Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

Bartholin (glande de)

Chacune des glandes situées de part et d'autre de l'orifice vaginal.

Synonyme : glande vulvovaginale.

   Les glandes de Bartholin sont contenues dans le muscle constricteur de la vulve ; leur canal excréteur débouche entre les petites lèvres et l'hymen. Elles augmentent rapidement de volume après la puberté et régressent à la ménopause.

   Leur rôle consiste à sécréter en permanence, mais plus encore au moment des rapports sexuels, un liquide filant et incolore qui contribue à la lubrification du vagin.

   Les glandes de Bartholin peuvent être le siège d'une inflammation pouvant déboucher sur une infection. Leur ablation, parfois nécessaire en cas d'infections récidivantes, n'empêche pas la sécrétion de liquide lubrifiant par les autres glandes vaginales sous la dépendance des œstrogènes.

bartholinite

Inflammation d'une ou des deux glandes de Bartholin.

   Une bartholinite peut être inaugurale ou une récidive surtout après obturation du canal excréteur de la glande, conséquence de la première infection. Les symptômes en sont un gonflement rouge et douloureux de la partie postérieure de la vulve, parfois accompagné de fièvre. Par la suite, un abcès peut se former, signalé par une tuméfaction extrêment douloureuse, avec présence de pus collecté. En tout début d'inflammation, le traitement fait appel aux antibiotiques. S'il existe un abcès, le traitement est alors chirurgical. Il consiste soit en l'incision puis le drainage de l'abcès, soit en la marsupialisation, opération permettant de créer un nouvel orifice au canal excréteur de la glande, en suturant les berges de l'incision à la peau alentour. En cas de récidive, l'ablation de la glande peut être nécessaire.

bartonellose

Maladie infectieuse due aux bactéries du genre Bartonella.

   Les Bartonella sont des bactéries qui ont un cycle de transmission avec un hôte, un vecteur et un réservoir. Parmi elles, trois espèces ont des conséquences pathologiques : B. henselæ dont le réservoir principal est le chat, et le vecteur, le chat ou ses puces ; B. quintana, dont le réservoir unique est l'homme, et le vecteur, le pou du corps ; B. bacilliformis, qui ne sévit qu'en Amérique du Sud et dont le vecteur est un insecte (phlébotome) et le réservoir inconnu.

   L'hôte de ces bactéries est toujours l'homme chez lequel il provoque des maladies, en particulier s'il est immunodéprimé. B. henselæ est responsable de la maladie des griffes du chat chez l'homme sain et de l'angiomatose bacillaire en cas d'immunodépression. B. quintana est responsable de l'angiomatose bacillaire mais peut aussi provoquer des atteintes cardiaques avec endocardite.

   Le diagnostic est difficile car ces bactéries se multiplient difficilement en culture. Des méthodes de diagnostic indirect sont maintenant disponibles (P.C.R., immunofluorescence).

   Le traitement repose sur certains antibiotiques : macrolides ou cyclines, associés aux aminosides chez les immunodéprimés.

baryte

Préparation à base de sels de baryum, classiquement utilisée comme produit de contraste non absorbable à usage digestif pour les examens de l'estomac, de l'intestin grêle ou du côlon.

   La baryte est contre-indiquée lorsqu'il existe une suspicion ou un risque de perforation digestive car son passage dans le péritoine est mal toléré. Dans ces situations, il y a lieu de la remplacer par un produit de contraste hydrosoluble à usage digestif ou de recourir à une autre forme d'exploration digestive.

Voir : produit de contraste.

bas de contention

Bas dont l'élasticité importante comprime la jambe, suppléant ainsi à la déficience des parois veineuses.

Synonyme : bas à varices.

   Les bas de contention servent à faciliter le retour du sang des extrémités vers le cœur chez les personnes atteintes de varices et à éviter la formation de caillots après les interventions de chirurgie esthétique sur les membres inférieurs. Ils contribuent également à la prévention des phlébites en cas d'intervention chirurgicale. Ils sont généralement en latex, vendus en pharmacie. Pour qu'ils remplissent leur fonction, il faut les enfiler avant de se lever après avoir gardé les jambes surélevées quelques minutes et les retirer au coucher. Il existe également des collants et des bandes de contention.

base

Substance chimique caractérisée par son aptitude à capter, dans l'eau, des ions hydrogène (H+) ou à libérer des ions hydroxyle (OH-).

Synonyme : alcalin.

   Le pH des solutions basiques est supérieur à 7. Les bases les plus courantes sont la potasse (hydroxyde de potassium), la soude caustique (hydroxyde de sodium) et l'ammoniaque. Dans l'organisme comme dans la nature, les bases sont neutralisées par des acides pour donner des sels (chlorure de sodium, par exemple) et de l'eau.

Voir : acide.

Basedow (maladie de)

Maladie auto-immune de la glande thyroïde.

Synonyme : maladie de Graves.

   Décrite par le médecin allemand Karl von Basedow en 1840, cette maladie concerne surtout les jeunes femmes. Elle est parfois familiale ou associée à un diabète sucré. Un événement marquant dans la vie du patient (surmenage, changement familial ou professionnel) peut être un facteur déclenchant.

   La maladie de Basedow est la plus fréquente des causes d'hyperthyroïdie (augmentation de la production d'hormones thyroïdiennes) : elle est due à l'action d'autoanticorps sur les récepteurs thyroïdiens de la thyréostimuline (hormone hypophysaire qui stimule la thyroïde). En se fixant sur ces récepteurs, qu'ils stimulent continuellement, ces anticorps entraînent une hyperactivité de la thyroïde.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Trois sortes de signes sont observés.

— Les signes d'hyperthyroïdie, très fréquents, motivent souvent la consultation : amaigrissement, bien que l'appétit soit conservé, tremblement, fatigue et agitation.

— Le goitre, augmentation diffuse et bénigne de la thyroïde qui provoque un gonflement du cou, est constant. La palpation permet d'en estimer la taille, l'étendue et le caractère soufflant (hypervascularisé).

— Les signes oculaires se manifestent avec une importance très variable : rétraction de la paupière supérieure, qui rend le regard plus éclatant ; signes inflammatoires (rougeur, œdème) ; exophtalmie (yeux exorbités), éventuellement bilatérale ; paralysie des muscles oculomoteurs. L'atteinte oculaire peut précéder ou suivre de plusieurs années l'apparition d'une hyperthyroïdie.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic de la maladie de Basedow est clinique, fondé sur l'association des symptômes. Il est confirmé par des examens sanguins révélant un faible taux de thyréostimuline et une augmentation du taux des hormones thyroïdiennes, et par la scintigraphie au technétium, qui révèle une hyperfixation diffuse de cette substance dans l'ensemble de la glande thyroïde, et permet d'exclure les autres causes possibles (nodule toxique, thyroïdite, prise d'hormones thyroïdiennes).

   Le traitement peut être médicamenteux (antithyroïdiens de synthèse), chirurgical (thyroïdectomie partielle) ou faire appel à la médecine nucléaire (injection d'une dose individualisée d'iode 131 radioactif qui va se fixer sur la glande thyroïde et la détruire à proportion de son hyperfonctionnement).

   La guérison sans séquelles est habituelle, mais les rechutes sont possibles.

Voir : goitre, hyperthyroïdie.