Tsydendambaïev (Tchimit-Dorji)
Écrivain bouriate (Tarbagataï 1918 – Oulan-Oudè 1977).
Fils de paysans, il se rendit célèbre par des récits pour enfants et des vers d'inspiration folklorique (les Jours de ma patrie, 1940 ; la Route de la victoire, 1943 ; Motifs bouriates, 1958). Son roman majeur retrace la carrière et l'activité démocratique du savant bouriate D. Banzarov (Dorji, fils de Banzar, 1953 ; Loin des steppes natales, 1958).
Tu-Luc Van-Doàn
Expression vietnamienne signifiant Groupe littéraire « Par soi-même » et désignant une équipe, née en 1932, d'écrivains vietnamiens désireux de libérer leur littérature nationale de l'emprise du formalisme classique sino-vietnamien et de la rénover en utilisant une langue plus simple, plus libre et plus réaliste. Il en est résulté une modernisation de la littérature, enrichissant celle-ci, en quelques années, de thèmes nouveaux (roman, nouvelles, critiques, essais...) et lui donnant de nombreux lecteurs. Parallèlement à ce mouvement, et en liaison avec lui, l'école Tho moi (Poésie nouvelle) opère une libéralisation semblable de la poésie. Romantisme et individualisme caractérisent cet essor littéraire, qui atteint son apogée vers 1940.
Tubya (Majid)
Écrivain égyptien (Minyâ 1938).
Issu de la communauté copte, il révèle dans ses nouvelles un talent de visionnaire exprimant à travers des œuvres symbolistes et surréalistes un rejet de la civilisation moderne. Son écriture haletante, pessimiste et révoltée est novatrice (Vostok arrive sur la lune, 1967 ; Cinq Journaux non lus, 1970 ; les Jours suivants, 1972).
Tucholsky (Kurt)
Écrivain allemand (Berlin 1890 – Hindås, Suède, 1935).
Après des études de droit, il est engagé en 1913 à la revue Die Schaubühne. Le journalisme devient sa principale activité : il publie billets, critiques de théâtre, satires politiques, sketches, poèmes, aphorismes, récits de voyages (Un livre des Pyrénées, 1927), chansons pour le Kabarett. Inquiet de l'évolution de l'Allemagne, il reporte ses espoirs sur la France (il est correspondant à Paris de 1924 à 1929). Il se considère lui-même comme « un Allemand qui a cessé de l'être ». Après la parution de En 5 CV (1928), il s'établit en Suède, puis édite des recueils journalistiques (le Sourire de la Joconde, 1929, et Apprendre à rire sans pleurer, 1932) et un roman (Château Gripsholm, 1931) plein d'humour, mais aussi de prémonitions sinistres. Après l'avènement des nazis, Tucholsky ne peut plus écrire ; ses livres sont brûlés, il pert la nationalité allemande. Celui qui avait « toutes les chances de devenir le Heine du XXe siècle » se suicide en 1935.
Tueni (Nadia)
Poétesse libanaise de langue française (Baakline 1935-1983).
Son œuvre poétique est marquée par la perte douloureuse de sa petite fille Nyla, décédée à l'âge de 7 ans. La poésie sera dès lors son refuge. Textes blonds (1963) et l'Âge d'écume (1965) sont des évocations touchantes de la petite disparue. La guerre des Six Jours en juin 1967 inspirera à Nadia Tueni son troisième recueil de poèmes, Juin et les mécréants (1968), où la prose et le vers libre sont mis à contribution pour exalter les multiples appartenances qui fondent son identité. Suivront Poèmes pour une histoire (1972), le Rêveur de terre (1975), ainsi que Liban : 20 poèmes pour un amour (1979). La Terre arrêtée (1984), ensemble de textes épars, est paru à titre posthume. Les éditions Dar An-Nahar à Beyrouth ont fait paraître en 1986 une réédition intégrale en deux volumes de son œuvre : les Œuvres poétiques complètes et la Prose-œuvres complètes.
Tuglas (Friedebert)
Écrivain estonien (Ahja 1886 – Tallinn 1971).
Animateur des groupes Jeune-Estonie, Siuru et Tarapita, contraint à l'exil pour sa participation à la révolution de 1905, il débuta par des récits mêlant réalisme et romantisme (la Terre de l'âme, 1906), cultiva l'impressionnisme psychologique (Felix Ormusson, 1915), et donna le meilleur de son talent dans des nouvelles fantastiques à la composition rigoureuse, dont les atmosphères oppressantes se nourrissent de mythes et d'obsessions archétypales (Destin, 1917 ; le Voyage des âmes, 1920). Il publia ensuite des récits de voyage et des textes critiques, avant de revenir au réalisme avec un roman sur son enfance (le Petit Illimar, 1937). La guerre lui inspira une longue nouvelle d'anticipation, réflexion sur la décadence de la civilisation (Ultime Adieu, 1941).
Tukaram
Poète mystique indien de langue marathi (Dehu 1608 – 1649).
Ascète errant d'humble origine, il compose, dès 1640, ses abhangas évoquant dans une langue simple égalité sociale et ferveur dévotionnelle (bhakti). Ses écrits jetés à la rivière par des brahmanes jaloux de son succès, réapparurent, dit-on, miraculeusement.
Tulsidas
ou Tulsi Das
Écrivain indien de langue hindi (Avadh ou Ayodhya 1532 – Bénarès ? v. 1623).
Probablement issu de famille brahmane et mendiant pour survivre, il était instruit dans les Veda, la philosophie et les Purana. Il écrit en avadhi (hindi de l'Est), langue riche en mètres variés, et emploie principalement le doha (distique) et le caupai (quatrain). Chantre du culte ramaïte qui célèbre Visnu sous son avatar de Rama, il donne avec le Lac de la vie de Rama, fondé sur le Ramayana de Valmiki, l'essentiel de son message sur les neuf modes de la bhakti (dévotion) : foi, récitation du nom divin..., pureté de cœur, détachement des objets et des sens... Cette épopée mystique en sept livres de 10 000 vers exerce, comme ses autres œuvres (la Requête, Gitavali, Kavitavali, Krisna Gitavali, Dohavali), une influence considérable sur la vie indienne, aujourd'hui encore, ne serait-ce qu'à travers les dictons et proverbes souvent cités.
Tumas (Juosas, dit Vaizgantas)
Romancier lituanien (Milaisiai 1869 – Kaunas 1933).
Prêtre catholique, professeur à l'université de Kaunas et éditeur du patrimoine littéraire, il est l'auteur de romans où sont évoqués avec poésie et réalisme les mœurs et les problèmes du monde rural à l'aube du XXe s. (Éclaircies, 1917-1933 ; Oncles et Tantes, 1921 ; le Cancer de la famille, 1927-1929 ; le Robinson de Zemaitie, 1932).