Pline l'Ancien, en lat. Gaius Plinius Secundus
Écrivain latin (Côme 23 – Stabies 79 apr. J.-C.).
Après avoir occupé d'importantes fonctions, dont celle de préfet de la flotte de Misène, il trouva la mort lors de l'éruption du Vésuve, pour avoir voulu à la fois observer le phénomène de près et porter secours aux victimes. Bourreau de travail, il avait composé nombre d'ouvrages historiques et techniques, mais de cette œuvre immense ne subsiste que l'Histoire naturelle en 37 livres, pour la rédaction desquels il dépouilla 2 000 volumes, et qui rassemble tout le savoir de son temps (géographie, anthropologie, zoologie, botanique, minéralogie et beaux-arts) : c'est pour nous une source de documentation irremplaçable, notamment dans le domaine de l'art antique.
Pline le Jeune, en lat. Gaius Plinius Caecilius Secundus
Écrivain latin (Côme 61 ou 62 – v. 114 apr. J.-C.).
Neveu de Pline l'Ancien, il acquit une solide formation oratoire en suivant l'enseignement de Quintilien. Grâce à ses qualités d'avocat et à ses relations, il gravit tous les échelons du cursus honorum et, devenu consul en 100, il prononça le panégyrique de l'empereur Trajan. Celui-ci le nomma en 111 gouverneur de Bithynie et les lettres qu'il en envoya au chef de l'État donnent un bon aperçu de l'administration impériale (il y évoque notamment le problème des chrétiens). Il joua par ailleurs un rôle actif dans la vie culturelle de son époque, participant aux lectures publiques, permettant par ses dons la fondation de bibliothèques et d'écoles. De son œuvre sans doute abondante il ne reste (outre le Panégyrique) que sa Correspondance, répartie en neuf livres (auxquels s'ajoute celui qui rassemble son courrier officiel). Écrites en fait pour la publication, ces lettres fictives, au style très travaillé, constituent une mine de renseignements sur la vie littéraire et mondaine de l'époque, ainsi que sur certains événements, dont l'éruption du Vésuve qui en 79 détruisit Pompéi, et que nous connaissons grâce à deux longues lettres décrivant cette catastrophe en un véritable reportage et relatant, du même coup, la mort de Pline l'Ancien. Par cette correspondance de caractère purement littéraire, Pline inaugure en fait le « genre épistolaire », dont il demeure le maître incontesté.
Plisnier (Charles)
Écrivain belge de langue française (Ghlin 1896 – Bruxelles 1952).
Ce membre du parti communiste belge, responsable du Secours rouge international, parcourt l'Europe jusqu'au moment où staliniens et trotskistes se séparent, en 1928. Jusqu'en 1934, sa poésie reste l'exutoire d'une existence de militant : poèmes amples, au phrasé déclamatoire (Déluge, 1933 ; Babel, 1934 ; Sacre, 1938 ; Ave Genitrix, 1943) ; la parabole poétique révèle le chemin parcouru depuis les enthousiasmes révolutionnaires jusqu'au seuil de l'Église. Le recueil de nouvelles Faux Passeports remporte en 1937 le prix Goncourt, attribué pour la première fois à un écrivain étranger. Il évoque ces militants communistes munis d'une fausse identité, car ils se trompent eux-mêmes (et les autres) en sachant bien, au fond, qu'ils sont incapables de donner au parti « autre chose que leur vie » : ces figures monolithiques sont les saints et martyrs d'une nouvelle religion de l'homme. Ce sera pourtant dans la création de personnages aux visages multiples, appréhendés à travers l'épaisseur du social, que Plisnier excellera.
Pour les camper, il lui faudra l'ampleur romanesque de Mariages (1936), puis des cycles de Meurtres (5 vol., 1939-1941) et de Mères (3 vol., 1946-1950) : ainsi peint-il, avec leur riche vie intérieure, des âmes de révoltés refusant les tabous sociaux et combattant l'ordre bourgeois. Ces sagas familiales déroulent la fresque d'un vaste monde passionné, au bord de l'écroulement.
Pliya (Jean)
Écrivain béninois (Djougou 1931).
Auteur d'un drame historique (Kondo le requin, 1966), d'une comédie et de nouvelles (l'Arbre fétiche, 1971 ; le Chimpanzé amoureux, 1977), où il évoque la crise des traditions et les problèmes d'une société en mutation.
Plomer (William)
Écrivain sud-africain (Pietersburg, Transvaal, 1903 – Lewes, East Sussex, 1973).
Codirecteur (1920) avec Roy Campbell de Voorslag, il affiche son mépris pour l'apartheid et son premier roman (Turbott Wolfe, 1925) est celui de la colère. Exilé au Japon puis en Angleterre, il multiplie les ballades satiriques sur l'absurdité de la violence institutionnelle (Poésies complètes, 1960). Je parle de l'Afrique (1927) et l'Enfant de la reine Victoria (1933) auront sur les lettres africaines une influence considérable (d'admiration ou de rejet). Nouvelliste (Paper Houses, 1929 ; Quatre Pays, 1949), auteur de récits consacrés à la vie de personnalités diverses (Cecil Rhodes, 1933 ; Ali le Lion, 1936, repris en 1970) et à la sienne propre (Double Vie, 1943), il a écrit de nombreux livrets pour les opéras de Benjamin Britten (Culew River, 1964 ; le Fils prodigue, 1968).
Plotin
Philosophe grec (205 – Campanie 270).
D'après Porphyre, Plotin, disciple d'Ammonius Saccas à Alexandrie, prit part à l'expédition menée contre les Perses par Gordien III (238-244) pour connaître la philosophie perse et celle des Indiens, mais l'expédition n'atteignit pas son but. Il ouvrit à Rome une école de philosophie (244-269). Porphyre révisa et édita ses traités en les regroupant en six groupes de neuf – construction signifiante pour le néopythagorisme –, les Ennéades. À l'origine du néoplatonisme, Plotin pose une théorie de l'Un, principe qui est au-delà de l'Être, de l'Intellect et de l'Âme, et une hiérarchie des degrés de l'Être à partir de l'Un. De là une définition de la démarche philosophique dont l'aboutissement est l'assimilation de l'âme à son principe divin. La pensée de Plotin, où se mêlent aussi pythagorisme, aristotélisme et stoïcisme, a influencé les Pères de l'Église et nombre d'auteurs chrétiens.
Pluche (Noël Antoine, abbé)
Écrivain français (Rennes 1688 – La Varenne-Saint-Maur 1761).
Prêtre en 1712, il fut principal du collège de Laon. Ses convictions jansénistes provoquèrent sa démission. Il devint précepteur du fils de l'intendant de Normandie. Il donna également des leçons de physique. Ses cours aboutirent au Spectacle de la nature (1732-1742), destiné aux « jeunes gens » et qui fut un grand succès. Ce vulgarisateur écrivit aussi une Histoire du ciel (1739), critiqua Descartes et contribua à la mode des sciences de la nature. On l'appela « l'encyclopédiste chrétien ».