Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

exsanguinotransfusion

Remplacement de la plus grande partie du sang ou des globules rouges d'un malade par le sang ou les globules rouges de donneurs.

INDICATIONS

Les principales indications d'une exsanguinotransfusion sont la maladie hémolytique du nouveau-né, les anémies ou les intoxications graves, la babésiose, la drépanocytose.

— La maladie hémolytique du nouveau-né, causée par une incompatibilité sanguine entre le fœtus et sa mère, entraîne une anémie grave de l'enfant qui se manifeste par un ictère. Cette maladie se produit lorsque la mère appartient à un groupe sanguin Rhésus négatif, a fabriqué des anticorps antirhésus et est enceinte d'un bébé Rhésus positif. Si l'état de santé du bébé, évalué notamment d'après le dosage de la bilirubine présente dans son sang, le requiert, on procède à une exsanguinotransfusion dans les premiers jours de la vie de l'enfant. Les globules rouges de sang neuf se substituent alors aux globules rouges de l'enfant, qui sont porteurs des anticorps responsables de la maladie, et corrigent l'anémie ; la bilirubine, pigment responsable de l'ictère, est éliminée. Aujourd'hui, l'exsanguinotransfusion peut être effectuée au cours de la grossesse, sur le fœtus à l'intérieur de l'utérus, lorsque se manifestent des signes graves de maladie hémolytique, en particulier un œdème généralisé (anasarque) décelé à l'échographie. La ponction, suivie d'une injection, est faite dans le cordon ombilical, sous contrôle échographique, et peut être répétée plusieurs fois avant la naissance.

— D'autres anémies hémolytiques graves peuvent justifier une exsanguinotransfusion, en particulier la drépanocytose (maladie sanguine héréditaire caractérisée par la présence d'une hémoglobine anormale, l'hémoglobine S). L'exsanguinotransfusion, qui permet d'abaisser le taux d'hémoglobine S au-dessous de 40 % ou même de 20 %, peut être répétée périodiquement ; elle est indiquée en cas de complications sévères (infections, accident vasculaire cérébral).

— Des intoxications graves peuvent nécessiter une exsanguinotransfusion isolée, par exemple l'intoxication par l'hydrogène arsénié ou le sulfate de cuivre, ainsi que la babésiose (maladie parasitaire des animaux transmise à l'homme par une tique).

TECHNIQUE

L'exsanguinotransfusion est pratiquée de façon manuelle chez le nouveau-né : un cathéter est introduit dans la veine ombilicale pour permettre alternativement les ponctions de sang du bébé et les injections du sang ou de globules rouges du donneur. Dans d'autres cas (drépanocytose), on peut utiliser un appareil de cytaphérèse qui permet d'éliminer les globules rouges du malade et de lui restituer les autres éléments de son sang ainsi que des globules rouges sains. Cette méthode est plus rapide et plus confortable pour le patient que la méthode manuelle, qui consiste à retirer le sang du malade par une veine et à réinjecter le sang du donneur par une autre veine.

exstrophie vésicale

Développement incomplet de la vessie et de la paroi abdominale située sous le nombril.

   Dans l'exstrophie vésicale, la vessie, inachevée, s'ouvre directement sur la paroi abdominale, entre le nombril et le pubis, l'urine s'écoulant alors directement à l'extérieur. D'autres malformations sont souvent associées à cette malformation congénitale : épispadias (positionnement anormal de l'orifice de l'urètre) chez le garçon, clitoris divisé chez la fille, disjonction entre les deux os iliaques formant la symphyse pubienne, aplasie (développement incomplet) du sphincter urétral.

   Une exstrophie nécessite plusieurs opérations : reconstruction de la vessie, de la paroi abdominale, du sphincter urétral et de l'urètre. Le résultat final peut être excellent, rétablissant une bonne continence urinaire et une fonction sexuelle normale.

exsudat

Suintement liquide d'une partie des éléments du sang à travers la paroi d'un vaisseau.

   Un exsudat, riche en albumine et en leucocytes, est généralement consécutif à une inflammation des membranes qui entourent un organe ; responsable d'un épanchement, il remplit certaines cavités. Son caractère inflammatoire le différencie du transsudat, épanchement de liquide séreux ou albumineux purement mécanique.

extenseur

Muscle étendant un segment de membre sur l'autre.

extension

Action d'allonger un segment du corps dans le prolongement du segment qui lui est adjacent.

   Tendre le membre supérieur, par exemple, revient à placer l'avant-bras en extension sur le bras. Le terme est également utilisé pour qualifier une articulation dans une situation donnée : le genou est en extension lorsque la jambe est tendue.

Extension continue

Il s'agit d'une méthode orthopédique de traitement des fractures par traction à l'aide de poids et d'un système de poulies et de câbles. La traction sur l'os est assurée soit par l'intermédiaire d'une broche qui le traverse, soit par des bandes adhésives collées sur le membre. Elle peut être maintenue plusieurs semaines. Cette méthode est souvent utilisée chez l'enfant et pour les fractures du bassin chez l'adulte.

extéroceptif

Qui reçoit ses informations de récepteurs sensoriels situés dans la peau et stimulés par des agents extérieurs à l'organisme.

— La sensibilité extéroceptive complète la sensibilité des organes sensoriels : la sensibilité intéroceptive (venant des viscères) et la sensibilité proprioceptive (venant des muscles et des articulations). La sensibilité extéroceptive est rendue possible par la présence dans la peau et dans les muqueuses de récepteurs microscopiques, les extérocepteurs, transmettant aux fibres nerveuses les informations provenant d'une stimulation mécanique (toucher, pression forte), thermique (froid, chaleur) ou douloureuse (irritation). Le message nerveux peut alors soit se poursuivre jusqu'au cortex cérébral, où il devient conscient, soit être à l'origine d'un réflexe extéroceptif.

— Le réflexe extéroceptif est un réflexe de défense, qui consiste par exemple en un retrait involontaire et incontrôlable d'un membre afin de soustraire celui-ci à une stimulation douloureuse de la peau. Le cerveau anticipe alors la réaction douloureuse. Ces réflexes mettent en jeu plusieurs neurones (cutanés, médullaires et moteurs).