Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

Virus du Nil

Virus (Flavivirus), qui infecte les moustiques et les oiseaux.

   Plusieurs milliers de cas d'infection humaine (en anglais, West Nile Fever) sont survenus aux États-Unis. Celle-ci se manifeste par de la fièvre et parfois des signes d'encéphalite ; elle est grave chez les sujets immuno-déprimés. Elle peut être transmise par transfusion. En 2003, un cas a été signalé dans le sud de la France.

virus jc

Virus défectif de la famille des papovavirus, responsable de la leuco-encéphalopathie multifocale progressive (LEMP).

   La leuco-encéphalopathie multifocale progressive est une infection opportuniste du système nerveux central de très mauvais pronostic, observée au cours du sida et pour laquelle il n'existe pas de traitement spécifique.

virus respiratoire syncytial

Virus de la famille des paramyxoviridæ, responsable d'infections respiratoires.

   Le virus respiratoire syncytial (V.R.S.) sévit sous forme épidémique, en hiver et au printemps, dans les collectivités de jeunes enfants, dans toutes les zones géographiques. Il peut également infecter le nourrisson, l'enfant plus âgé ou l'adulte. Il se transmet très facilement d'un sujet à un autre par l'intermédiaire des gouttelettes de sécrétions pharyngées et/ou nasales.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les adultes ne présentent le plus souvent aucun symptôme, sauf éventuellement une trachéobronchite. En revanche, l'infection par le virus respiratoire syncytial est manifeste, le plus souvent, chez le nourrisson : elle se déclare sous forme de pneumopathie, de bronchiolite, de rhinopharyngite, de laryngite, de trachéobronchite et/ou d'otite, accompagnées de fièvre. Les complications éventuelles sont liées à l'insuffisance respiratoire, découlant d'une bronchiolite, et aux surinfections bactériennes respiratoires.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic est confirmé par l'isolement du virus respiratoire syncytial, au moyen d'une technique d'immunofluorescence, dans un prélèvement des sécrétions du nez, des bronches ou de la trachée.

   Des mesures d'hygiène permettent de diminuer le risque de transmission : il faut, notamment, se laver les mains avant de s'occuper d'un nourrisson, ne pas embrasser les nourrissons sur le visage, éviter d'emmener les nouveau-nés de moins de 3 mois dans des lieux très fréquentés et confinés comme les supermarchés. En période d'épidémie, le port d'un masque lorsqu'on est enrhumé, ou pour le personnel soignant, est recommandé. Il n'existe pas de traitement antiviral spécifique, même si la ribavirine peut être administrée dans les formes les plus graves.

   Une prévention est possible par des anticorps monoclonaux anti-V.R.S. administrés par voie intramusculaire 1 fois par mois pendant la durée de l'épidémie. Cette substance permet de diminuer le nombre d'hospitalisations liées au V.R.S. L'efficacité limitée, les contraintes (injection mensuelle) et le coût élevé de ces anticorps monoclonaux expliquent que les indications soient limitées aux enfants qui sont le plus à risque (anciens prématurés de moins de 32 semaines d'aménorrhée, âgés de moins de 3 mois, et enfants ayant une dysplasie bronchopulmonaire âgés de moins de 2 ans).

Vis plaque

Matériel d'ostéosynthèse spécifique de certaines localisations, en particulier pour le traitement des fractures du col du fémur de type pertrochantérienne (le trait de fracture est oblique en bas et en dedans ; il part de la corticale externe du grand trochanter et se dirige vers le petit trochanter).

   La mise en place se fait de façon chirurgicale sous contrôle radiographique. Ces vis plaques rendent possible une mise en charge partielle du membre et permettent à une personne âgée atteinte de se lever.

viscère

Organe situé dans la cavité du tronc et participant à une ou à plusieurs des grandes fonctions vitales de l'organisme.

   Les fonctions vitales de l'organisme sont la circulation (assurée par le cœur), la respiration (dépendant des poumons), la nutrition (assurée par le tube digestif, le foie et le pancréas), l'épuration (contrôlée par les reins et la vessie), la reproduction (assurée par l'utérus). Les viscères sont généralement des éléments volumineux, les uns pleins (foie, pancréas), les autres creux (cœur, reins, intestin, rectum, utérus, etc.). Le poumon est à part en tant qu'organe du type plein mais fortement pneumatique, c'est-à-dire gonflé d'air. D'autres éléments de l'organisme, qui pourtant participent aux fonctions vitales, ne sont pas considérés habituellement comme des viscères : la trachée, l'urètre, le cholédoque, etc.

   Une affection polyviscérale touche plusieurs viscères, telle la sarcoïdose.

viscosité

Capacité plus ou moins grande d'un fluide à résister à l'écoulement.

   La viscosité d'un fluide organique dépend de sa composition. Ainsi, la viscosité du sang, fluide formé de plasma et de cellules (globules rouges et blancs, et plaquettes), est fonction, d'une part, de la composition du plasma en eau, en substances minérales et organiques (lipides, glucides, protéines) et, d'autre part, des concentrations sanguines en cellules et des capacités de déformation et d'agrégabilité des globules rouges.

PATHOLOGIE

— Une hyperviscosité sanguine (augmentation anormale de la viscosité du sang) survient surtout au cours de certaines maladies hématologiques se traduisant par une augmentation anormale de la production de protéines sanguines (myélome multiple, maladie de Waldenström) ou de globules rouges (polyglobulie), mais aussi en cas de diabète, de troubles vasculaires, d'hypercholestérolémie familiale, de déshydratation ou d'hyperhydratation cellulaires, ou en cas d'alcoolisme. Les troubles du fonctionnement de l'encéphale qui peuvent en résulter se manifestent par des maux de tête, des vertiges, des pertes de connaissance. Par ailleurs, l'hyperviscosité sanguine induit des troubles de la coagulation pouvant se compliquer d'hémorragies ou, au contraire, de thrombose (formation de caillots dans les vaisseaux). Son traitement est principalement celui de la maladie en cause.

vision

Fonction par laquelle les images captées par l'œil sont transmises par les voies optiques (cellules rétiniennes et ganglionnaires, nerf optique, chiasma optique) au cerveau.

MÉCANISME

Les rayons lumineux traversent les différents milieux transparents de l'œil : cornée, humeur aqueuse, cristallin, vitré, puis la rétine.

   La cornée assure la plus grande partie du pouvoir de réfraction, destiné à faire converger ces rayons sur la rétine ; le cristallin a également un rôle réfringent. Sur la rétine, les cellules photoréceptrices (cônes et bâtonnets) transforment les influx lumineux en influx nerveux, qui sont analysés par le cerveau (lobe occipital) après leur passage par les voies optiques.

DIFFÉRENTS TYPES DE VISION

La vision permet de distinguer trois sortes d'éléments : les formes, les reliefs et les distances et, enfin, les couleurs.

— La vision des formes est possible grâce au pouvoir convergent du système optique. L'image, sur la rétine, est réduite et renversée. La vision précise des formes, ou acuité visuelle, est maximale près du pôle postérieur de l'œil, qui correspond, sur la rétine, à la macula : en effet, celle-ci contient essentiellement des cônes. Tout ce qui est perçu par la vision périphérique constitue le champ visuel. Pour une vision normale des formes, une parfaite intégrité de tous les éléments en jeu est requise : transparence des milieux oculaires ; bonne « mise au point » sur la rétine, notamment grâce au cristallin en vision de près ; intégrité des voies optiques et du centre d'intégration cérébral. Un obstacle sur ce circuit retentit sur la vision.

— La vision des reliefs et des distances, ou vision stéréoscopique, est possible grâce à l'intégration par le cerveau des deux images, légèrement différentes, fournies par chaque œil. Cette vision binoculaire est perturbée en cas de diplopie (vision double) ou de strabisme, les axes des deux yeux n'étant plus parallèles et les images fournies au cerveau étant trop différentes : une des deux images est alors neutralisée.

— La vision des couleurs, sous la dépendance des cônes, est plus intense dans la zone centrale de la rétine et moins bonne en périphérie. Les dyschromatopsies (anomalies de la vision des couleurs) peuvent être congénitales (daltonisme) ou acquises.