Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
A

Aragvisp'ireli (Dedabrichvili Chio Zakarias dze, dit Chio) (Des bords de l'Aragvi)

Écrivain géorgien (Tandilaantk'ari, rég. de K'arisxevi 1867 – Tiflis 1926).

Auteur d'un roman, Cœur brisé (1920) et de brèves nouvelles, Terre !!! (1901), Amirani enchaîné (1908), il dénonce l'irruption dans la campagne géorgienne des capitaux russes qui pervertissent les valeurs paysannes ancestrales, C'est ça notre vie (1889), J'ai tout perdu ! (1892), Giuli (1899).

Arakawa Yoji

Poète japonais (Fukui 1949).

Ses premiers recueils de poèmes (Sur les prostituées, 1971 ; Gare d'eau, 1975) firent une vive impression sur le public des années 1970 en attente d'une nouvelle poésie, et annonçaient toute une génération à venir. Qualifié par Yoshimura Takaaki comme « le premier et le plus grand poète qui a su changer le sens des métaphores de la jeune poésie moderne », il se lança dans une polémique sur l'appréciation de la poésie d'après-guerre, et en prenant distance vis-à-vis de cette dernière, il voulut également populariser la poésie par diverses activités médiatiques.

Arakel de Tauriz

Prêtre et écrivain arménien (Tabriz v. 1600 – Etchmiadzine 1670).

Son Livre d'histoires achevé en 1662 dresse le tableau d'une des époques les plus troublées de son peuple.

Arany (János)

Poète hongrois (Nagyszalonta, auj. Salonta, en Roumanie, 1817 – Budapest 1882).

Issu d'une famille sans fortune, Arany gagne sa vie comme comédien, puis comme instituteur et petit fonctionnaire municipal : c'est de cette époque que date son amitié légendaire avec le grand poète Sándor Petöfi. Une épopée humoristique, la Constitution perdue (1845), lui ouvre la carrière d'écrivain. Deux ans plus tard, il publie la première partie de sa trilogie épique Toldi, qui célèbre les exploits d'un personnage historique : Arany en fait un héros dont la force et la valeur sont au service des faibles et des opprimés, et qui, au nom de la justice, brave les puissants de la Cour. Combattant de la guerre de libération en 1848, bouleversé par la mort de son ami Sándor Petöfi, tué par les Russes au cours de la bataille de Segesvár, il devient, en 1851, professeur au lycée de Nagykörös et se voit comblé d'honneurs (membre de l'Académie des sciences de Hongrie, il en est nommé secrétaire général en 1865). Après avoir donné, en 1854, la deuxième partie de Toldi (Déclin de Toldi), il achève la trilogie, en 1879, avec la publication des Amours de Toldi. Arany est également l'auteur de nombreuses ballades plus ou moins directement inspirées par les événements politiques de son époque (Homère et Ossian, les Bardes du pays de Galles), par l'histoire de la Hongrie (Ladislas V) ou des faits divers (Appel). Un de ses contes épiques, la Mort de Buda (1864), contient la légende du « cerf magique », dont le motif principal est celui d'un très vieux conte hongrois. Pourchassé par deux frères, Hunor et Magyar, le cerf les conduit en Crimée où chacun épouse la fille d'un roi de la région, donnant ainsi naissance aux Huns et aux Magyars. Arany est également le traducteur de Shakespeare et d'Aristophane.

Arapi (Fatos)

Écrivain albanais (Shkodër 1930).

Il dépeint dans ses romans (les Compagnons, 1977) et ses poèmes la société albanaise depuis la guerre de libération nationale (Sentiers poétiques, 1962 ; Alarmes sanglantes, 1966), évoquant les efforts économiques ou idéologiques déployés pour construire le socialisme (À la République, 1962 ; Rythmes d'acier, 1968 ; Décembre angoissé, 1970 ; Quelqu'un me souriait, 1972 ; Vers des centaines de siècles, 1978) ou brossant la satire des obstacles à l'évolution de la société (Antibureaucratique, 1968). Il a écrit également : l'Ancienne Chanson albanaise, 1986 ; Mots sur la poésie, 1987 ; En abandonnant le rêve, 1989 ; Où allez-vous statues ?, 1990.

Araquistáin (Luis)

Écrivain et homme politique espagnol (Bárcena de Pie de Concha 1886 – Genève 1959).

Rédacteur en chef de l'hebdomadaire España (1916-1923), fondateur de la revue socialiste Leviatán (1934-1936), il a écrit des essais politiques, des romans, dont les Colonnes d'Hercule (1921), satire des milieux du journalisme monarchiste, des pièces (le Colosse d'argile, 1925) et une remarquable étude sur la situation du théâtre (la Bataille théâtrale, 1930).

Ararat (théâtre)

Théâtre yiddish créé à Lódz (1926-1939), par Moyshe Broderzon, avec Shimen Dzigan (1904-1980) et Yisroel Schumacher (1908-1961).

Broderzon écrivit lui-même la plupart des textes du répertoire.

Arbasino (Alberto)

Écrivain italien (Voghera, Pavie, 1930).

Il débute au sein de l'avant-garde italienne (l'Anonyme lombard, 1959 ; Certains romans, 1964). Dans Frères d'Italie (1963 ; réécrit en 1976 et en 1993), Arbasino évoque les hauts lieux de la mondanité culturelle italienne. Ses romans suivants exhibent encore ce caractère parodique ou expérimental (dans la lignée de Gadda), qu'il s'agisse du « scénario de scénarios » de Super-Héliogabale (1969), du feuilleton de la Belle de Lodi (1972) ou de la turquerie du Prince constant (1972). Son œuvre d'essayiste est également très intéressante : elle mêle avec la même virtuosité réflexion linguistique, politique, analyse des événements contemporains et comptes rendus de spectacles (Paris ô Paris, 1960 ; Off-off, 1968 ; Soixante Positions, 1971 ; Fantômes italiens, 1977 ; Dans cet état, 1978, sur l'affaire Moro ; un Pays sans, 1980 ; la Chute des tyrans, 1990, sur le passage des pays de l'Est à la démocratie ; Paysages italiens avec zombis, 1998 ; Rap, 2001, qui porte un regard provocateur sur l'actualité).

Arbaud (Joseph d')

Écrivain français de langue d'oc (Meyrargues, 1874 – Aix-en-Provence 1950).

Issu de l'aristocratie provençale, il deviendra, après une retraite en Camargue, le défenseur des traditions de cette région. Directeur de la revue le Feu, il laisse une œuvre poétique importante : Lou Lausié d'Arle [le Laurier d'Arles], 1913 ; Li Cant palustre [les Chants palustres], 1951). Il est aussi et surtout un des grands prosateurs occitans de son époque avec La Caraco (la Gitane, 1926), La Bèstio dóu Vaccarès (la Bête du Vaccarès, 1926), La Sòuvagino (la Sauvagine, 1929), où l'équilibre entre les grands mythes et la simplicité rustique témoigne d'une tendresse immense pour la terre et les hommes.