Écrivain hollandais (Winschoten 1856 – Zeist 1923).

Un moment (1885-1886) directeur de De Nieuwe Gids, admirateur de Douwes Dekker, il déchaîna les passions avec ses romans satiriques, Jeanne Colette (1896) et Vincent Haman (1898). Le même persiflage désinvolte anime son théâtre (le Chapelain de Diestermonde, 1910).

Homme de lettres finlandais, scénariste, (Kittilä, Laponie finlandaise, 1942).

Il a exercé très jeune de durs métiers, dans une nature austère, fréquentant l'école du soir, puis a collaboré à diverses revues. Les personnages du Lièvre de Vatanen (1975), de la Forêt des renards pendus (1989), du Meunier hurlant (1991), choisissent de se réfugier dans la forêt pour échapper à une communauté sociale oppressante. La Cavale du géomètre (1998), autre histoire de vagabondage, continue cette même veine picaresque, traitant de sujets graves avec humour.

Écrivain finlandais de langue finnoise (Kivennapa 1903 – Helsinki 1964).

Il fréquente les premiers modernistes suédois (Olsson, Diktonius), puis devient la figure centrale du mouvement des « Porteurs de feu »  : avec cinq autres jeunes poètes, il publie une anthologie, le Visage extasié (1925), et, avec Mika Waltari, les Grandes Routes (1929). Il rompt avec le groupe lorsque celui-ci s'institutionalise (le Grand Nettoyage, 1932). Dans À la recherche du temps présent (1929), il se fait le propagateur de l'avant-garde intellectuelle et littéraire européenne.

Poète suisse de langue française (Lausanne 1933 – id. 2001).

Il n'a pas encore fini ses études quand paraît son premier recueil de poésie : les Fenêtres simultanées (1955). Au fil des ans naîtra une œuvre reconnue, poétique surtout (une trentaine de plaquettes), qui, aidée par une langue aux enjeux multiples, riche en inventions et en variations (baroque selon certains critiques), renvoie souvent au corps humain, point de référence pour aider à mieux cerner l'énigme de la vie (le Corps morcelé, 1977 ; les Corps imaginaires, 1983 ; Dans l'œil du silence, poèmes 1992-1994, 1997). Parallèlement à son métier d'enseignant, il a collaboré à plusieurs revues et dirigé la prestigieuse Revue de belles-lettres.

Écrivain et éditeur portugais (Lisbonne 1925 – Montijo 2008).

Lié aux surréalistes, il défie l'ordre moral salazariste par le libertinage et la désinvolture (Critique de circonstance, 1966 ; Exercices de style, 1971 ; Textes maudits, 1977).

Le pachto est une langue indo-européenne du groupe oriental, parlée par les Pachtounes, peuple d'environ 15 millions d'individus répartis entre le Pakistan et l'Afghanistan. Elle est devenue en 1936 la langue officielle de l'Afghanistan, à côté du persan (ou dari). Les premières manifestations littéraires sont des chants de tradition orale (tappa et landai) mais, à partir de la conversion à l'islam au VII^e siècle, les sujets religieux s'imposent en poésie et en prose. Au XVI^e siècle, Bayazid Ansari prêche une forme de mysticisme islamique dans la Meilleure Exposition et invente un alphabet adapté aux dialectes parlés des tribus de la région. Il eut pour disciples les poètes Moulla Arzani et Akhoun Darvaza. Koushal Khan Khattak (1613-1689) et ses fils, Ashraf Khan et Abdoul Qadir, ainsi que Kazim Khan, 'Abdour Rahman et 'Abdoul Hamid, renouvelèrent la poésie classique en pachto. Dans le domaine de la littérature profane, les contes d'inspiration romantique et guerrière sont très populaires (charbeta, ballades improvisées dont certaines ont été rassemblées sous le titre de Har-o-Bahar). Au XIX^e siècle, les guerres et le renouveau islamique inspirent les poètes comme Mahabbat Khan (m. 1808). Le nationalisme fait son entrée dans la littérature durant la première moitié du XX^e siècle, notamment sous la plume de Rasa, de Chaïda, d'Abdoul Karim Jalya, d'Ajmal Khattak, de Mehdi Wahmi. La presse joue un rôle important dans l'évolution et la modernisation de la langue et de la littérature, entre influences occidentales et tradition classique.

Écrivain portugais (Lisbonne 1908 – id. 1979).

L'atmosphère coloniale inspire ses récits de voyage (Journal d'un émigrant, 1936 ; le Navire des morts, 1952), mais c'est la vie de la capitale qu'illustrent des romans comme Anxiété (1940), Tons verts sur fond obscur (1946). Narrateur efficace, froid et incisif, Paco d'Arcos révèle le monde qui l'entoure dans ses aspects les plus inquiétants (Nouvelles peu exemplaires, 1967 ; Mémoires de ma vie et de mon temps, 1973-1979).

Mouvement littéraire brésilien, inspiré de l'école réaliste.

Il réunit des écrivains et des artistes (Adolfo Caminha, Rodolfo Teófilo, Antônio Sales) à Fortaleza (Ceará), dans un esprit de révolte esthétique et sociale puis dans un but théorique et didactique, autour de la revue O Pão (le Pain), qui parut en juillet-novembre 1892, janvier-octobre 1895 et août-octobre 1896.

Poète américain (Tulsa, Oklahoma, 1942).

Dans la tradition de Frank O'Hara et de Ted Berrigan, membre de l'informelle École de New York, Padgett exhibe dans sa poésie un surréalisme polymorphe et résolument anti-conventionnel. Sa voix, presque enfantine, révèle un monde mystérieux et naïf (Grandes Boules de feu, 1969), mais peut aussi devenir violente et revendicatrice (Comment être un pivert, 1983 ; Comment être l'art moderne, 1984). Sa collaboration avec les artistes se perçoit dans le Grand Quelquechose (1990) et dans l'évocation élégiaque de son amitié pour Berrigan.

Écrivain français (né en 1963).

Après le succès d'estime des Gauchers (1993) et de Prière d'exhumer (1997), il traque dans des formes brèves l'injustice et l'hypocrisie des codes sociaux (Petites Natures mortes au travail, 2000). Dans le Théoriste (2001), à caractère plus autobiographique, le narrateur découvre que son enfance a été instrumentalisée par un père spécialiste d'éthologie comparée. Pour le théâtre (les Parapazzi, 1998) ou la radio (l'Improviste, 2001), il reprend des faits divers dont il souligne les enjeux politiques.