Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

plaie

Déchirure des tissus due à un accident (blessure, brûlure) ou à une intervention chirurgicale.

   Les plaies accidentelles doivent être examinées attentivement car elles peuvent être souillées par des corps étrangers (terre, fragments de verre) et, dans ce cas, être contaminées par des agents infectieux (risque de tétanos). Cet examen permet aussi d'évaluer l'abondance du saignement et surtout de ne pas laisser inaperçue une lésion profonde, par exemple provoquée par un instrument fin et long tel qu'une arme blanche.

Plaie superficielle

Une plaie est dite superficielle lorsqu'elle n'atteint que le revêtement cutané ou les tissus immédiatement sous-jacents. Le saignement peut être abondant si la zone atteinte est riche en petits vaisseaux superficiels (cuir chevelu). Lorsque la plaie n'est pas infectée par un corps étranger, on peut juguler le saignement en la comprimant légèrement à l'aide d'un linge propre ou, mieux, d'une compresse stérile. Les plaies superficielles, avant d'être éventuellement suturées, sont nettoyées à l'aide d'un antiseptique et d'une compresse, si possible stérile, en frottant doucement du centre vers la périphérie (et non l'inverse, car cela ramènerait les microbes vers le centre de la plaie) ; ensuite, on place une compresse, maintenue par un adhésif ou un bandage.

Plaie profonde

Une plaie est dite profonde lorsqu'elle intéresse des structures « nobles » (artères, nerfs, viscères). Le saignement doit alors être jugulé chirurgicalement (par électrocoagulation, ligature des petits vaisseaux qui saignent, etc.). Si la plaie est très grave, elle est nettoyée chirurgicalement (parage) et éventuellement suturée, sous anesthésie locale, voire sous anesthésie générale. Cependant, si le patient consulte trop tard (après un délai d'environ 6 heures), la plaie est déjà très contaminée et le médecin ou le chirurgien risque de ne pas pouvoir la refermer, une infection pouvant se développer sous la suture ; on se contente alors de la nettoyer et de la panser. Dans les cas les plus graves, les complications infectieuses sont prévenues par antibiotiques.

plantaire

Relatif à la face inférieure du pied, permettant son appui au sol.

   On distingue plusieurs territoires plantaires, en particulier la région plantaire, la voûte plantaire et les artères plantaires.

— La région plantaire, ou plante du pied, est épaisse et dure dans les régions qui supportent les pressions. Richement innervée, elle est fine et sensible sur la voûte plantaire.

— La voûte plantaire est l'ensemble des courbures concaves que présente la surface inférieure du pied : une courbure longitudinale (allant du calcanéum à la tête des métatarsiens) et une courbure transversale (maximale à la base des métatarsiens). Un affaissement de la voûte plantaire, par manque de tonicité des muscles, est à l'origine des pieds plats, qui sont parfois douloureux chez l'adulte. La prescription de semelles orthopédiques résout habituellement le problème. Une accentuation de la voûte plantaire et un aspect en griffes des orteils caractérisent les pieds creux. Si l'utilisation des semelles orthopédiques demeure sans résultat probant, une intervention chirurgicale peut être envisagée.

— Les artères plantaires, interne et externe, sont les branches terminales de l'artère tibiale postérieure. L'arcade plantaire est un gros vaisseau qui fait communiquer l'artère pédieuse (branche terminale de l'artère tibiale antérieure) avec la terminaison de l'artère plantaire externe.

plante médicinale

phytothérapie

plaque

Élément métallique servant à immobiliser un os fracturé, après sa réduction, pendant le temps nécessaire à sa consolidation.

   Les plaques sont généralement fabriquées dans un alliage inoxydable (fer, nickel, chrome) ou bien dans un alliage formé de chrome, de cobalt et de molybdène. Parfois il s'agit d'un alliage de titane (titane, aluminium, vanadium). Ces plaques sont percées de plusieurs trous qui permettent de les visser à l'os. Suivant leur destination, elles sont de taille, d'épaisseur et de forme variables, certaines étant même conçues pour s'adapter à une structure anatomique déterminée (plaque d'extrémité supérieure de tibia, par exemple). Les réactions allergiques sont aujourd'hui exceptionnelles et de gravité limitée.

Voir : ostéosynthèse.

plaque dentaire

Enduit collant et blanchâtre qui se dépose à la surface des dents et des gencives.

   La plaque dentaire est à l'origine de toutes les atteintes des tissus parodontaux (cément, ligament, os alvéolaire, gencive) ; elle est aussi la cause principale des caries. Son rôle néfaste est moins lié à son épaisseur qu'à ses constituants, une flore microbienne qui comprend certains micro-organismes transformant le sucre en acide lactique, qui ronge l'émail. Lorsque la plaque dentaire persiste trop longtemps à la surface des dents, elle se calcifie, constituant alors le tartre.

   Un brossage après chaque repas, effectué correctement (de la gencive vers la dent), permet d'éliminer la plaque dentaire. Celle-ci se dépose sur les surfaces anfractueuses de la dent puis sur ses parties lisses, sur la gencive et le pourtour du collet ; le brossage doit donc intéresser toutes ces surfaces.

plaque motrice

Jonction neuromusculaire permettant la transmission de l'influx nerveux de l'extrémité de l'axone (prolongement du neurone [cellule nerveuse]) à la fibre musculaire.

   La plaque motrice permet au système nerveux moteur de commander la contraction des muscles striés du squelette. L'influx nerveux se propage le long de l'axone ; parvenu à la plaque motrice, il déclenche la libération d'un neurotransmetteur, l'acétylcholine, qui se fixe sur les récepteurs, substances chimiques responsables de la contraction de la cellule musculaire.

   Diverses affections sont liées au mauvais fonctionnement de la plaque motrice, la plus fréquente étant la myasthénie (affaiblissement musculaire à l'effort).

plaquette

Cellule sanguine sans noyau, qui joue un rôle important dans l'initiation de la coagulation et de la thrombose.

Synonyme : thrombocyte.

   Le nombre des plaquettes est normalement compris entre 150 000 et 450 000 par millimètre cube de sang. Elles proviennent de la fragmentation du cytoplasme de grandes cellules de la moelle osseuse, les mégacaryocytes. Leur longévité dans le sang est de 7 à 10 jours.

STRUCTURE

Une plaquette mesure de 2 à 4 micromètres. Elle comporte une membrane sur laquelle sont situés des récepteurs des facteurs de coagulation et des protéines qui jouent un rôle important dans l'adhésion plaquettaire au vaisseau sanguin.

FONCTION

Le premier stade de l'arrêt d'une hémorragie (hémostase primaire) débute avec l'adhésion des plaquettes à la paroi du vaisseau lésé, leur agrégation et la libération de leur contenu. Cela conduit à la formation du clou plaquettaire, sorte de bouchon formé de plaquettes agglutinées, qui colmate la brèche du vaisseau. Dans la coagulation, la membrane des plaquettes favorise l'interaction des facteurs de coagulation.

EXAMENS

L'étalement d'une goutte de sang sur une lame de verre (frottis) permet d'observer l'aspect, normal ou non, des plaquettes. Leur numération est réalisée automatiquement par un appareil spécialisé ainsi que le reste de l'hémogramme. L'étude de leur agrégation et la mesure du temps de saignement renseignent sur leurs capacités fonctionnelles.

PATHOLOGIE

On distingue essentiellement 3 types de pathologie des plaquettes : la thrombocytopénie (diminution de leur nombre), la thrombocytose (augmentation de leur nombre) et la thrombopathie (anomalie de leur fonction), à l'origine de divers troubles de l'hémostase primaire.

Voir : coagulation, sang, thrombocytémie, thrombocytose, thrombopathie, transfusion sanguine.