Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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Zhitlowsky (Haïm)

Essayiste de langue yiddish et russe (Ousatch, Biélorussie, 1865 – New York 1943).

Acquis aux idéaux socialistes et révolutionnaires, il consacra sa vie à l'idée d'une nationalité juive axée sur la culture yiddish et la laïcité. Il vécut en Suisse de 1887 à 1904, puis à New York. Figure de proue de la conférence de Tchernovtsy, il exerça une grande influence sur An-ski et Baal-Makhshoves. Ses œuvres jusqu'en 1919 occupent 15 volumes (Écrits réunis, New York-Varsovie, 1917-1919).

Zhou Libo (Zhou Shaoyi, dit)

Journaliste et romancier chinois (1908 – 1979).

Issu d'une famille paysanne, membre du P.C.C. et de la Ligue de gauche, reporter talentueux, il traduit aussi bien Pouchkine que Cholokhov (Terres défrichées) ou Shakespeare. Proche de Zhou Yang, il applique consciencieusement les règles du réalisme socialiste puis celles du réalisme révolutionnaire, et reçoit le prix Staline pour l'Ouragan (1949)  ; deux autres de ses romans auront pour thème la réforme agraire. Durement persécuté pendant la Révolution culturelle, il est réhabilité en 1977.

Zhou Yang (Zhou Qiying, dit)

Traducteur et idéologue chinois (1908 – 1989).

Traducteur (Tolstoï, Bielinski, Tchernychevski) et vulgarisateur de la pensée et de la littérature russes et soviétiques, il est l'introducteur en Chine du « réalisme socialiste » (1933), qui aura valeur de dogme et sera dûment sinisé sous les noms de « réalisme et romantisme révolutionnaires » (1958). Celui qu'on surnomme le Jdanov chinois régnera sans partage sur la littérature de 1937 (Yan'an) à 1966 (Révolution culturelle).

Zhu Ziqing

Essayiste chinois (1898 – 1948).

Doté d'une solide formation classique, il est cependant partisan résolu des idées modernes. Poésies, reportages, souvenirs, essais (Traces, 1924), ses écrits – en baihua – sont remarquables par la qualité du style. Patriote, il s'oppose violemment au Guomindang dans les dernières de sa vie.

Ziedonis (Imants)

Poète letton (Ragaciems 1933).

Sa poésie, analytique et polémique, a pour thèmes principaux le travail, l'accomplissement spirituel de l'être humain et la société. Ses œuvres principales sont J'entre en moi (1968), le Poème du lait (1977) et l'Attaque des papillons (1988). Imants Ziedonis a également beaucoup écrit sur la culture et sur la création. Son ouvrage le plus éloquent à ce sujet est sans nul doute Ma chère Courlande (1970-1974). En 1973, il publia des contes pour enfants sous le titre de Contes colorés ; on lui doit aussi des scénarios de films. En 1987, il devint président du Fonds culturel letton. Partisan de la libéralisation du système soviétique, il rejoignit les rangs du Front populaire letton, partisan de l'indépendance, dont il devint député en 1990.

Zielony Balonik (le Petit Ballon vert)

Premier cabaret littéraire polonais (Cracovie, 1905-1912) créé à l'exemple du Chat noir (fermé en 1897 à Paris). La vie provinciale de Cracovie et de toute la Galicie – sous occupation austro-hongroise – y est moquée tant par les textes des humoristes que par les dessins satiriques accrochés aux murs de l'établissement. Les représentations uniques données dans le salon de thé « Lwów» de J. Michalik (plus tard appelé l'antre de Michalik) sont d'abord des improvisations. À partir de 1906, elles sont conçues sur le modèle des mystères satiriques joués traditionnellement dans les campagnes polonaises à Noël et Tadeusz Boy Żeleński (par ailleurs, l'un des grands traducteurs de la littérature française en polonais) en devient le parolier le plus fidèle. Ses textes sont réunis dans un recueil, les Bons Mots (1913). Les soirées du Petit Ballon vert étaient réservées à un public choisi qui recevait de petits cartons illustrés de façon amusante.

Zilahy (Lajos)

Écrivain hongrois (Nagyszalonta, auj. Salonta 1891 – Novi Sad, Yougoslavie 1974).

Romancier (Printemps mortel, 1922 ; les Dukay, 1947), auteur dramatique (Le soleil brille, 1924), il quitta la Hongrie en 1947 pour s'établir aux États-Unis.

Zimmermann (Jean-Paul)

Écrivain suisse de langue française (Cernier, 1889 – La Chaux-de-Fonds 1952).

Professeur, infatigable conférencier et animateur de lectures publiques, il a marqué plusieurs générations d'élèves. Critique musical, traducteur de Pindare, de Caldéron, de Gottfried Keller, rédacteur de la revue les Voix (1919-1920), il a été poète, nouvelliste (Progrès de la passion, 1932), romancier (le Concert sans orchestre, 1937), auteur dramatique (les Vieux-Prés, 1939). Toute œuvre exprime les déchirures d'un être hanté par les démons de la destruction – que l'art aide parfois à surmonter.

Zimorowic (Józef Bartłomiej)

Poète polonais (Lwow 1597 – id. 1677).

Frère aîné de Szymon Zimorowic, bourgmestre de sa ville natale. Sa première œuvre en vers latins, les Cosaques de Lisowski (1620), est suivie de nombreuses autres dans lesquelles il raconte l'histoire de la ville de Lwow et des invasions, notamment turques, qu'elle subit. Ses Idylles ruthènes nouvelles (1663) sont des écrits où l'esprit humaniste et la tradition populaire s'unissent. Ils se composent de 17 tableaux, hauts en couleur, dépeignant la vie des paysans de la région dans une langue polonaise où le parler des autochtones affleure.

Zimorowic (Szymon)

Poète polonais (Lwow 1608 – Cracovie 1629).

Jeune bourgeois connu pour son unique recueil, les Roxolanes ou Jeunes Filles ruthènes, composé en 1629 pour le mariage de son frère Bartlomiej et publié en 1654. Ces 69 chants d'amour, certes influencés par l'Antiquité, Pétrarque et Kochanowski, portent la marque d'une séduisante individualité, celle d'un adolescent familier des chants populaires idylliques et pastoraux de sa région.

Zinberg (Yisroël)

Historien de la culture juive (Volhynie 1873 – Vladivostok 1939).

Ingénieur chimiste formé à Karlsruhe, il s'installe à Saint-Pétersbourg (1898), où il mène ses recherches littéraires en marge de son travail dans l'industrie. Il écrit en russe et en yiddish ; dans cette langue il publie une fondamentale Histoire de la littérature juive du VIIIe au XVIIIe siècle (Vilno, 1929-1937). Arrêté pendant les répressions staliniennes, il meurt dans un camp de prisonniers.