synovite
Inflammation de la synoviale (membrane tapissant l'intérieur de la capsule des articulations mobiles).
Une synovite peut notamment se trouver liée à une infection intra-articulaire (arthrite septique), à une maladie systémique (lupus érythémateux disséminé), à une arthrite inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante) ou microcristalline (goutte, chondrocalcinose articulaire). Toutes les articulations sont susceptibles d'être atteintes.
SYMPTÔMES ET SIGNES
La synoviale enflammée s'épaissit, pouvant éroder l'os sous-jacent, avec parfois apparition de véritables nodules inflammatoires (pannus synovial de la polyarthrite rhumatoïde, par exemple). Elle sécrète un liquide synovial abondant, dont une ponction permet de préciser le caractère inflammatoire. La synoviale étant richement innervée, l'articulation est douloureuse. Une forme particulière de synovite, appelée synovite villonodulaire, est une affection de cause inconnue au cours de laquelle les nodules inflammatoires se chargent de dépôts ferreux (hémosidérine) ; elle se traduit par des hémorragies intra-articulaires répétées.
TRAITEMENT
Le traitement de la synovite repose sur les anti-inflammatoires locaux (pommades, infiltrations) et sur le traitement de la maladie en cause. Lorsque la synovite est chronique, on peut pratiquer une synoviorthèse (injection dans l'articulation d'une substance visant à détruire la synoviale).
synovite villonodulaire
Atteinte de la synovie, d'origine inconnue, touchant le jeune adulte et se manifestant par une douleur et une augmentation du volume de l'articulation affectée.
La synovite villonodulaire atteint le plus souvent le genou, parfois la hanche. Le diagnostic repose sur l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.). Le traitement est chirurgical, parfois complété par une synoviorthèse.
syphilis
Maladie infectieuse sexuellement transmissible due à une bactérie, Treponema pallidum (tréponème pâle).
Synonyme : vérole.
Le tréponème pâle est un spirochète, bactérie de forme hélicoïdale, particulièrement mobile grâce à son appareil locomoteur interne. Sa découverte date de 1905.
HISTORIQUE
L'origine de la syphilis est controversée. Une tradition veut qu'elle soit issue d'Amérique centrale et ait été rapportée en Europe au XVe siècle lors du retour des expéditions de Christophe Colomb ; cependant, la découverte de stigmates osseux de la syphilis sur des squelettes néolithiques de Russie centrale et de Haute-Égypte plaide en faveur d'une nature endémique très ancienne de cette maladie. Après un certain recul au cours des années 1990, la syphilis connaît une recrudescence.
CAUSES
Dans 95 % des cas, la transmission se fait par la voie sexuelle. Le microbe pénètre dans l'organisme par les muqueuses. La syphilis est une porte d'entrée du V.I.H. (virus du sida), du fait des érosions ou des ulcérations anogénitales qu'elle provoque. La contamination fœtoplacentaire (du fœtus par la mère) se produit en général au cours de la deuxième moitié de la grossesse, exceptionnellement avant le 4e mois. La contagiosité dépend du stade de la maladie : très importante s'il s'agit d'une syphilis primaire récente, elle est plus faible lorsque la syphilis est plus ancienne. Elle peut se transmettre lors des rapports oro-génitaux.
SYMPTÔMES ET SIGNES
Après la contamination, le tréponème se multiplie très rapidement dans l'organisme. L'incubation (période pendant laquelle cette bactérie s'installe dans l'organisme et qui précède l'apparition des signes de la maladie) dure de deux à six semaines. L'infection évolue ensuite en trois stades.
— Le stade primaire est caractérisé par l'apparition d'un chancre, petite ulcération de 3 à 5 millimètres de diamètre, la plupart du temps indolore, reposant sur une base indurée (très ferme à la palpation). La lésion, très contagieuse car fourmillant de bactéries, siège au point d'inoculation, le plus souvent sur les organes génitaux (gland, corps de la verge, scrotum, col de l'utérus, vulve, anus), parfois dans une zone extragénitale (lèvres, langue, gencives, amygdales, etc.). À cause de sa petite taille ou de sa localisation, le chancre passe souvent inaperçu. Il s'associe à une adénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques) indolore dans la même zone. Il disparaît en un à trois mois et, sous traitement, en une à trois semaines ; l'adénopathie et l'induration persistent en revanche pendant plusieurs mois.
— Le stade secondaire consiste en éruptions cutanées associées à un syndrome grippal (fièvre, fatigue, courbatures, maux de tête) et à une polyadénopathie (gonflement généralisé des ganglions lymphatiques). Il survient de deux mois à quatre ans après le début de la maladie. Une première éruption (première floraison, ou syphilis secondaire précoce) est une roséole (taches rosées) souvent peu visible. Cette roséole s'accompagne parfois de lésions muqueuses faites de taches rouges érosives, bien délimitées, très contagieuses, et d'une chute des cheveux par plaques, « en clairière ». Une deuxième éruption (deuxième floraison, ou syphilis secondaire tardive) consiste en syphilides, petites élevures brun rougeâtre infiltrées, souvent macérées, voire suintantes lorsqu'elles siègent dans les plis. Elles prédominent au visage, aux paumes et aux plantes des pieds, au pourtour des orifices et évoluent par poussées successives. Leur survenue s'associe souvent à des signes généraux (fièvre, maux de tête, fatigue), à une atteinte hépatique avec ictère, à des douleurs osseuses. Pendant cette période, une atteinte rénale (glomérulonéphrite) ou oculaire (baisse de l'acuité visuelle) est également possible, de même qu'une atteinte cutanée (alternance de taches foncées pigmentées et de taches décolorées autour du cou, appelées collier de Vénus). Au stade secondaire succède une période pendant laquelle le sujet infecté ne présente aucun signe d'infection. Cette période de latence peut durer jusqu'à plusieurs dizaines d'années. Dans certains cas, la syphilis est latente d'emblée, c'est-à-dire qu'elle ne se manifeste ni par le chancre, ni par aucun des autres symptômes habituels.
— Le stade tertiaire consiste en gommes, nodosités molles évoluant vers l'ulcération. Elles peuvent toucher le derme, sous forme de petites élevures arrondies, ou l'hypoderme ; elles sont alors volumineuses et siègent sur les jambes, les bras, le visage, le cuir chevelu et la poitrine. Lorsqu'elles sont localisées aux muqueuses, les gommes sont susceptibles d'entraîner d'importantes destructions ostéocartilagineuses. Elles peuvent également toucher les os et les viscères : la syphilis cardioaortique entraîne dans certains cas une insuffisance aortique ; l'atteinte des coronaires est responsable d'angine de poitrine, voire d'infarctus. Des complications neurologiques sont possibles : syndrome psychiatrique définissant la paralysie générale (diminution de toutes les facultés intellectuelles ou, au contraire, exaltation de ces facultés accompagnée d'hyperactivité psychomotrice), tremblements, difficultés à l'élocution, absence de contraction des pupilles (signe d'Argyll Robertson). Plus tardivement peuvent survenir un tabès, atteinte de la moelle épinière se traduisant par des troubles de la sensibilité profonde, une incoordination motrice (démarche ataxique) et des douleurs viscérales fulgurantes. Chez les personnes séropositives au V.I.H. ou malades du sida, l'évolution de la syphilis peut être accélérée avec, entre autres, l'apparition précoce d'atteintes nerveuses.
— La syphilis congénitale concerne les enfants nés syphilitiques, la maladie leur ayant été transmise par leur mère pendant la grossesse ; elle peut évoluer de deux manières différentes. La syphilis congénitale précoce se manifeste, au cours des deux premières années de la vie, par des atteintes de la peau et des muqueuses, des os, du foie, de la rate, des reins, des poumons et des yeux. La syphilis congénitale tardive apparaît entre cinq et dix ans et se traduit par des atteintes de la peau et des muqueuses (perforation du palais), des yeux, des oreilles, des dents, des articulations et du système nerveux.