Buchwald (Art)
Journaliste et humoriste américain (Mount Vernon, New York, 1925 – Washington 2007).
À Paris, puis à Washington, il donne des commentaires pleins de fantaisie qui n'excluent ni la lucidité ni le savoir-faire politiques. Ses contributions à divers journaux ont été réunies dans Art Buchwald à Paris (1954), J'ai choisi la peine capitole (1963), Buchwald parle franc (1978), À l'aise à Washington avec Art Buchwald (1981).
Buck (Pearl) née Sydenstricker
Romancière américaine (Hillsboro, Virginie, 1892 – Danby, Vermont, 1973).
Fille d'un pasteur missionnaire, elle vécut principalement en Chine. Dans une œuvre immense, qui reçut le prix Nobel (1938), se distinguent la Terre chinoise (1931) et la Famille dispersée (1935). L'Ange combattant (1936) et l'Exilée (1936) sont des biographies de ses parents. Dès 1936, elle avait tenté d'intéresser les Américains à la Chine ; la Chine telle que je la vois en témoignait encore en 1971. Très populaires, ses romans présentent une vision très nouvelle à l'époque d'un pays qui restait mystérieux et peu connu de l'Occident et dont Buck évoque la culture, avec tact et justesse.
bucolique
La poésie bucolique repose, en Grèce ancienne, sur la mise en forme littéraire, en dialecte dorien, de joutes poétiques, sous forme dialoguée, entre bergers. Elle vise un public citadin savant qui apprécie l'association, souvent ironique, du réalisme avec une convention artistique raffinée et celle de la comédie avec le lyrisme amoureux. Le modèle est Théocrite, dont s'inspire Virgile. Par extension, le terme désigne un poème évoquant une vie pastorale idéalisée, surtout du XVIe au XVIIe siècle.
Buddingh' (Cees)
Écrivain hollandais (Dordrecht 1918 – id. 1985).
Partisan de la « dépoétisation » de la poésie (Rimes-gargarisme, 1953 ; Lexique de la poésie, 1968 ; Vers d'une Chinoise de Dordrecht, 1980 ; les Deux Pieds sur terre, 1984), il cherche dans ses romans une banalisation du récit à travers une langue concrète et des intrigues proches du roman policier (Tout abus sera puni, 1967 ; les Aventures de Bazip Zeekok, 1969).
Budé (Guillaume)
Humaniste français (Paris 1467 – id. 1540).
Issu d'une lignée d'officiers royaux, il renonce à une vie courtisane pour l'étude du grec. Il va mettre au point sa méthode de travail avec probité intellectuelle et droiture morale (Annotations aux Pandectes, 1508). Son traité sur les monnaies romaines (De asse, 1514) porte sur la vie économique et les rapports entre culture et pouvoir. Il fera d'ailleurs l'éloge du mécénat royal (l'Institution du prince, 1547) et obtint la création des « lecteurs royaux » (1530), préfiguration du Collège de France. Maître des requêtes, responsable de la Bibliothèque royale de Fontainebleau, serviteur de l'État et érudit, Budé crée le modèle de l'humaniste parlementaire tel que le concevront les XVIe et XVIIe s. Philologue précurseur de la méthode comparative (dans ses Commentaires sur la langue grecque, 1529, il interprète les termes grecs en les rapprochant des mots latins correspondants), il harmonise hellénisme et foi catholique (De transitu hellenismi ad christianismum, 1535) ; sa querelle avec Érasme dans le débat du cicéronianisme a joué un rôle capital dans la définition de l'humanisme français. Son style est marqué par le néologisme et la grandiloquence. Reprenant l'idéal du « théologien-poète » du Phèdre de Platon, il plie le mythe et l'ornement poétique aux exigences de la vérité.
Budry (Paul)
Écrivain, journaliste et critique d'art suisse de langue française (Cully 1883 – Lens 1949).
Grand animateur des lettres romandes, curieux et ouvert, souvent truculent, il a renouvelé l'écriture de la critique d'art, salué les peintres dadaistes et cubistes, familiarisé le public avec Aubjerjonois et Hermanjat. Avec C.-F. Ramuz et E. Gilliard, Budry a fondé les Cahiers vaudois qui constitueront le premier pas vers une littérature romande autonome.
Buero Vallejo (Antonio)
Dramaturge et académicien espagnol (Guadalajara 1916 – Madrid 2000).
Considéré comme un des auteurs dramatiques les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle, il évoque dans ses pièces la tragédie des êtres sensibles et des idéalistes écrasés par l'injustice et la médiocrité de leurs contemporains (Histoire d'un escalier, 1949 ; Dans l'ardente obscurité, 1950). Ses pièces « historiques », toujours d'une actualité brûlante, posent le problème de la dignité humaine et de la responsabilité (Un rêveur pour le peuple, 1958 ; la Fondation, 1974).
Bufalino (Gesualdo)
Écrivain italien (Comiso 1920 – id. 1996).
Il apparaît tardivement sur la scène littéraire avec un roman, le Semeur de peste (1981), situé dans un sanatorium de Palerme, qui évoque un rapport passionné avec la maladie et la mort. Le style précieux de ce roman sera repris dans d'autres œuvres au ton plus autobiographique (Argos l'aveugle ou les songes de la mémoire, 1984 ; les Mensonges de la nuit, 1988 ; Calendes grecques, 1992 ; Tommaso et le photographe aveugle, 1996).
Buffon (Georges Louis Leclerc, comte de)
Naturaliste et écrivain français (Montbard 1707 – Paris 1788).
Dans le quatuor des grands auteurs du XVIIIe siècle, Buffon occupait à côté de Montesquieu, de Voltaire et de Rousseau une place longtemps refusée à Diderot. Issu d'une famille bourguignonne de bonne bourgeoisie anoblie, il fit des études de droit et de médecine et voyagea. Ses premières recherches sur les probabilités le firent admettre à l'Académie des sciences. De travaux en travaux, il gravit les échelons et, en 1739, fut nommé intendant du Jardin et du Cabinet du roi. Les 36 volumes de l'Histoire naturelle générale et particulière parurent régulièrement de 1749 à sa mort. Il entreprit de brasser la masse des informations apportées par les voyageurs et les expérimentateurs et de rendre compte de la diversité du réel pour procurer dans son domaine un équivalent de la somme encyclopédique rassemblée par Diderot et d'Alembert. Refusant les jargons techniques, il tente de rapprocher, de classer et d'élucider les connaissances scientifiques. Aidé de nombreux collaborateurs, au premier rang desquels Daubenton, il fit paraître successivement la Théorie de la Terre, le Système de la génération et l'Histoire particulière de l'homme (1749), puis l'Histoire des quadrupèdes (1753-1768), l'Histoire des oiseaux (1770-1783), les Époques de la nature (1778) et enfin l'Histoire des minéraux. Après avoir posé le cadre et le décor (la Terre), il procéda par dignité décroissante de l'homme à l'animal et du végétal au minéral. Cet anthropocentrisme se retrouve dans l'Histoire des animaux, qui donne la première place au cheval, « la plus noble conquête de l'homme ». Le point de vue utilitaire et social se conjugue avec la rigueur scientifique et l'élan lyrique. Dans sa volonté de synthèse, Buffon rejette l'esprit de système, pour accorder la primauté à l'observation et à la description des faits. Il s'arrête volontiers à des détails curieux et pittoresques pour montrer la variété de la vie. Il cherche à définir l'homme tel qu'il est, à partir d'une solide observation du réel, qui définit aussi une morale consistant dans le respect des lois naturelles. Buffon est élu à l'Académie française en 1753, pour la qualité scientifique mais aussi littéraire de son œuvre. Il prononce pour sa réception ce qu'on nomma plus tard le Discours sur le style, dans lequel il plaide pour une rhétorique classique, critiquant la préciosité de l'expression et le goût du bon mot. « Le style est l'homme même », c'est-à-dire la marque de l'homme imposée au monde à travers la description ordonnée qu'il en propose.