Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

infraclinique

Se dit d'un trouble ou d'une maladie qui ne provoque pas de manifestation décelable à l'examen du malade, soit parce qu'il s'agit du stade initial de la maladie, soit parce que le trouble est trop minime.

infrarouge

Rayonnement situé, dans le spectre électromagnétique, immédiatement après la bande rouge du spectre visible de la lumière.

   La fréquence du rayonnement infrarouge est inférieure à celle de la lumière rouge visible (sa longueur d'onde, inverse de la fréquence, est par conséquent supérieure).

   Les rayons infrarouges sont des radiations de longueur d'onde comprise entre 0,8 (limite du rouge visible) et 343 micromètres (limite des ondes hertziennes). Les rayonnements infrarouges utilisables en médecine sont compris entre 0,8 et 4 micromètres.

TRAITEMENT PAR RAYONNEMENTS INFRAROUGES

Les rayons infrarouges sont utilisés pour leur action thermogène dans le traitement d'appoint de certaines affections : ils activent la circulation, améliorent les troubles circulatoires cutanés et favorisent le processus de cicatrisation.

infusion

Préparation liquide buvable, obtenue par l'action de l'eau bouillante sur une substance (souvent une plante) dont les principes solubles actifs se diffusent dans l'eau par macération.

   La boisson possède les vertus curatives ou bienfaisantes de la substance qui a infusé dans l'eau pendant cinq minutes. Le tilleul, par exemple, a un pouvoir tranquillisant tandis que la verveine favorise la digestion. Ces deux infusions ont également une action antispasmodique.

inguinal

Relatif à l'aine, région anatomique située entre l'abdomen et la cuisse.

   La pathologie inguinale se compose surtout des hernies, congénitales ou acquises. Une douleur inguinale au repos et à la marche peut également être liée à une lésion du testicule ou de l'épididyme ; une douleur inguinale à la marche peut indiquer une maladie de la hanche. Une adénopathie (gonflement des ganglions) dans la région inguinale, si elle est de petite taille, non indurée et non inflammatoire, est banale et sans signification ; plus importante, elle peut être le signe de maladies variées : infection ou tumeur du membre inférieur ou des organes génitaux, maladie de Hodgkin, etc.

inhalation médicamenteuse

Absorption de certains médicaments par les voies respiratoires.

— L'inhalation d'un aérosol de médicament par le nez ou par la bouche permet son accès direct aux voies aériennes. Il s'agit essentiellement d'anti-inflammatoires (corticoïdes) ou de bronchodilatateurs (bétamimétiques ou anticholinergiques) pour les maladies inflammatoires comme la rhinosinusite, la laryngite ou l'asthme. Il peut s'agir d'antibiotiques (colimycine, tobramycine) ou de mucolytiques au cours de la mucoviscidose. L'aérosolisation du médicament se fait à l'aide d'un nébuliseur pneumatique ou ultrasonique muni d'un réservoir et relié au patient par un masque nasal ou par un embout buccal.

— L'inhalation par fumigation consiste à respirer la vapeur d'eau dégagée par une décoction de plantes comme l'eucalyptus ou par un mélange d'eau bouillante et d'essence balsalmique comme le menthol ou le benjoin. Elles peuvent être proposées au cours de rhinosinusite ou de laryngite. L'inhalation est réalisée à l'aide d'un inhaleur ou d'un bol recouvert d'un cône troué dans lequel le sujet introduit le nez et la bouche.

inhibiteur calcique

Médicament capable de s'opposer à l'entrée du calcium dans les cellules.

Synonyme : antagoniste du calcium.

   Les inhibiteurs calciques agissent en modifiant la contraction musculaire des artères. Ils empêchent le calcium de traverser la membrane bordant les cellules musculaires, celle-ci participant activement au mécanisme de la contraction. Il s'ensuit une vasodilatation (augmentation du diamètre) des artères, coronaires et autres, ce qui améliore l'oxygénation du cœur et diminue la tension artérielle.

   Les inhibiteurs calciques ralentissent aussi la transmission de l'influx nerveux vers le muscle cardiaque, ce qui corrige certaines arythmies (troubles du rythme du cœur).

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

Cette classe relativement nouvelle de médicaments est utilisée dans le traitement de l'insuffisance coronarienne (notamment pour l'angine de poitrine et les douleurs cardiaques) et de l'hypertension artérielle. Le diltiazem et le vérapamil sont indiqués en cas d'arythmie cardiaque.

   Certains inhibiteurs calciques sont déconseillés quand le malade souffre d'insuffisance cardiaque et quand il a des troubles de conduction, c'est-à-dire de la transmission des influx électriques entre les oreillettes et les ventricules. Certaines associations avec des médicaments actifs sur le cœur (antiarythmiques, dérivés nitrés, bêtabloquants, digitaliques) sont toujours délicates et étroitement surveillées.

MODE D'ADMINISTRATION

La prescription est presque toujours orale, bien que les injections soient possibles en milieu hospitalier en cas d'urgence ou lorsque la voie orale est impossible.

EFFETS INDÉSIRABLES

Comme les inhibiteurs calciques augmentent le débit sanguin dans les tissus, d'éventuels maux de tête, bouffées de chaleur, vertiges (en station debout) peuvent survenir mais disparaissent souvent avec la poursuite du traitement. Ils entraînent aussi parfois des œdèmes (gonflement) des jambes et une hypotension artérielle.

inhibiteur de la cholinestérase

Substance, naturelle ou médicamenteuse, réduisant l'action de la cholinestérase (enzyme dégradant l'acétylcholine).

   La cholinestérase intervenant dans les synapses, entre deux cellules nerveuses, pour limiter l'action de l'acétylcholine (neurotransmetteur), l'inhibition de son action entraîne un allongement de la durée d'action de l'acétylcholine : ainsi, l'influx nerveux ne s'arrête plus et les muscles restent plus longtemps contractés.

   Parmi les inhibiteurs de la cholinestérase, on trouve surtout les produits organophosphorés utilisés comme insecticides, capables de provoquer des intoxications graves.

Voir : anticholinergique, cholinergique.

inhibiteur de la coagulation

Substance naturelle ou médicamenteuse susceptible d'arrêter ou de ralentir le processus de coagulation.

   La coagulation est un état instable entre substances procoagulantes et substances anticoagulantes.

DIFFÉRENTS TYPES D'INHIBITEUR DE LA COAGULATION

Parmi les molécules anticoagulantes physiologiques (inhibitrices de la coagulation), on trouve l'antithrombine, les protéines C et S et l'inhibiteur physiologique de la voie extrinsèque. Leur déficit provoque la formation de caillots dans le système veineux (embolie pulmonaire, phlébite) et parfois aussi dans le système artériel.

— L'antithrombine inhibe l'activation des facteurs activés qui sont des sérine-protéases. Sa puissance est augmentée par l'héparine. Son déficit est congénital ou acquis, comme dans l'insuffisance hépatique, la coagulation intravasculaire disséminée et le syndrome néphrotique.

— Les protéines C et S sont les inhibiteurs naturels des facteurs V et VIII de la coagulation. Leur déficit congénital ou acquis entraîne un état d'hypercoagulation.

— L'inhibiteur de la voie extrinsèque est une protéine fabriquée par les parois vasculaires, qui inhibe le facteur VII de la voie extrinsèque de la coagulation.

— Les inhibiteurs médicamenteux comprennent entre autres l'aspirine, l'héparine et les antivitamines K. Ces substances sont destinées à empêcher l'apparition des caillots chez des patients qui ont des risques de thrombose (phlébite, immobilisation prolongée, port de prothèse valvulaire cardiaque).