Burnett (William Riley)
Écrivain américain (Springfield 1899 – Los Angeles 1982).
Collaborateur de la revue Black Mask et scénariste pour Hollywood (Scarface, The Great Escape), il est l'auteur de romans noirs dont les personnages s'enferment dans une logique d'échec et d'anéantissement (le Petit César, 1929 ; Vaste Monde, 1951 ; Adieu Chicago !, 1981).
Burney (Frances, dite Fanny)
Femme de lettres anglaise (King's Lynn 1752 – Londres 1840).
Fille de musicien, autodidacte, amie de Garrick, elle publia anonymement un roman par lettres (Evelina ou les Débuts dans le monde d'une orpheline, 1778) : la sensibilité virginale épaulée par les manuels de maintien mène au succès. Vinrent ensuite Cecilia (1782) et Camilla (1796), dans lesquels les écueils de la farce et du mélodrame ne sont pas toujours évités. Auteur de comédies puis de tragédies et de chroniques mondaines (Journal de jeunesse, publié en 1889), elle épousa le général d'Arblay, adjoint de La Fayette (1792).
Burnier (Catharina Irma Dessaur, dite Andreas)
Femme de lettres hollandaise (La Haye 1931 – Amsterdam 2002).
À la recherche de l'identité féminine opprimée par une société masculine, ce professeur de criminologie (le Rêve de la raison, 1982) défend ses idées homosexuelles dans la revue Opzij. Ses romans sont centrés sur la notion de « bipolarité » (Un rire content, 1965 ; le Voyage à Kithira, 1976 ; le Salon littéraire, 1983).
Burns (Robert)
Poète écossais (Alloway, Ayrshire, 1759 – Dumfries 1796).
Fils d'un paysan pauvre, pratiquement autodidacte, il triomphe avec ses Poems en dialecte (1786). Percepteur (1789), sans avenir en raison de son soutien à la Révolution, il doit se rétracter (1793) et se consacre à recueillir et réécrire des chants populaires (Johnson's Scots Musical Museum, 1787-1803 ; Thomson's Collection, 1793-1818). Salué de son vivant comme un mythe (le « naturel » écossais), il joue le jeu, qu'il compense en fêtes et beuveries. Déiste, foncièrement anticalviniste, il dénonce « la Sainte Foire » et les aristocrates (les Deux Chiens), chante le pays (Auld Lang Syne), l'amour libre, l'anarchisme joyeux (Tam O'Shanter, 1790), la convivialité des « Jolly Beggards ». Un paganisme élégant, la haine de la bêtise et de la raideur, les aspirations de la sensibilité : une image du peuple que cultivera l'aristocratie.
Burroughs (Edgar Rice)
Écrivain américain (Chicago 1875 – Encino, Californie, 1950).
On mesure mal, en France, l'importance d'Edgar Rice Burroughs dans la littérature populaire américaine. Pourtant, rien ne semblait destiner ce fils d'un ancien major de la guerre de Sécession à devenir écrivain. Après quatre ans d'études à l'Académie militaire du Michigan, il connut divers métiers, de chercheur d'or à marchand de taille-crayons, qui le conduisirent au bord de la misère. Intrigué par les feuilletons qu'il lisait dans les magazines populaires, il rédigea la moitié d'un roman, les Conquérants de Mars (1912), qui connut aussitôt un véritable triomphe : c'était le premier d'un cycle comportant 16 volumes dans sa version définitive et racontant dans un style imagé les aventures d'un Terrien, John Carter, sur une planète Mars baptisée Barsoom par les innombrables et étranges créatures qui la peuplent. Encouragé par ce succès, Burroughs donna naissance dès 1912 à un autre cycle et, par là même, à un nouveau personnage, Tarzan, un des héros populaires les plus célèbres du XXe s. Situés dans une Afrique imaginaire, les exploits de ce jeune noble anglais, abandonné dans la jungle et élevé par les singes, frôlent souvent le fantastique et la science-fiction et constituent à leur manière la quintessence du roman d'aventure. Mais, en 1914, Burroughs enrichit encore sa thématique de visionnaire, en créant un nouveau personnage évoluant dans un univers encore plus insolite que Barsoom ou l'Afrique de Tarzan : David Innes, futur empereur de Pellucidar, monde creux situé à l'intérieur de la Terre, où le temps paraît figé et où l'horizon n'existe pas. Outre ces cycles majeurs, qu'il lui arrive d'ailleurs de croiser – Tarzan et Pellucidar (1930) –, Burroughs est l'auteur de séries de moindre envergure comme celles de « Caspack », de « Vénus » ou de la « Lune », ainsi que de romans historiques, policiers, humoristiques, sentimentaux, de westerns, de pièces de théâtre et de poèmes. S'il avouait volontiers sa dette envers H. Rider Haggard et Kipling, nombreux sont aujourd'hui les écrivains de science-fiction qui reconnaissent avoir découvert leur vocation en lisant le cycle de« Mars » ou Pellucidar. Plusieurs, dont Fritz Leiber et Philip José Farmer, ont imaginé des suites aux aventures inventées par Burroughs et il existe, tant aux États-Unis qu'en Europe, une vaste littérature concernant l'auteur et son œuvre.
Burroughs (William)
Écrivain américain (Saint Louis, Missouri, 1914 – Lawrence, Kansas, 1997).
Après son premier roman (Junkie, 1953), il rencontre Allen Ginsberg avec qui il échangera une importante correspondance (Lettres de Yage, 1963) et devient un des principaux représentants de la Beat Generation. Construits à partir d'éléments autobiographiques, notamment l'expérience de la drogue, ses romans sont caractérisés par leur fragmentation psychédélique où s'efface la spécificité de l'individu : cette évolution est nette dans Festin nu (1959), dont l'obscénité atroce et perverse renvoie à un monde à la Jérôme Bosch, ainsi que dans la Machine molle (1961), le Ticket qui explosa (1962), Nova Express (1964), les Garçons sauvages (1971), Havre des saints (1973), les Derniers Mots de Dutch Schultz (1975) et le Métro blanc (1976). L'innovation littéraire (collage, montage, mixage, cut-up) ne se sépare jamais d'un propos anarchisant qui retourne l'autonomie du langage contre les systèmes répressifs et leurs divers discours. L'œuvre devient le lieu d'une guérilla contre toutes les conventions, et particulièrement contre la culture dominante américaine : Cités de la nuit écarlate (1981), suivi de Parages des voies mortes (1983) et de Terres occidentales (1988).