Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
Z

Zangwill (Israel)

Écrivain anglais (Londres 1864 – Midhurst, Sussex, 1926).

Fils d'émigrés russes, instituteur, journaliste, il donne de la vie des communautés juives une chronique où le « réalisme » se mêle à tous les modes de séduction, de l'humour au grotesque : les Enfants du ghetto (1892), Tragédies du ghetto (1893), le Roi des Schnorrers (1894), le Manteau d'Élisée (1900), le Creuset (1908). Premier président de l'Internationale sioniste, il est parfois considéré comme une sorte de Dickens juif.

Zanzotto (Andrea)

Écrivain italien (Pieve di Soligo, Trieste, 1921).

Poète « tellurique », il allie la grâce immédiate des paysages primitifs à la traversée, jusque dans leurs profondeurs inconscientes, du langage et de la psyché (Derrière le paysage, 1951 ; Vocatif, 1957 ; IX églogues, 1962 ; la Beauté, 1968 ; les Pâques, 1973 ; la Veillée, 1976, poème sur le dialecte vénitien écrit pour le Casanova de Fellini ; la trilogie Du paysage à l'idiome qui réunit les recueils de poésies suivants : le Galatée au bois, 1979, Phosphènes, 1982 et Idiome, 1986  reprenant les grandes traditions poétiques italiennes pétrarquiste, dantesque et dialectale ; Météo, 1996 ; Surimpression, 2001). La campagne vénitienne de Pieve di Soligo, sa terre natale, n'a cessé d'être le « séjour » privilégié de son inspiration. Tantôt Zanzotto tente de lui emprunter, en deçà de toute description, sa puissance première d'incantation : sa poésie, alors, est avant tout recherche et nostalgie d'une langue originelle, que cette origine soit culturelle (Virgile, les lyriques grecs, la Bible), ou prérationnelle, voire pré-linguistique (ce langage à l'état naissant qu'est, en Vénétie, le « petèl », balbutiement dialectal à travers lequel la mère et l'enfant communiquent en deçà des mots). Tantôt, au contraire, il disloque le paysage, il le torture ; il se torture, plutôt, à le rendre méconnaissable, comme pour mieux se méconnaître lui-même dans son miroir brisé, sujet éclaté, hanté par Hölderlin, piégé par Lacan. Tantôt, enfin, il se perd dans le fourmillement moléculaire de sa chimie minérale et végétale, il s'y dissout, s'y dissémine, tandis que sur la page les signes et les lettres s'enchaînent, s'agglutinent, se désarticulent en une incessante fermentation kaléidoscopique.

Zappi (Giovan Battista Felice)

Poète italien (Imola 1667 – Rome 1719).

Cofondateur de l'Académie des Arcades, sa poésie en reflète le goût anacréontique. Ses vers composés avec son épouse Faustina Maratti (Rome v. 1679 – id. 1745) furent réunis en un recueil : les Rimes de l'avocat Giovan Battista Felice Zappi et de son épouse Faustina Maratti .

Zarathushtra
ou Zarathoustra
ou Zoroastre

Fondateur du zoroastrisme (peut-être Rhagès, en Médie, v. 700, 630 ou 600 av. J.-C.).

Sa vie légendaire peut être reconstituée à l'aide de l'Avesta. Protégé par un prince bactrien, Vishtaspa, il réussit à propager dans tout l'Iran un enseignement nouveau fondé sur le dualisme du Bien et du Mal, mais qui s'appuie sur l'antique cosmogonie iranienne. Le personnage de Zarathoustra transparaît dans le Sarastro de la Flûte enchantée de Mozart (représentée en 1791), mais il a trouvé une stature nouvelle avec Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra, 1883-1885).

Zarian (Kostan Eliazarian, dit)

Écrivain arménien (Chamakhi 1885 – Erevan 1969).

Son roman philosophique et historique, le Bateau sur la montagne (1943), évoque la fondation de la République d'Arménie, tandis que Pancoop et les ossements du mamouth (inachevé) décrit la campagne de collectivisation. Ami de Durrell, il écrivit aussi des textes de voyages (Espagne, l'Île et un homme) et des recueils poétiques (la Fille de Tatragom et le Livre des épopées).

Zartarian (Roupen)

Écrivain arménien (Sewerek, près de Tigranakert, 1874 – déporté en 1915).

Outre ses nombreux écrits politiques, ses poèmes en prose, ses contes et ses nouvelles, d'une langue riche et colorée, empruntant aux dialectes fortement ancrés dans le monde rural, visent à peindre, à travers quelques types exemplaires, le caractère national arménien (Clarté nocturne, 1910).

Zaryab (Spojmaï)

Femme de lettres afghane (Kaboul 1949).

Après des études secondaires au lycée franco-afghan, elle obtint une licence de lettres à l'université de Kaboul, puis une maîtrise à Besançon et enfin un doctorat ès lettres à Montpellier. Comme beaucoup d'intellectuels afghans, elle dut s'exiler et s'est réfugiée en France à Montpellier depuis 1991. Elle écrit surtout des nouvelles, dont plusieurs recueils sont parus en Iran et en Afghanistan. Les treize nouvelles qui composent la Plaine de Caïn (1989, 1re parution en français) ont été écrites et publiées en Afghanistan pendant la dictature communiste. Elles dénoncent l'intervention militaire soviétique et le totalitarisme, mais prêtent également la voix aux femmes, dressées contre la violence qui leur est faite dans une société brutale et haineuse. On retrouve les mêmes échos dans Ces murs qui nous écoutent, un recueil de trois nouvelles en version bilingue (2000). On a comparé le style de cet auteur à des récits de cauchemars cristallisés.

zarzuela

Représentation dramatique et musicale espagnole caractérisée par l'alternance de la déclamation et du chant. Créée au XVIIe siècle par Calderón de la Barca pour la cour d'Espagne (Zarzuela est le nom de la résidence royale), elle se compose d'abord de deux actes, d'allure solennelle. Au XVIIIe siècle, elle sera réduite à un acte et prendra une tonalité populaire avec le poète Ramón de La Cruz. La zarzuela sera éclipsée par la vogue de l'opéra italien.

Zarzur (Faris)

Écrivain syrien (Damas 1929).

Influencé par Kafka, officier dans l'armée syrienne, il a publié des nouvelles d'un réalisme cruel (Jusqu'à la dernière goutte, 1961 ; Notre Père qui êtes sur terre, 1983) et des romans patriotiques et de critique sociale (Hasan Jabal, 1969 ; les Associaux, 1970).

Zateli (Zyranna)

Écrivain grec (Sohos, Thessalonique, 1951).

Après des nouvelles séduisantes (la Fiancée de l'an passé, 1984), son roman Ils reviennent entre chien et loup (1993) révèle des qualités de conteuse et une grande habileté à mêler réalité quotidienne et surnaturel dans un réalisme magique à la García Márquez.