Baretti (Giuseppe)
Écrivain italien (Turin 1719 – Londres 1789).
Ses Lettres familières (1762-1770) témoignent de sa passion pour les voyages. Il fonda la revue la Frusta Letteraria et composa en français, contre Voltaire, son chef-d'œuvre critique : Discours sur Shakespeare et monsieur de Voltaire (1777).
Baricco (Alessandro)
Écrivain italien (Turin 1958).
Critique musical et culturel pour La Repubblica puis pour La Stampa. Son premier roman Châteaux de la colère (1991, prix Médicis étranger 1995) le révèle au public, fasciné par ce retour au roman comme pur plaisir de raconter des histoires. Il publie ensuite Océan mer (1993) et Soie (1996). Il poursuit parallèlement son activité de musicologue avec l'Âme de Hegel et les vaches du Wisconsin (1992) et son activité critique avec Barnum 1 et 2 (1995 et 1998). Son monologue théâtral, Novecento (1994), est une réflexion sur le jazz et l'émigration italienne. City (2000) illustre la conception du roman selon Baricco : un plan sur lequel se développent différents récits, contés par différents narrateurs.
Barilier (Étienne)
Écrivain suisse de langue française (Payerne 1947).
Traducteur de Bachofen et de Dürrenmatt, pour les plus connus, il a écrit une douzaine d'essais (Contre le nouvel obscurantisme, 1995 ; Martina Hingis ou la beauté du jeu, 1997 ; B-A-C-H, histoire d'un nom dans la musique, 1997) et une vingtaine de romans et de nouvelles (depuis Orphée, 1971, jusqu'au Dixième Ciel, 1984 et 2000), qui invitent le lecteur, au-delà des intrigues relatées, à une réflexion généreuse sur la condition humaine, où la culture et les arts jouent souvent un rôle décisif.
Barjavel (René)
Romancier français (Nyons 1911 – Paris 1985).
Son premier roman, Ravage, utopie où une civilisation privée d'électricité fait retour à la terre, rencontre en 1943 un grand succès. C'est dans ce genre de la science-fiction qu'il s'illustrera surtout. Les thèmes du paradoxe temporel (le Voyageur imprudent, 1944), de la civilisation disparue (la Nuit des temps, 1968), de l'immortalité (le Grand Secret, 1973) lui sont prétextes à la promotion du retour à la nature et aux valeurs ancestrales, à l'expression de la hantise de voir les machines asservir ou évincer l'homme. Renié par la nouvelle science-fiction des années 1970, Barjavel demeure néanmoins l'ancêtre du courant antitechnologique, écologique et pessimiste de la science-fiction, dont ses ouvrages sont devenus des classiques. Il est l'auteur de romans plus conventionnels (Tarendol, 1944 ; les Dames à la licorne, 1974 ; la Charrette bleue, 1980) et de scénarios et de dialogues de films (dont la série des Don Camillo).
Barka (Otcheret Vassyl Kostiantynovytch, dit)
Écrivain ukrainien (Solonytsi 1908-? 2003).
Il commença sa carrière littéraire comme poète. Il se signala d'abord par deux recueils, les Routes (1930) et les Guildes (1932), qui connurent des attaques virulentes de la part des critiques. Il poursuit son œuvre en exil, d'abord en Allemagne (les Apôtres, 1946), puis aux États-Unis (le Roman de la Rose, 1957). Mais c'est son roman le Prince jaune (1962), qui lui vaudra une renommée internationale : il est consacré aux millions de victimes de la famine organisée par Staline dans la campagne ukrainienne de 1932-1933 pour briser la résistance à la collectivisation. Il est également l'auteur d'une monumentale épopée en vers, en 4 tomes, le Témoin (1958), qui évoque, notamment, l'extermination des Juifs en Ukraine occupée par Hitler. Il vit actuellement aux États-Unis.
Barker (George)
Poète anglais (Loughton, Essex, 1913 – Itteringham, Norfolk, 1991).
Influencé par Freud, Auden et le surréalisme, il célèbre les fureurs, les gloires et le dégoût de l'amour dans des recueils marqués par les événements politiques contemporains : Calamiterror (1937), sur la guerre d'Espagne, Eros in Dogma (1940). Chargés de fantasmes de destruction, Nouvelles du monde (1950) et Vision d'un moi aveugle (1962) complètent les Véritables Confessions de George Barker (1957). Il évolue ensuite vers un moi réconcilié, libéré de sa violence onirique (Anno Domini, 1983).
Barker (Howard)
Auteur dramatique anglais (Londres 1946).
La carrière de Howard Barker se place d'abord sous l'égide de Edward Bond : ses pièces socio-politiques, articulées autour du thème du pouvoir, sont représentées par la troupe qu'il a créée, « l'École des lutteurs ». À partir de 1983, avec Victoire : choix de réaction (un parallèle entre le gouvernement de Margaret Thatcher et le règne de Charles II), il s'oriente vers un « théâtre de la catastrophe » expérimental, d'une violence poussée à l'extrême, rendu possible par la disparition de la censure en 1968. Son écriture devient de plus en plus obscure, à travers la déconstruction et la réécriture du théâtre traditionnel (Tableau d'une exécution, 1984 ; Judith, 1992 ; la Douzième Bataille d'Isonzo, 1998).
Barlaam et Josaphat
Roman grec édifiant, attribué à Jean Damascène.
Un jeune prince indien abandonne sa vie de plaisirs pour découvrir la réalité de la souffrance et de la mort, embrasser la vie d'ermite et mourir au désert. Cette apologie de la foi chrétienne et du monachisme est une transposition de la vie du Bouddha. D'abord traduit en latin puis en langue vernaculaire (Gui de Cambrai, v. 1240), le roman a été adapté sous forme de mystères médiévaux, puis par Bernardo Pulci (XVe s.) et Lope de Vega (1618).
Barlach (Ernst)
Écrivain, sculpteur et graveur allemand (Wedel, Holstein, 1870 – Rostock 1938).
Après de nombreux voyages, il se retira à Güstrow où il créa une œuvre abondante. Honoré sous la république de Weimar, il fut persécuté par le IIIe Reich. Il appartient à l'expressionnisme et en illustre le côté mystique. Ses œuvres ont un sujet concret, comme le conflit père-fils dans le Jour défunt (1912), mais les personnages deviennent allégoriques, tout en restant familiers. Ce mélange de réalisme et d'emphase reflète la situation de l'homme qui semble livrer un combat pour s'arracher à la matière et à l'obscurité et se faire reconnaître par Dieu.