Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

RIPA

Technique de laboratoire permettant de mettre en évidence une infection virale chez un malade. (Abréviation de l'anglais Radioimmunoprecipitation Assay, technique de radio-immuno-précipitation.)

   Le RIPA est une technique longue et coûteuse, essentiellement utilisée comme test supplémentaire à la réaction de Western-Blot (mise en évidence d'anticorps spécifiques de l'infection) dans le diagnostic des infections par le virus du sida.

TECHNIQUE

La méthode consiste en une réaction entre le sérum d'un malade présumé et une composante antigénique purifiée et radioactive du virus étudié, obtenue par culture cellulaire de celui-ci en présence de composants radioactifs. Le mélange de la solution antigénique avec le sérum sanguin du malade, qui contient des anticorps, entraîne la formation de molécules (complexe antigène-anticorps), qui précipitent. Le complexe est alors soumis à une électrophorèse (utilisation d'un champ électrique pour séparer les différentes substances) sur film radioactif et se révèle sous la forme de différentes taches radioactives.

R.M.N.

résonance magnétique nucléaire

rocher

Partie inférieure de l'os temporal, situé sur le côté du crâne.

DESCRIPTION

Le rocher, qui ressemble à une pyramide quadrangulaire, forme la partie interne et horizontale de l'os temporal. Il se prolonge à sa base par la mastoïde. Au-dessus de lui se trouve la deuxième partie, verticale, du temporal, appelée écaille. En avant se situe l'os tympanal, qui forme le conduit auditif externe. Le rocher est creusé par les cavités osseuses de l'oreille interne, le limaçon et le labyrinthe. Il contient l'oreille moyenne : caisse du tympan et chaîne des osselets. Il est traversé par le nerf facial.

TRAUMATOLOGIE

Un traumatisme crânien provoque parfois une fracture du rocher. Celui-ci peut être bénin et ne donner aucun signe. Il peut aussi être suivi de complications, n'apparaissant, dans certains cas, que plusieurs années après : surdité par lésion de l'oreille moyenne ou interne, paralysie des muscles de la face, méningite. Le traitement comprend des soins locaux (drainage, antibiotiques en prévention de la méningite). Une réparation chirurgicale est parfois possible pour le tympan, les osselets, l'oreille interne et le nerf facial.

Rolando (scissure de)

Sillon profond du cortex cérébral, situé à la surface de chacun des hémisphères cérébraux et séparant le lobe frontal du lobe pariétal.

Synonyme : scissure centrale.

   Les scissures de Rolando partent du bord supérieur de chacun des deux hémisphères, un peu en arrière de son milieu, et se dirigent vers le bas, presque verticalement, un peu obliquement vers l'avant. Elles délimitent des zones spécialisées fonctionnellement : en arrière de chaque scissure se trouve l'aire somatosensitive (sensibilité consciente) du lobe pariétal ; en avant se trouve l'aire somatomotrice (motricité volontaire) du lobe frontal. Ces zones peuvent être explorées par scanner et par imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

PATHOLOGIE

Une affection, quelle qu'elle soit (tumeur, accident vasculaire, etc.), qui atteint une des scissures de Rolando se traduit par des signes moteurs (le plus souvent hémiplégie touchant le bras et la face ou paralysie d'un bras ou d'une jambe), sensitifs (anesthésie de la peau) et épileptiques, qui touchent la moitié du corps opposée au côté lésé. Les crises d'épilepsie, dites alors bravais-jacksoniennes, sont caractéristiques, consistant en secousses musculaires qui débutent à l'extrémité d'un membre et remontent vers l'épaule ou la hanche puis s'étendent à toute une moitié du corps.

Romberg (signe de)

Perte de l'équilibre pouvant entraîner une chute, apparaissant ou s'accentuant lorsque le patient ferme les yeux.

   Le signe de Romberg s'observe au cours de différentes maladies du système nerveux central. Il fait partie des troubles de la coordination des mouvements par atteinte de la sensibilité profonde et est causé par l'absence des perceptions qui informent normalement le cerveau sur la position des articulations et sur la tension musculaire.

Signe de Romberg labyrinthique

Cette perte de l'équilibre est due à une atteinte de l'oreille interne (responsable de l'équilibre).

   Le signe de Romberg labyrinthique est ainsi nommé par analogie avec le signe de Romberg. Dans ce cas, cependant, le sujet ne perd son équilibre que plusieurs secondes après avoir fermé les yeux, et le déséquilibre est latéralisé : le malade tend à tomber toujours du côté du vestibule atteint.

ronflement

Bruit respiratoire émis pendant le sommeil.

   Tout obstacle entravant une bonne circulation de l'air entre le nez et le larynx peut être cause de ronflements : hypertrophie des amygdales ou des végétations, déviation de la cloison nasale, rhinite ou, plus fréquemment, anomalie anatomique des voies respiratoires, etc. Parfois, au cours d'un coma profond, un sujet peut respirer bruyamment et ronfler intensément : ce ronflement spécifique est nommé « stertor ». De plus, on distingue du ronflement ordinaire le ronflement avec apnée durant le sommeil.

Ronflement ordinaire

Ce ronflement se traduit par un bruit d'intensité variable, mais parfois considérable, pouvant atteindre 80 décibels.

TRAITEMENT

On réussit parfois à diminuer la puissance du ronflement en évitant de se coucher sur le côté, ou surtout sur le dos, quand on s'endort ou quand on se réveille. On peut aussi obtenir une amélioration en maigrissant en cas de surcharge pondérale, en supprimant l'alcool et le tabac, en humidifiant l'atmosphère, en s'abstenant de prendre des somnifères. Dans les cas les plus gênants, la pharyngoplastie (ablation chirurgicale d'une partie du voile du palais) peut améliorer la gêne.

Ronflement avec apnée durant le sommeil

Ce ronflement se caractérise par un bruit interrompu par de brefs arrêts respiratoires répétés, suivis par une reprise brusque de la respiration, qui provoquent le réveil. Il est lié à une fermeture anormale des voies aériennes pharyngées lors de l'inspiration.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le sujet peut ne garder aucun souvenir de ces réveils et n'avoir qu'une sensation de sommeil de mauvaise qualité. Il se plaint de maux de tête le matin, de difficultés à se concentrer, d'une somnolence pendant la journée. Au fil des ans, l'évolution peut se compliquer d'une insuffisance respiratoire chronique et de troubles cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral, par exemple) ou métaboliques.

DIAGNOSTIC

I nécessite des enregistrements du rythme cardiaque et des mouvements respiratoires pendant le sommeil à l'aide de capteurs placés sur la peau, dans un centre spécialisé d'étude du sommeil.

TRAITEMENT

En dehors de mesures hygiéno-diététiques, il est surtout fondé sur la ventilation en pression positive : pendant la nuit, le patient porte un masque relié à un appareil qui fournit une pression d'air supérieure à la normale pour élargir les voies respiratoires. Un autre traitement consiste en une orthèse d'avancée mandibulaire, portée la nuit (sorte d'appareil dentaire qui avance un peu la machoire inférieure), sans autre appareil de ventilation. Parfois est pratiquée une septoplastie (intervention chirurgicale sur la cloison nasale), une pharyngoplastie (ablation chirurgicale d'une partie du voile du palais) ou une amygdalectomie (ablation des amygdales).

Voir : apnée, syndrome de Pickwick, pharyngoplastie.