Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
U

Untermeyer (Louis)

Écrivain américain (New York 1885 – Newtown, Connecticut, 1977).

Par sa poésie (Leviathan rôti, 1923 ; Buisson ardent, 1928), par ses anthologies (Poésie américaine moderne, 1919), par ses essais (Du jeu en poésie, 1938), il a contribué au renouveau des lettres américaines après la Première Guerre mondiale, et à la définition d'une tradition esthétique à la fois mystique et caustique.

Upanishad

« Doctrine ésotérique » des Veda.

On compte quatorze Upanishad majeures composées, en prose ou en vers, entre 600 et 300 av. J.-C. : Brhadaranyaka, Chandogya, Aitareya, Kaus'itaki, Kena, Taittiriya, Is'a, Katha, Pras'na et Mandukya..., qui forment la « fin des Veda » (vedanta). Elles traitent de la nature de l'Absolu, du Souffle cosmique, ainsi que des corrélations microcosme-macrocosme. On en répertorie aujourd'hui plus de deux cents autres écrites après la période védique.

Updike (John)

Écrivain américain (Shillington, Pennsylvanie, 1932).

Il commence par donner des poèmes (Poteaux télégraphiques et autres poèmes, 1963) et collabore au New Yorker. Ses premiers récits (les Plumes du pigeon, 1962 ; les Quatre Faces d'une histoire, 1966) sont marqués de jeux stylistiques et d'une thématique secrètement inquiétante. Les romans, à travers des références mythologiques (le Centaure, 1963 ; la Fête à l'asile, 1959) et le recours au fait divers (Cœur de lièvre, 1960) engagent une évocation parodique et caustique de l'Amérique contemporaine et de sa comédie humaine, qui permet la réflexion sur le travail de l'artiste. Le portrait de l'écrivain obsédé d'un rachat existentiel apparaît dans Bech voyage (1970), tandis que le thème du couple, inauguré par Couples (1968), se prête à des variantes qui touchent à la notation de la simple misère humaine (Rabbit rattrapé, 1971 ; Un mois de dimanches, 1975 ; Épouse-moi 1976 ; Rabbit est riche, 1981 ; Bech est de retour, 1982 ; Ce que pensait Roger, 1986 ; Rabbit au repos, 1990). Les nouvelles (Des musées et des femmes, 1972 ; la Concubine de saint Augustin, 1979 ; l'Après-vie, 1997) reviennent à l'esthétisme explicite, mêlé d'un souci métaphysique. Les essais (la Vie littéraire, 1976 ; Louvoiements, 1983) définissent le roman par son aptitude à tout inclure et, par là, à être le récit de la sécurité. La littérature est une issue, celle-là que cherchait Rabbit, celle que suggère l'image initiale du Centaure. Elle n'exclut pas une image volontairement ambiguë de l'écrivain, dont la lucidité est une manière d'affirmation et une sorte de geste décadent.

Upits (Andrejs)

Écrivain letton (Skriveri 1877 – Riga 1970).

Auteur de nouvelles regroupées dans plusieurs recueils (Pendant le Travail, 1915 ; la Bataille des Vents, 1920 ; la Vie à nu, 1926), il s'en prit vivement aux couches sociales dirigeantes des années 1920. Son engagement aux côtés des Bolcheviks lui valut d'ailleurs de faire de la prison en 1920. Il écrivit également plusieurs tragédies historiques (Mirabeau, 1926 ; Jeanne d'Arc, 1930 ; Spartacus, 1943). Mais son œuvre est incontestablement dominée par la série de romans consacrée à la famille des Robežnieki, évoquant la vie des paysans au début du XXe s. et les événements révolutionnaires de l'époque. Suivant de près la vie littéraire, Andrejs Upits se consacra beaucoup à la critique littéraire et, sacrifiant à l'idéologie en vigueur après l'annexion de la Lettonie à l'U.R.S.S., publia des ouvrages tels que le Réalisme socialiste dans la Littérature (1957).

Urabe Kenko

Poète et essayiste japonais (vers 1280 – v. 1360).

Issu d'un famille de courtisans, spécialisés dans le culte shinto, Urabe Kaneyoshi (Kenko en religion) vit sa carrière déterminée par la division de la cour, et avec elle des cercles poétiques, en deux factions rivales, celles du Daigakuji et du Jumyoin. C'est à la première et par conséquent à l'école poétique de Nijo que le rattachent ses liens familiaux. Après avoir fait ses débuts à la cour, il est sans doute amené par son goût de l'étude à embrasser la vie religieuse, seule capable de lui assurer le loisir indispensable. Exerçant des responsabilités accrues au sein de l'école Nijo, il semble en revanche rester à l'écart des troubles politiques qui éclatent en 1331. Sous le régime des Ashikaga, il poursuit ses activités au sein de l'école Nijo proche de Takauji. En 1448, on le trouve dans l'entourage de Ko no Moronao. Poète en vue, auteur d'un recueil de waka, Kenko est surout resté dans l'histoire de la littérature comme l'auteur des Heures oisives, où il réunit au gré du pinceau, un peu à l'exemple des Notes de Chevet de Sei Shonagon, pensées, remarques ou anecdotes variées comme elles lui viennent à l'esprit. Alliant une observation aiguë et parfois caustique de la société de son temps à la nostalgie de l'âge d'or de Heian, Kenko puise dans le Zhuangzi et le bouddhisme un détachement amusé, qui de la contemplation même de l'inconstance des choses fait la source d'une affirmation joyeuse de la vie. Ouvrage au style aphoristique, en apparence décousu, les Heures oisives constituent une des expressions les plus pénétrantes de la tradition esthétique du Japon, et exerceront une influence durable. Enrichie d'éléments apocryphes, la figure de Kenkô connaît une grande faveur à l'époque d'Edo, qui fait de lui un arbitre des élégances (sui) et un connaisseur du cœur humain.

Urbina (Luis Gonzaga)

Poète mexicain (Mexico 1868 – Madrid 1934).

Romantique par la mélancolie et la tendresse de ses vers, moderniste par le raffinement technique et le choix de ses thèmes, son œuvre se caractérise par sa spontanéité et sa discrétion dans l'expression des sentiments (Ingénues, 1902 ; les Derniers Oiseaux, 1924 ; le Chansonnier de la nuit sereine, 1941). On lui doit aussi des chroniques, des nouvelles (Contes vécus et chroniques rêvées, 1915), des récits de voyage et un volume de critique (la Vie littéraire au Mexique, 1917).

urdjuza

Mot arabe désignant une poésie fondée sur le mètre radjaz, lui-même constitué de quatre syllabes, la dernière, longue, portant l'accent et étant précédée d'une brève. La facilité, parfois méprisée, de cette métrique est à l'origine de son succès, surtout à partir du VIIIe s. Alliée à certaines dispositions rimiques ou strophiques, elle est à la base de qasida ou de compositions plus courtes, sur des thèmes variés, essentiellement des descriptions cynégétiques, des évocations historiques ou des exposés didactiques.