Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
K

Kutateli (Kutateladze Aleksandre Nik'olozis dze, dit Aleksandre)

Écrivain géorgien (Kutaisi 1898 – Tbilisi 1982).

Grand peintre de la nature, auteur de drames (le Serpent de Hxrise, 1923), il fait revivre la naissance du mouvement révolutionnaire et les tragiques événements des années 1920 dans un vaste roman épique, Face à face (1933-1952), ou dans des récits comme Abesalom et Eteri, les Partisans.

Kuthayyir (Abu Sakhr ibn Abd al-Rahman)

Poète arabe (vers 665 – v. 723).

Fort apprécié des califes umayyades, il est resté dans les mémoires surtout comme l'amoureux de 'Azza, avec laquelle il forme, dans le domaine arabe, l'un des couples célèbres de la littérature amoureuse.

kutiyattam

Spectacle indien dansé et récité en sanskrit et en malayalam. Plus ancien que le kathakali, il remonterait au Xe siècle. De tonalité souvent satirique, il oppose volontiers deux personnages : un « héros », qui s'exprime en sanskrit, et un « clown » (vidusaka), dont la langue est le malayalam.

Kvapil (Jaroslav)

Écrivain tchèque (Chudenice 1868 – Prague 1950).

Poète marqué par de Vrchlický et les symbolistes français (Poèmes, 1880-1906, 1907), il dirigea le Théâtre national et écrivit des contes dramatiques (Feu follet, 1895 ; la Princesse Pissenlit, 1897 ; l'Orphelin, 1903) et pour Dvořák le livret de l'opéra Ondine. Coauteur du Manifeste des écrivains de 1917, il a laissé des Mémoires (Ce que je sais, 1932).

Kvaran (Einar Hjörleifsson)

Journaliste et écrivain islandais (Skagafjördur 1859 – Reykjavík 1938).

Il joua le rôle de propagateur des idées nouvelles dans le dernier quart du XIXe s. Poète (Poésies, 1893), auteur dramatique (les Péchés d'autrui, 1915), romancier (l'Âme s'éveille, 1916), il défend une vue spiritualiste de l'existence et une indomptable foi dans le bonheur humain qui lui donnent une place à part dans une littérature en général portée vers le doute.

Kvitka-Osnovianenko (Hryhuriï)

Écrivain ukrainien (Osnova 1778 – Kharkiv 1843).

De famille noble, il est l'auteur de comédies satiriques (l'Envoyé de la capitale, 1827 ; les Élections nobiliaires, 1829-1830 ; Chelmenko rond-de-cuir, 1831 ; Chelmenko ordonnance, 1840) dans la tradition de Fonvizine. On lui doit aussi des récits rustiques et sentimentaux (Récits petits-russiens, 1834-1837) et des romans de mœurs en russe (Pan Khaliavski, 1839 ; Vie et Aventures de Piotr Stolbikov, 1841) qui l'apparentent à l'« école naturelle » et offrent une vision savoureuse du monde patriarcal des nobles ruraux et des fonctionnaires.

Ky (Horst Bosetzky, dit)

Écrivain allemand (Berlin 1938).

Il débute dans des séries policières en fascicules (John Drake, John Taylor), puis publie des romans qui le désignent comme le chef de file du « Soziokrimi », le roman policier sociologique (Robin des Bois est mort, 1979 ; Du feu pour le Grand Dragon, 1982). Il aborde le fantastique avec Pour le roi de Prusse (1985). Il s'est aussi distingué dans la nouvelle et dans les pièces radiophoniques.

Kyd (Thomas)

Auteur dramatique anglais (Londres 1558 – id. 1594).

Lié aux « beaux esprits de l'université », il s'inspire de la Cornélie de Garnier pour la seule pièce qu'il ait signée, Pompée le Grand et Cornélie (1595). La Tragédie espagnole (entre 1584 et 1589) marque le triomphe de la tragédie sanglante : amour, mort, ambition, folie, théâtre dans le théâtre. On lui doit aussi Soliman et Perseda (1588) et Jeronimo (1592). On lui attribue parfois Arden de Feversham (1586), drame bourgeois qui tourne à la tragédie domestique, et le Fratricide puni (1589), dont Shakespeare se serait inspiré pour Hamlet. Arrêté et torturé, il nie un texte blasphématoire trouvé dans la chambre qu'il partageait avec Marlowe (qui sera, lui, assassiné). Libéré, Kyd sombre dans la misère, achevant encore le Meurtre de J. Brewer, joaillier (1595), qui marque une orientation délibérée vers le réalisme.