormone iodée sécrétée par la glande thyroïde.

Synonyme : tétra-iodothyronine (T4).

   La thyroxine circule dans le plasma sanguin soit associée à une protéine, notamment la TBG (Thyroid Binding Globulin), soit sous une forme libre (on parle alors de thyroxine libre, ou T4 L). Dans ce dernier cas, elle se transforme en général en une autre hormone, la tri-iodothyronine (T3), avant d'agir sur les cellules. La sécrétion de thyroxine est stimulée par une hormone hypophysaire, la thyréostimuline, et obéit à un phénomène de rétrocontrôle (un taux sanguin excessif de thyroxine freine la sécrétion de thyréostimuline). Le taux sanguin de thyroxine est normalement compris entre 8 et 19 picogrammes par millilitre.

UTILISATION DIAGNOSTIQUE

Le taux sanguin de thyroxine varie avec l'âge. Très élevé chez le nouveau-né, il décroît ensuite progressivement. Il augmente en cas d'hyperthyroïdie (hypersécrétion thyroïdienne) ou de surcharge en iode et diminue en cas d'hypothyroïdie (insuffisance thyroïdienne) ou de carence en iode.

Voir : hormone thyroïdienne.