Écrivain israélien (Bilgoraj, Pologne, 1928).

Il fait partie, en 1943, des 800 enfants polonais regroupés dans un camp de réfugiés à Téhéran, que l'on réussit à faire immigrer en Palestine. Cet épisode de sa vie marquera beaucoup son œuvre et constitue le thème de son unique pièce de théâtre, les Enfants de l'ombre (1963), dans laquelle il montre la difficile adaptation à la réalité israélienne de ces jeunes rescapés de la Shoah. Parmi ses poèmes, dont les premiers paraissent en 1945, on peut citer le Retour de la rivière (1958).

Écrivain italien (Materada, Istrie, 1935 – Trieste 1999).

Son œuvre romanesque s'enracine dans les contradictions humaines et culturelles de son Istrie natale (Materada, 1960 ; la Fille de Petrovia, 1963 ; le Bois d'acacias, 1965 ; l'Arbre des rêves, 1969 ; la Ville de Miriam, 1972 ; la Vie meilleure, 1977 ; l'Héritière vénitienne, 1989).

Écrivain italien (Sibenik, Dalmatie, 1802 – Florence 1874).

Ses intérêts et sa culture sont multiples : la critique et la philologie, la poésie populaire, la politique et l'histoire. Ainsi, il publie un Dictionnaire des synonymes (1830) et un Dictionnaire de la langue italienne (1858-1879), et réunit une anthologie de chants populaires, traduits ou adaptés en italien (Chants populaires toscans, corses, lyriques, grecs, 1841). Après avoir rencontré Manzoni à Milan, il prend part à la bataille entre classiques et romantiques. Tommaseo s'inscrit dans la lignée de ces derniers avec son roman Foi et Beauté (1840) et ses poésies réunies dans une édition définitive en 1872. Patriote, il écrit un récit historique (le Duc d'Athènes, 1837) mais tente surtout de définir sa position de catholique libéral dans les cinq volumes De l'Italie (1835) et dans Rome et le Monde (1851), où il se montre partisan du renoncement de l'Église au pouvoir temporel. Son journal (Journal intime) a été publié en 1938.

Écrivain italien (Correggio, Émilie, 1955 – id. 1991).

C'est un romancier de sensibilité « gauchiste », représentatif de la jeune génération des années 1970, dont l'écriture est « ciselée jusqu'au délice » (les Nouveaux Libertins, 1980 ; Pao Pao, 1983 ; Rimini, 1985 ; Chambres séparées, 1989, histoire d'amour d'un couple homosexuel). Ses essais sont réunis dans Un week-end postmoderne, 1990, et l'Abandon, posthume 1993.

Écrivain noir américain (Washington, D.C., 1894 – id. 1967).

Sa première œuvre, Cane (1923), mêle prose et poésie en une série de vignettes, souvent inspirées de Sherwood Anderson. L'identité du peuple noir est inséparable de l'esclavage et de l'exotisme de ses mœurs et de ses traditions. Avec Babo : tableau en un acte de la vie d'un nègre (1927), l'Essentiel (1931), recueil d'aphorismes et Puissance de portage (1932), cet acteur majeur de la Renaissance de Harlem confirme l'établissement d'une littérature noire américaine, riche de ses propres perspectives idéologiques et esthétiques.

Dessinateur et écrivain hollandais (Rotterdam 1912 – Laren 2005).

Il invente en 1938, pour des bandes dessinées enfantines, le personnage du petit chat Tom Pouce, qui devient bientôt le héros d'aventures dans lesquelles le public néerlandais de tous les âges retrouve avec plaisir les traits de la mentalité nationale. Une autre de ses « créatures », Monsieur Ollie B. Bommel, dont les trouvailles verbales font désormais partie du fonds culturel néerlandais, aura encore plus de succès. Il a fondé des studios d'animation qui sont devenus une importante entreprise cinématographique.

Écrivain finlandais de langue suédoise (Kuddnäs 1818 – Sipoo 1898).

L'œuvre de ce romantique se compose de plusieurs recueils de poésie lyrique (Fleurs de la lande, 1845, 1850, 1854), d'une vaste série de contes (Lectures pour les enfants, 1865-1896), qui apporta aux Nordiques la tradition littéraire enfantine du reste de l'Europe, et du livre de lecture Notre pays (1875), qui fut longtemps le livre favori des écoliers finlandais. Son idéalisme patriotique et chrétien a imprégné plusieurs générations.

Écrivain tchèque (Prague 1962).

Cofondateur (1985) de la publication clandestine Revolver Revue, dont il a été rédacteur en chef jusqu'en 1993, il est l'auteur de recueils de poèmes (Je t'aime à la folie, 1991 ; Ce sera la guerre mardi, 1992). Ses romans Sœur (1994) et Ange exit (1995), hantés par les maux sociaux de l'après-communisme, font de lui l'un des auteurs actuels les plus appréciés.

Peintre et écrivain français (Paris 1938 – id. 1997).

Fondateur du groupe Panique (1962), avec Arrabal et Jodorowski, il joue de l'humour noir dans une œuvre où les éléments littéraires et graphiques s'interpénètrent. À travers une vision dérisoire de l'humain et de l'organisation sociale, il bouscule les représentations pour s'y frayer des espaces de liberté créative, qui cherchent plus à libérer l'imaginaire qu'à dénoncer la réalité. Influencé par l'allégorie kafkaïenne, il compose à travers ses récits et ses pièces de théâtre un univers où les personnages sont soit menacés par la métamorphose en animaux ou en objets (le Locataire chimérique, 1964), soit possédés par les autres (Portrait en pied de Suzanne, 1978). Humoriste polyvalent, il fut tour à tour dessinateur, illustrateur de ses textes ou de ceux des autres (Jacques Sternberg notamment), romancier et novelliste (Jachère-party, 1996), dramaturge (Vinci avait raison, 1978), comédien, scénariste et créateur de l'émission de télévision Téléchat dans les années 1980.

Écrivain autrichien (Vienne 1908 – id. 1979).

Il émigre en Suisse (1938), s'engage dans la légion tchécoslovaque en France, part pour les États-Unis en 1941. De retour à Vienne (1951), il fonde la revue Forum (1954) au service du « Congrès pour la liberté de la culture ». Il est l'auteur d'essais critiques (la Tante Jolesch ; les Héritiers de la tante Jolesch) et de romans (l'Élève Gerber, 1930 ; Me voici, Père, 1948 ; le Retour du Golem, 1968).