Van de Woestijne (Karel)
Écrivain belge (Gand 1878 – Zwijnaarde 1929).
Il participe à la vie intellectuelle et artistique animée de la Belgique fin de siècle. Il se fixe à Bruxelles, collaborant à la revue Van Nu en Straks, enseignant la littérature à l'université de Gand (1920-1927). Mais sa vie intérieure est minée par l'angoisse et une lutte entre esprit et sensualité qui s'exprime dans ses premiers recueils poétiques (la Maison paternelle, 1903). La détresse fait ensuite place à une spiritualité presque mystique, où il atteint le sommet de son art (l'Homme de boue, 1920 ; le Lac de montagne, 1928). Sa prose est d'inspiration biblique, folklorique ou symbolique (Janus au double visage, 1908 ; Imaginations divines, 1918 ; Continuelle Présence, 1918). La diversité de son talent est encore attestée par sa prose épique (Interludes, 1912-1914 ; le Soleil dans le dos, 1924), par le roman épistolaire les Tours d'argile (1928) et par son œuvre de critique d'art et de littérature.
Van den Bergh (Herman)
Écrivain hollandais (Amsterdam 1897 – Rome 1967).
Poète en qui se rejoignent les influences diverses de Verhaeren, Apollinaire, Francis Jammes et du vitalisme de Whitman (le Miroir, 1925), il a laissé des essais sur la littérature et la musique, contribuant notamment, par ses articles dans Het Getij (1917-1922), à faire connaître l'expressionnisme aux Pays-Bas. Il a été redécouvert par la génération des années 50 (Œuvres poétiques, 1954 ; la Cicatrice d'Ulysse, 1956).
Van den Broeck (Walter)
Écrivain belge de langue néerlandaise (Olen 1941).
Dans son œuvre de romancier où les données du réel se mêlent habilement à la fiction (Long week-end, 1968 ; 362 800 X Jef Geys, 1970 ; Sous saisie, 1972 ; le Jour où Leister Saigon arriva, 1974 ; le Siège de Laken, 1985) et dans son théâtre (Légumes de Bâle, 1972 ; Au bouillon belge, 1980 ; Dix Ans après : l'an 10, 1982), recherche formelle et humour sont au service de la critique sociale et d'une défense de la liberté individuelle.
Van den Vondel (Joost)
Poète hollandais (Cologne 1587 – Amsterdam 1659).
Ses parents, anabaptistes exilés à Cologne, s'installent en 1596 à Amsterdam, où ils ouvrent un commerce de soierie dont il prendra la direction en 1613. Il devra pourtant, quand son fils aura conduit l'entreprise familiale à la faillite, remplir, à 70 ans, une fonction administrative au Crédit municipal d'Amsterdam pour rembourser les dettes. Dès sa jeunesse, il prend part à la vie de la capitale, faisant partie d'une des nombreuses chambres de rhétorique, et se passionne pour les causes politiques et religieuses de son temps : ses vers sont des satires sur les thèmes d'actualité (Sur la récente transformation de la Hollande, 1618) et ses œuvres dramatiques – dans lesquelles il s'essaie au drame biblique (le Pacha, 1610 ; Jérusalem détruite, 1620) – prennent volontiers une tournure polémique : Palamède ou l'Innocence assassinée (1625) est une allusion directe à la condamnation à mort d'Oldenbarneveldt. À partir des années 1630, alors que sa vie est endeuillée par la mort de sa femme et de son fils, il se tourne principalement vers la scène. Le nouveau théâtre d'Amsterdam est inauguré, en 1638, avec son Gijsbrecht van Aemstel, une tragédie sur un thème national dont les autorités de l'Église sont près d'interdire la représentation en raison des sympathies catholiques qui s'y révèlent. En 1641, Vondel fait d'ailleurs ouvertement état de sa conversion au catholicisme et prend la défense de sa foi dans des ouvrages didactiques, dont un poème sur l'eucharistie, les Mystères de l'autel (1645), qui sera une des œuvres de propagande de la Contre-Réforme dans les Pays-Bas du Sud, et dans la tragédie Mary Stuart (1646). Après la publication de ses Poésies (1650) accompagnées d'une Introduction à un art poétique néerlandais, Vondel (qui n'a cessé d'approfondir sa connaissance des auteurs antiques et qui, après avoir traduit Sénèque et Ovide, s'absorbe dans l'étude de Sophocle) donne des chefs-d'œuvre : Lucifer (1654), Jephté (1659), Adam exilé (1664), Noé (1667), tragédies bibliques en alexandrins sur les thèmes chrétiens de la culpabilité, de la lutte du bien et du mal, de la soumission à la volonté divine. Épique jusque dans son théâtre, qui pourtant suit les règles classiques, Vondel néglige la vraisemblance psychologique et la tension dramatique. Mais il écrit dans une langue à la luxuriance baroque dont la beauté lui a valu le surnom de « Prince des poètes néerlandais ».
Van der Leeuw (Aart)
Écrivain néerlandais (Delft 1876 – Voorburg 1931).
Personnalité discrète pour qui les rêves ont plus de présence que la réalité, il célèbre la nature dans des vers d'une grande sérénité (Chants et Ballades, 1911 ; Régénération, 1916 ; le Paradis terrestre, 1927). Mais c'est à ses récits néoromantiques (Saint Gui, 1919 ; Paroles, 1923 ; Brèves Salutations, 1927) et à ses romans – Moi et mon ménestrel (1927), sorte de conte de fées situé dans la France du XVIIIe s., et le Petit Rodolphe (1930), dont l'optimisme repose sur une conception de l'existence teintée de mysticisme – qu'il doit la notoriété.
Van der Meersch (Maxence)
Écrivain français (Roubaix 1907 – Le Touquet 1951).
Dans des romans à l'écriture violente et généreuse, au ton paternaliste, il peint les paysages de la Flandre et la vie âpre des ouvriers (la Maison dans la dune, 1932 ; l'Empreinte du Dieu, prix Goncourt 1936), attaque le milieu médical dont il est issu (Corps et Âmes, 1943), puis explore en catholique militant (Pêcheurs d'hommes, 1940) le péché (Femmes à l'encan, 1945) et la rédemption (la Fille pauvre, 1948-1953).
Van der Noot (Jan)
Poète flamand (Brecht v. 1540 – Anvers v. 1595).
Patricien de naissance – ce qui lui vaut d'être passé à la postérité avec le titre de « Jonker » –, il incarne l'esprit de la première Renaissance. Après avoir pris part à l'insurrection calviniste d'Anvers (1567), il s'exile et voyage à travers l'Europe : il fait sans doute la connaissance de Spenser, qui traduira son Theater oft toon-nel (1568) – collection de poèmes souvent adaptés de Pétrarque et de Du Bellay et qu'accompagne un manifeste calviniste en prose – et rencontre Ronsard. Nourrissant le projet de doter la littérature néerlandaise d'un grand poème épique à l'instar de la Franciade, il compose l'Olympiados, récit d'une longue quête au terme de laquelle le poète, dont l'idéal est incarné par Olympia, retrouve sa dame au milieu des divinités de l'Olympe et est uni à elle. L'œuvre, d'abord publiée dans son intégralité en allemand en 1576 sous le titre le Livre de l'Extase, ne paraîtra à Anvers, en néerlandais et en français, que sous forme abrégée (1579). Redevenu catholique, Van der Noot rentre ruiné dans les Provinces-Unies en 1579. Il publie encore un Éloge du Brabant en 1580 et ses Œuvres poétiques entre 1580 et 1595, date à laquelle on perd sa trace.