Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
V

Varano (Alfonso)

Écrivain italien (Ferrare 1705 – id. 1788).

Auteur de sonnets pétrarquisants, de poésies sacrées, d'églogues et de poèmes réalistes, il renouvelle avec ses douze Visions sacrées et morales (1749-1766) la poésie éthico-religieuse, caractérisée par un goût du macabre et par une mélancolie qui laisse pressentir la sensibilité romantique.

Varchi (Benedetto)

Humaniste italien (Florence 1503 – id. 1565).

Poète, académicien, philologue et historien, il écrit à la demande de Cosme de Médicis une Histoire florentine qui raconte en seize livres les événements de la ville de 1527 à 1538. L'ouvrage ne sera publié qu'en 1721. Son dialogue Herculanum (1570) préconise l'usage de la langue littéraire toscane dont il révèle la richesse.

Vargaftig (Bernard)

Poète français (Nancy 1934).

Découvert par Aragon, lié aux revues Action poétique et Europe, lauréat du prix Mallarmé, il construit au fil des recueils – Chez moi partout (1965), la Véraison (1967), Description d'une élégie (1975), Et l'un l'autre Bruna Zanchi (1981), Cette matière (1986), Ou vitesse (1991), le Monde le Monde (1994), Dans les soulèvements (1996), Craquement d'ombre (2000) – une œuvre marquée par le passé, celui de la clandestinité (il est né de mère juive) durant la Seconde Guerre mondiale, comme par le présent (la femme aimée), mais toujours tournée vers les choses. Le lyrisme est chez lui d'abord affaire de souffle : le rythme est brisé, fait de martellements, syncopes, répétitions.

Vargas Llosa (Mario)

Écrivain péruvien (Arequipa 1936).

Il publie à Madrid un recueil de nouvelles, les Caïds (1958), et réside à Paris, à Londres et à Barcelone avant de regagner le Pérou. Son premier roman, la Ville et les Chiens (1962), qui décrit le monde de violence et d'avilissement d'un collège paramilitaire, lui vaut aussitôt la notoriété. Il publie ensuite la Maison verte (1965), du nom d'une maison close de Piura, les Chiots (1966), un bref récit, et poursuit sa fresque, à la fois impitoyable et attendrie, de la société péruvienne avec Conversation à la cathédrale (1970), évocation des années de dictature du général Odría, Pantaleón et les visiteuses (1973), histoire bouffonne d'un officier modèle converti au proxénétisme, la Tante Julia et le scribouillard (1979), de ton autobiographique, la Guerre de la fin du monde (1981), d'inspiration historique, Histoire de Mayta (1984), Qui a tué Palomiro Molero ? (1986) et Éloge de la marâtre (1988). Il a également abordé la critique littéraire (Gabriel García Márquez, 1971 ; Flaubert et madame Bovary, 1975) et le théâtre (la Demoiselle de Tacna, 1981 ; la Chunga, 1986). Candidat malheureux aux élections présidentielles en 1990, il a réuni ses textes politiques et littéraires sous le titre Contre vents et marées (1983 et 1989). Il adopte la nationalité espagnole en 1993.

variétés populaires (quyi)

C'est le nom générique des formes contemporaines de la littérature orale chinoise, littérature de spectacle qui n'existe qu'avec un public et des interprètes. Dès 1938, Mao Zedong proclame la nécessité de privilégier les « formes nationales », lesquelles permettent seules la communication avec les masses paysannes incultes : la littérature orale se trouve ainsi dynamisée dans ses genres les plus divers représentant tout l'éventail des cultures locales. L'inventaire de ces genres distingue quelques grands types de base : les tanci, ballades chantées avec accompagnement de cordes ; les dagu, contes rythmés par le tambour ; les kuaiban, récits au son des claquettes ; les xiangsheng, dialogues comiques ; les livrets de théâtre d'ombre, piyingxi, ou de marionnettes, mu'ouxi... Les thèmes proviennent soit de textes classiques (Roman des trois royaumes, Au bord de l'eau...), soit de légendes (le Serpent blanc). À partir de 1957, lorsque, au lendemain des Cent fleurs, le mouvement de rectification exige le rejet des thèmes dits « féodaux », les écrivains sollicités par le Parti sont invités à exploiter de nouveaux thèmes et à créer de nouveaux héros : Zhao Shuli, Lao She collaborent à ce renouveau. La Révolution culturelle, en imposant un vide artistique absolu, bâillonne les auteurs-interprètes de ces variétés populaires : la revue Quyi (Variétés populaires), suspendue en 1966, ne reparaît qu'en 1979 ; la transmission orale étant aussi longuement interrompue, et les recueils édités étant rares, la survie du genre risquait d'être compromise. Mais radio et télévision assurent un relais efficace, tout au moins en ce qui concerne les xiangsheng, et le goût du public chinois pour les contes et légendes venus du passé demeure vivace.

Varley (John)

Écrivain américain (Lubbock, Texas, 1947).

Dans son œuvre caractéristique de l'orientation de la science-fiction «  hard science  » des années 1970 (préoccupations sociales et historiques, recherches formelles, intégration des données les plus récentes de la biochimie, de la génétique, de l'astronomie et de l'informatique), il évoque une société mue par les mêmes principes que ceux qu'un Van Vogt fait découler des pouvoirs psychiques, mais en maintenant un minimum de vraisemblance technologique : en témoignent ses nombreuses nouvelles (Persistance de la vision, 1978 ; Champagne bleu, 1981 ; Frappez : entrée, 1984), ses romans (le Canal Ophite, 1977 ; Gens de la Lune, 1992) et, sur un ton plus léger, la série inaugurée par Titan (1979) et Sorcière (1980).

Varma (Bhagavati Caran)

Écrivain indien de langue hindi (Shajhipur 1903 – 1981).

D'abord journaliste, il commença en 1928 une carrière d'homme de lettres avec des recueils de poèmes (Madhukan, 1931), des nouvelles (Instalment, Do banke) et des romans (Patan, 1928 ; Citralekha, 1934 ; Bhuli citra, 1959 ; Rekha, 1964).

Varma (Mahadevi)

Femme de lettres indienne de langue hindi (Farukhabad 1907-Allahabad 1987).

Elle appartient au mouvement chayavad. Sa philosophie est marquée par l'influence bouddhique et des Upanisad. Ses œuvres poétiques sont rassemblées dans plusieurs recueils dont les plus connus sont Nihar (1930), Nirja (1934), Dipsilcha (1942). Elle a publié en outre de nombreux essais en prose (Snirti Ki relchaë, 1943), (Srikhla ki kariya, 1952).