Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hyperplasie surrénalienne

Augmentation de volume des glandes surrénales, liée à un déficit enzymatique.

Voir : bloc enzymatique surrénalien.

hyperprolactinémie

Affection caractérisée par une augmentation du taux sanguin de prolactine (hormone sécrétée par l'antéhypophyse et ayant un rôle dans la production de lait chez la femme ainsi que dans la reproduction et la croissance).

CAUSES

La sécrétion de prolactine peut être augmentée dans de nombreuses circonstances. Le plus souvent, il s'agit de la prise d'un médicament (métoclopramide, neuroleptiques, certains antihistaminiques de type H2, œstrogènes). L'hyperprolactinémie disparaît alors dès que le traitement médicamenteux est interrompu. Elle peut également être due à une anomalie métabolique telle que l'insuffisance rénale chronique ou l'hypothyroïdie. Enfin, l'hypophyse peut être le siège d'un adénome ou d'une tumeur. Si la tumeur comprime à la fois l'hypothalamus et l'hypophyse, l'hyperprolactinémie est modérée, due à la levée du contrôle normalement exercé par l'hypothalamus sur la sécrétion de prolactine par l'hypophyse. Il peut également exister un adénome de l'hypophyse sécrétant de la prolactine en excès.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'augmentation du taux sanguin de prolactine diminue de façon variable la sécrétion des gonadotrophines (hormones qui stimulent les cellules sexuelles). Ce phénomène entraîne chez la femme une absence de règles, ou des troubles de la menstruation, et un écoulement de lait par les mamelons ainsi qu'une éventuelle stérilité. Chez l'homme, l'hyperprolactinémie entraîne la survenue d'une impuissance avec baisse de la libido.

   Dans tous les cas, la compression locale par l'adénome des structures avoisinantes peut entraîner des maux de tête, une réduction du champ visuel ou de l'acuité visuelle, un hypopituitarisme (déficit en hormones hypophysaires) complet ou dissocié se traduisant par une pâleur, une asthénie, une dépilation.

DIAGNOSTIC

Il repose sur le dosage sanguin de la prolactine. Un taux supérieur à 200 nanogrammes par millilitre évoque un adénome hypophysaire ; un taux inférieur à 50 nanogrammes par millilitre évoque une cause médicamenteuse. En cas de doute, l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) permet de mettre en évidence un adénome, le plus souvent de petite taille. Des dosages hormonaux complémentaires et des examens ophtalmologiques adaptés à chaque cas doivent aussi être réalisés.

TRAITEMENT

Il est surtout médical : arrêt de la prise d'un médicament, traitement d'une hypothyroïdie, prise de médicaments qui diminuent le taux de prolactine et la taille de l'adénome. Le cas échéant, le traitement peut être chirurgical (ablation de l'adénome).

hyperprotéinémie

Augmentation anormale de la protéinémie (taux de protéines dans le sang) au-dessus de 80 grammes par litre.

   Une hyperprotéinémie peut être due à une déshydratation (apport d'eau insuffisant, diarrhées, vomissements, brûlures) ou à la production, par l'organisme, d'une quantité massive d'immunoglobuline anormale, comme cela se produit au cours de certaines maladies (myélome multiple, macroglobulinémie de Waldenström). Son traitement est celui de la maladie en cause.

hypersensibilité

Réaction immunitaire excessive responsable de troubles et de lésions chez un individu sensibilisé à un antigène.

   L'hypersensibilité est une réaction de défense exagérée de l'organisme contre un antigène donné, reconnu par les anticorps car ayant déjà été une première fois en contact avec l'organisme.

DIFFÉRENTS TYPES D'HYPERSENSIBILITÉ

Selon la classification de Gell et Coombs, on distingue quatre types de réaction d'hypersensibilité.

— Le type I, ou anaphylaxie, ou encore hypersensibilité immédiate, survient quelques minutes après le contact avec l'antigène sous la forme d'un urticaire, d'un asthme, d'un œdème de Quincke ou d'un choc anaphylactique.

— Le type II, ou hypersensibilité cytotoxique, correspond à la destruction de cellules de l'organisme par des mécanismes auto-immuns ou par des traitements (certains médicaments antibiotiques, antipaludéens ou antihypertenseurs).

— Le type III, ou hypersensibilité semi-retardée, est caractérisé par le dépôt d'anticorps associés à leurs antigènes sur les parois des vaisseaux, où ils créent des lésions (alvéolite allergique, par exemple).

— Le type IV, ou hypersensibilité retardée, provoque des réactions inflammatoires importantes (eczéma de contact, allergies microbiennes, par exemple allergie tuberculinique).

Voir : allergie.

hypersialorrhée

Sécrétion excessive de salive.

Synonyme : ptyalisme.

   Les causes d'une hypersialorrhée sont nombreuses : lésion de la bouche et du pharynx, angine, stomatite, lésion de l'œsophage (tumeurs en particulier), maladies neurologiques (maladie de Parkinson, névralgie faciale), etc. L'hypersialorrhée qui se manifeste pendant la grossesse a un mécanisme mal connu. L'hypersialorrhée se traduit par un écoulement de salive trop important et par une fatigue musculaire pharyngée résultant de la nécessité incessante de déglutir. À l'examen clinique, on observe une sécrétion abondante des glandes salivaires.

   Le traitement dépend de la cause et comprend l'administration d'atropiniques (qui entraînent une sécheresse des muqueuses), d'un antiémétique comme le métoclopramide et, parfois, de neuroleptiques.

hypersomnie

Excès de sommeil.

Voir : troubles du sommeil.

hypersplénisme

Rétention excessive des cellules sanguines dans une rate généralement augmentée de volume, entraînant une diminution de celles-ci dans le sang.

   Un hypersplénisme s'observe en cas de splénomégalie (augmentation du volume de la rate), d'origine infectieuse, hématologique, tumorale ou congestive, c'est-à-dire liée à une hypertension portale. Il se traduit par une diminution d'un certain type de globules blancs, les polynucléaires neutrophiles, et des plaquettes sanguines, le taux d'hémoglobine restant normal, sauf en cas de très volumineuse splénomégalie. En effet, la rate assure des fonctions d'épuration et de stockage des cellules sanguines ; lorsque son volume augmente, ces deux fonctions sont accrues, les plaquettes et les polynucléaires étant alors captés en très grand nombre. Le traitement d'un hypersplénisme est celui de la maladie en cause.