Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

ovaire

Chacune des deux glandes génitales de la femme.

   Les ovaires, avec les deux trompes de Fallope et l'utérus, constituent l'appareil génital interne féminin.

STRUCTURE

Chez la femme adulte, les ovaires sont de petites billes de 4 centimètres de longueur, de 2 centimètres de largeur et de 1 centimètre d'épaisseur. Ils sont situés de part et d'autre de l'utérus et leur face interne correspond au pavillon de la trompe. Des ligaments les relient aux organes voisins (utérus, trompes), mais ils restent mobiles. Un ovaire est composé de 2 couches de tissu : au centre, la partie médullaire contient les vaisseaux sanguins assurant l'irrigation ; à la périphérie, la partie corticale, qui occupe les deux tiers de la glande, contient à la naissance tous les follicules qui assureront au cours de chaque cycle menstruel la maturation d'un ovocyte et l'expulsion d'un ovule, élément femelle de la reproduction.

FONCTION

Le rôle de l'ovaire est double : d'une part, il libère tous les mois chez la femme, de la puberté à la ménopause, un ovule mûri dans le follicule ; d'autre part, il sécrète les hormones sexuelles féminines (œstrogènes). Le follicule ovarien se transforme ensuite en corps jaune, sécrétant œstrogènes et progestérone et régressant en fin de cycle en l'absence de fécondation. La stimulation de l'ovaire obéit à la sécrétion des gonadotrophines hypophysaires, les hormones folliculostimulante (FSH) et lutéinisante (LH).

EXAMENS

Le toucher vaginal permet de rechercher des kystes ovariens. Les deux examens principaux des ovaires sont l'échographie et la cœlioscopie (introduction d'une optique par une petite incision abdominale).

PATHOLOGIE

L'ovaire peut être le siège de lésions inflammatoires dans le cadre d'une salpingite (inflammation d'une ou des trompes), de tumeurs bénignes (kystes) ou malignes (cancers), les dysembryomes pouvant être bénins ou malins. Certaines de ces tumeurs sécrètent des hormones féminisantes (œstrogènes) ou masculinisantes (androgènes). L'insuffisance ovarienne entraîne des troubles du cycle menstruel et, souvent, une stérilité.

Voir : appareil génital féminin, ovariectomie, ovarite, ovulation, syndrome de Turner.

ovaire (cancer de l')

Cancer qui atteint l'ovaire, essentiellement sous la forme d'un adénocarcinome (tumeur maligne se développant sur les tissus muqueux ou glandulaires).

   Situé au 4e rang des cancers gynécologiques, le cancer de l'ovaire est peu fréquent ; il survient le plus souvent après la ménopause.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Les symptômes sont banals : douleurs abdominales et pelviennes, anémie, amaigrissement, fatigue, manque d'appétit.

   Le cancer de l'ovaire est diagnostiqué par le toucher vaginal, complété par l'échographie, le scanner et la biopsie de la tumeur.

TRAITEMENT

Il existe des cancers « borderline » qui aboutiraient chez la femme jeune à conserver l'ovaire et à n'enlever que le kyste. Une surveillance régulière s'impose. Le traitement du cancer avéré est chirurgical et consiste à enlever les deux ovaires et les deux trompes (annexectomie bilatérale) ainsi que l'utérus (hystérectomie), selon l'extension de ce cancer. Ce traitement est souvent associé à une chimiothérapie et, plus rarement, à une radiothérapie. Une surveillance régulière de la femme est nécessaire après le traitement : en effet, la majorité des cancers de l'ovaire sécrètent des substances appelées marqueurs tumoraux qui, présentes dans le sang, témoignent de métastases pelviennes ou disséminées au péritoine.

PRONOSTIC ET PRÉVENTION

Le diagnostic tardif du cancer de l'ovaire explique son mauvais pronostic. Aussi une surveillance gynécologique régulière (tous les ans) est-elle nécessaire pour permettre un dépistage et un traitement plus précoces. Tout kyste ovarien doit être correctement exploré

Voir : tumeur de Krukenberg.

ovaire (kyste de l')

Collection anormale de liquide, délimitée par une membrane et située à l'intérieur d'un ovaire.

   La taille d'un kyste de l'ovaire est très variable (de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre). Un ovaire présentant plusieurs kystes est dit polykystique.

DIFFÉRENTS TYPES DE KYSTE DE L'OVAIRE

— Les kystes fonctionnels représentent 90 % des cas. Ils résultent d'un hyperfonctionnement des hormones qui régulent l'ovaire. On distingue le kyste folliculaire, résultant de l'évolution anormale d'un follicule qui, au lieu d'éclater au 14e jour du cycle, continue à grossir, et le kyste lutéal, dû à une distension du corps jaune (tissu formé par la transformation du follicule après l'ovulation). Ces kystes peuvent changer de volume, disparaissant avec les règles et réapparaissant au cycle suivant.

— Les kystes organiques, de cause inconnue, sont permanents ; leur morphologie demeure identique quel que soit le moment du cycle. On en distingue différents types : le kyste dermoïde, formé d'une architecture cellulaire identique à celle de la peau, le kyste mucoïde, dû à une sécrétion locale de mucine (substance de consistance pâteuse composée de sucres complexes), et le kyste séreux (de contenu plus fluide).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Dans de nombreux cas, un kyste de l'ovaire ne se traduit par aucun signe et est découvert à l'occasion d'un examen gynécologique (toucher vaginal associé à une palpation de l'abdomen) qui révèle une masse indolore et mobile, séparée de l'utérus par un sillon. Dans d'autres cas, le kyste provoque une sensation de pesanteur abdominale, des douleurs pendant les rapports sexuels, une aménorrhée (arrêt des règles) ou un saignement, ou encore une gêne pour uriner. Certains kystes sécrètent des hormones féminisantes (œstrogènes) ou masculinisantes (androgènes). Les premiers sont sans symptômes, les seconds entraînent une raucité de la voix et une pilosité abondante.

   Un kyste de l'ovaire peut se tordre, s'infecter ou se rompre, entraînant une violente douleur associée à des nausées et à des vomissements. Une fièvre s'ajoute à ces symptômes en cas d'infection.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic est confirmé par une échographie pelvienne, qui permet de préciser la taille du kyste et son aspect. Une radiographie du petit bassin peut aider à en déterminer le type.

   Le traitement des kystes fonctionnels fait appel à un médicament bloquant l'ovulation ; le kyste disparaît normalement en quelques cycles. Les kystes organiques sont traités par ablation, réalisée le plus souvent par cœlioscopie. En général, l'ovaire est conservé et la fécondité préservée.

   En cas de torsion du kyste, l'intervention, consistant à détordre puis à enlever le kyste, doit être réalisée en urgence ; tout retard pourrait en effet entraîner la nécrose de la trompe et de l'ovaire et amener à retirer chirurgicalement les deux organes. Cette opération n'entraîne toutefois pas la stérilité puisque la trompe et l'ovaire controlatéraux demeurent fonctionnels.