Larousse Médical 2006Éd. 2006
K

Kaposi (sarcome de) (suite)

PRONOSTIC

Les lésions cutanées dues au sarcome de Kaposi portent un préjudice essentiellement esthétique. Elles disparaissent en général quelques semaines après le début du traitement. Pour les parties exposées de la peau (visage, extrémités), des solutions de camouflage (bases cosmétiques couvrantes) sont proposées. Cependant, une extension numérique ou topographique des lésions peut laisser supposer l'existence d'atteintes viscérales et nécessite des investigations et, au besoin, la mise en place d'un traitement approprié.

   En cas de localisation viscérale du sarcome, le pronostic demeure réservé.

Voir : herpès, sarcome, sida.

Karman (méthode de)

Méthode d'aspiration du contenu utérin.

   La méthode de Karman, utilisée depuis les années 1960, est indiquée pour évacuer l'utérus soit lors d'une interruption volontaire de grossesse, soit après un avortement spontané incomplet. Elle utilise un instrument spécial, appelé sonde de Karman, introduit par le col de l'utérus dans la cavité utérine puis relié à une pompe à vide. L'intervention, qui dure de 3 à 5 minutes, est sûre et peu agressive pour la paroi utérine. Elle a remplacé le curetage, plus traumatisant pour la muqueuse. La méthode de Karman se pratique en hospitalisation de jour, sous anesthésie locale ou générale. Elle entraîne un saignement vaginal qui dure quelques jours ; elle n'a aucune répercussion sur une grossesse ultérieure.

Kartagener (syndrome de)

Syndrome caractérisé par un dysfonctionnement des cils qui tapissent l'arbre respiratoire et évacuent normalement les poussières, entraînant une accumulation de sécrétions et une dilatation des bronches, auxquelles s'associent une inversion du cœur (il est à droite au lieu d'être à gauche), une sinusite chronique et une stérilité.

   D'une grande rareté, le syndrome de Kartagener est congénital. Son traitement consiste à soigner chaque anomalie. Son pronostic est fonction de l'importance de la dilatation des bronches, qui, dans les cas les plus graves, peut conduire à une insuffisance respiratoire chronique.

Kawasaki (maladie de)

Maladie inflammatoire fébrile liée à un dysfonctionnement immunitaire.

Synonyme : syndrome adéno-cutanéo-muqueux.

   Dans 80 % des cas, la maladie de Kawasaki touche les enfants de moins de 5 ans. Décrite pour la première fois au Japon en 1967, elle a été identifiée depuis dans le monde entier, notamment aux États-Unis et au Canada, où elle sévit par épidémies localisées. L'affection est aujourd'hui connue en Europe, où elle n'est pas rare.

CAUSES

Les causes précises de la maladie sont encore inconnues. La fréquence plus grande de la maladie de Kawasaki chez certaines populations, notamment au Japon, et l'existence de quelques rares cas familiaux ont conduit à la recherche d'un terrain génétique prédisposant et la présence d'épidémies distinctes et saisonnières (fin d'hiver-début de printemps) a pu faire croire à une origine infectieuse, de type viral notamment, mais les recherches n'ont pas encore permis de confirmer ces hypothèses.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La maladie se manifeste par une fièvre élevée durant plus de cinq jours, résistant aux antibiotiques et aux antipyrétiques ; par une conjonctivite affectant en général les deux yeux ; par une inflammation des lèvres, saignantes et fissurées, de la bouche et du pharynx ; par une rougeur ou un œdème des doigts ou des orteils, parfois douloureux et suivis d'une desquamation intervenant de 10 à 20 jours après le début de la maladie. Des éruptions diverses apparaissent au cinquième jour de la maladie, essentiellement sur le torse, mais aussi sur les extrémités. À ces diverses manifestations s'associent parfois des ganglions bilatéraux, qui évoluent sans suppuration, des douleurs articulaires et abdominales, et, très rarement, des accidents vasculaires cérébraux.

DIAGNOSTIC

Il est orienté par les résultats des examens du sang, qui mettent en évidence un syndrome inflammatoire sévère (élévation importante de la protéine C-réactive et des plaquettes).

ÉVOLUTION

La maladie de Kawasaki peut entraîner des altérations très sévères du cœur et des gros vaisseaux. Durant la phase aiguë apparaît parfois une inflammation du myocarde et du péricarde. Vers la troisième semaine, le patient est exposé à une atteinte des coronaires avec anévrysmes (dilatations). Enfin, l'élévation du taux des plaquettes sanguines peut être responsable de thrombose causant parfois une mort subite.

TRAITEMENT

Le malade est le plus souvent hospitalisé et doit être soumis à une surveillance particulièrement stricte. Il faut notamment faire pratiquer des échocardiographies destinées à détecter d'éventuels anévrysmes coronariens. Le traitement a deux objectifs essentiels : durant la phase aiguë, réduire les symptômes inflammatoires et participer à la prévention des complications cardiovasculaires ; durant la phase de convalescence, traiter les anévrysmes coronariens déjà constitués s'il en existe.

   Pendant la première phase, il faut administrer durant au moins deux semaines de l'aspirine à hautes doses ainsi que des gammaglobulines par voie intraveineuse. Lors de la convalescence, qui commence en moyenne de 10 à 15 jours après le début de la maladie, le traitement par l'aspirine est poursuivi à faibles doses pendant deux mois si les examens échocardiographiques sont restés négatifs, plus longtemps s'il existe des anomalies coronariennes. Dans ce dernier cas, le patient doit être suivi par un cardiologue.

PRONOSTIC

À long terme et en l'absence d'anomalies coronariennes, l'enfant peut reprendre une activité physique normale. Cependant, il est indispensable de procéder tous les trois ans environ à un examen cardiaque complet.

Kehr (drain de)

Tube destiné à drainer les voies biliaires.

   Le drain de Kehr est posé en cas d'intervention chirurgicale sur la voie biliaire principale, qui draine normalement la bile de la vésicule biliaire vers l'intestin grêle. Le drain, souple et en forme de T, est mis en place à la fin de l'opération, la branche horizontale du T dans la voie biliaire et la jambe du T dépassant à l'extérieur à travers la peau. Pendant les quelques jours où il est laissé en place, le drain dérive vers l'extérieur du corps la bile, qui est recueillie dans une poche. Il permet à la voie biliaire principale, encore fragile, de reprendre progressivement ses fonctions. De plus, en injectant dans le drain un produit opaque aux rayons X, on peut pratiquer une cholangiographie (radiographie des voies biliaires) afin de vérifier qu'un calcul n'a pas été oublié, par exemple.