Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

ectopie

Localisation anormale, congénitale ou acquise, d'un organe.

DIFFÉRENTS TYPES D'ECTOPIE

— L'ectopie cervicale est la présence anormale du tissu glandulaire (tapissant normalement l'endocol) à l'extérieur du canal endocervical du col de l'utérus. Cette anomalie, constatée à l'examen clinique, ne se signale par aucun symptôme et n'entraîne aucun trouble particulier.

— L'ectopie testiculaire, ou cryptorchidie, est un trouble de la migration du testicule de l'abdomen dans la bourse pendant le développement embryonnaire. Elle se manifeste par une vacuité de la bourse et entraîne, à la puberté, une atrophie du testicule. Son traitement est médical (injections d'hormones gonadotropes) ou, le plus souvent, chirurgical, par orchidopexie (intervention consistant à faire descendre le testicule dans la bourse et à l'y fixer).

Voir : cryptorchidie.

ectropion cervical

Éversion de la muqueuse endocervicale, située à l'intérieur du col de l'utérus.

   L'ectropion cervical peut survenir de façon physiologique au cours d'une grossesse ou en liaison avec la prise d'œstroprogestatifs (contraception orale ou traitement hormonal). Il est parfois la conséquence d'une déchirure du col pendant l'accouchement. Il peut se manifester par des pertes vaginales d'abondance variable ou par de petits saignements lors des rapports sexuels ou de la toilette intime. Toutefois, ces signes peuvent manquer.

   Un ectropion cervical n'est traité que s'il est asymptomatique. Le traitement fait appel à la chaleur (cautérisation chimique ou électrique), au froid (cryochirurgie) ou au laser (vaporisation).

ectropion palpébral

Éversion du bord de la paupière, le plus souvent la paupière inférieure, qui expose la conjonctive (membrane transparente qui tapisse l'intérieur des paupières), normalement en contact avec le globe oculaire.

CAUSES

Bien qu'un ectropion palpébral puisse exister dès la naissance (ectropion congénital), il s'observe surtout chez le sujet âgé (ectropion sénile) et est alors dû à un relâchement des tissus ou à une inflammation de la paupière (conjonctivite chronique). Il peut aussi résulter de la mauvaise cicatrisation d'une plaie ou d'une brûlure (ectropion cicatriciel), ou encore compliquer une paralysie faciale (ectropion paralytique).

SYMPTÔMES ET TRAITEMENT

L'ectropion palpébral entraîne un larmoiement permanent et une irritation de l'œil. Mal protégée, la cornée est exposée à des lésions trophiques : kératite ponctuée superficielle, voire ulcération cornéenne. La conjonctive s'épaissit, perdant sa souplesse et sa mobilité naturelles.

   Le traitement d'un ectropion palpébral est chirurgical et plus ou moins complexe selon l'origine de celui-ci.

eczéma

Syndrome caractérisant plusieurs maladies cutanées, d'origine immunoallergique mais de mécanismes variables, se manifestant, dans sa forme aiguë, par des lésions rouges, suintantes et très prurigineuses.

   Les maladies en cause peuvent être une dermatite atopique, d'origine génétique, une dermite de contact, liée à la manipulation de substances allergisantes, ou, plus rarement, une dermite par sensibilisation interne, consécutive à un foyer infectieux, bactérien, ou mycosique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'eczéma peut survenir de manière aiguë ou chronique.

— L'eczéma aigu est caractérisé par une évolution cyclique typique, inaugurée par une phase de vives démangeaisons, suivie de l'apparition de plaques rouges mal délimitées, où apparaissent rapidement de petites cloques remplies de sérosité (vésicules), qui s'ouvrent peu de temps après, provoquant un suintement ; enfin apparaissent des croûtes plus ou moins épaisses, qui tombent au bout de 2 ou 3 semaines et laissent des cicatrices rosées.

— L'eczéma chronique, plus varié, présente trois formes principales :

— les formes sèches, qui se traduisent par des placards rouges et croûteux mal délimités, avec une desquamation tantôt fine, tantôt en larges lambeaux ;

— les formes lichénifiées, qui se caractérisent par des plages de peau épaisse et violine, parcourues de sillons à dessin losangique ;

— les formes dysidrosiques, qui se traduisent par l'apparition de vésicules sur les faces latérales des doigts ; celles-ci peuvent se rompre et former des croûtes ou des fissures, en particulier sur les paumes des mains et les plantes des pieds.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Il est indispensable d'identifier la maladie en cause (enquête étiologique), pour pouvoir établir un traitement de cette dernière, lorsque cela est possible. Parallèlement, un traitement des symptômes est instauré.

   En phase aiguë, les lésions se traitent par l'application d'antiseptiques légers et non allergisants (sérum, zinc, permanganate de potassium, nitrate d'argent à 1 %) et, une fois par jour, d'un dermocorticoïde, sous forme de crème. Ces soins locaux peuvent s'accompagner d'un traitement général : antihistaminiques, afin d'atténuer les démangeaisons, et antibiothérapie en cas de surinfection importante des lésions.

   En phase chronique, le traitement vise à faciliter la cicatrisation des lésions par application de produits dits réducteurs : pâte à l'eau ou à l'ichtyol. Les dermocorticoïdes, sous forme de pommades, sont efficaces pour soulager les démangeaisons et atténuer les rougeurs résiduelles. Les cures thermales, enfin, peuvent soulager des formes rebelles d'eczéma chronique, notamment grâce aux douches filiformes (à jet fin et puissant).

Voir : dermatite atopique, dermite de contact allergique, lichénification.

eczématide

parakératose

édulcorant

Substance d'origine naturelle ou de synthèse donnant une saveur sucrée.

   Les édulcorants sont utilisés comme additifs alimentaires ou comme ingrédients pour donner une saveur sucrée aux aliments, comme excipients pour faciliter l'administration de médicaments, comme substituts du sucre dans le traitement de divers troubles nutritionnels (diabète, obésité, etc.). Ces substances se caractérisent par leur pouvoir sucrant, lequel est défini par rapport à celui du saccharose (valeur = 1).

DIFFÉRENTS TYPES D'ÉDULCORANTS

— Les édulcorants d'origine naturelle (fruits, légumes, miel, etc.) peuvent être calorigènes (fructose, galactose, glucose, lactose, maltose, saccharose) ou non calorigènes (glycyrrhizine, thaumatine).

— Les édulcorants d'origine synthétique se divisent en édulcorants dits de masse ou de charge et en édulcorants dits intenses.

   Les édulcorants de masse, ainsi nommés du fait de leur « effet-volume » (ils se dilatent dans le tube digestif, donnant une sensation de plénitude gastrique), sont le sorbitol, le maltilol, le lactitol, le mannitol et le xylitol. Ils possèdent une valeur nutritive inférieure à celle du saccharose. Les principaux intérêts de leur utilisation sont l'effet de masse, la résistance à la cuisson et le fait qu'ils ne provoquent pas de carie dentaire. Consommés à plus de 40 g par jour, ils peuvent provoquer flatulence et diarrhée.

   Les édulcorants intenses (aspartame, acésulfame de potassium, cyclamates, saccharine) sont ainsi dénommés à cause de leur pouvoir sucrant très élevé (de 20 à 400 fois supérieur à celui du saccharose) ; ainsi, la saccharine est environ 300 fois plus sucrée que le saccharose, mais elle laisse un arrière-goût relativement amer. Ils sont non (ou très peu) calorigènes. L'aspartame est contre-indiqué chez les personnes souffrant de phénylcétonurie (déficit enzymatique empêchant la transformation de la phénylalanine en tyrosine) car il contient de la phénylalanine.

   Les édulcorants de synthèse peuvent être utiles dans certains régimes, amaigrissants notamment, mais ils ne sont d'aucune utilité dans le traitement d'un malaise hypoglycémique chez le diabétique.