Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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A Cheng (Zhong Acheng, dit)

Écrivain chinois, nouvelliste et chroniqueur (Pékin 1949).

Issu d'une famille d'intellectuels pékinois, il subit un exil de dix ans (1968-1978) dont une grande partie au Yunnan : il en tire parti en se faisant conteur professionnel. Cette expérience lui inspire sa trilogie romanesque, le Roi des échecs (1984), le Roi des arbres et le Roi des enfants (1985), qui connaît un grand succès pour son « primitivisme », dans le cadre nouveau de la littérature de « recherche des racines ». Fixé aux États-Unis depuis 1986, il continue d'exploiter cette première veine : taoïsme, confucianisme et bouddhisme, nature et tradition. Il écrit également des historiettes (Perdre son chemin) et des chroniques se rapportant à la vie quotidienne pendant et après la Révolution culturelle. Il est aussi l'auteur d'un essai sur la pensée et l'esprit chinois (le Roman et la vie).

Aafjes (Bertus)

Écrivain néerlandais (Amsterdam 1914 – Swolgen 1993).

Poète d'abord influencé par le romantisme critique de Criterium (la Lutte avec la muse, 1940), il unit motifs bibliques, antiques et exotiques (le Tombeau des rois, 1948 ; Au commencement, 1949 ; les Errances d'un héros grec, 1965), dans l'expression obsessionnelle du thème du voyage (la Caravane, 1953) qui l'incline de plus en plus vers le journalisme engagé et le récit (Capriccio italiano, 1957 ; Mes yeux bridés, 1971 ; Lanterne pour un aveugle, 1973 ; le Miracle de la rose, 1979 ; Soixante-dix aphorismes, 1984).

Aakjaer (Jeppe)

Écrivain danois (Flye, près de Skive, Jylland, 1866 – Jenle 1930).

Fils de paysans pauvres, il évoque ses origines dans ses romans. Il écrit en entremêlant convictions anarchistes et considérations autobiographiques (le Fils du paysan, 1899 ; Enfants de la colère, 1904). Ses premiers poèmes décrivent la misère de la condition paysanne, mais leur popularité est due surtout au fait qu'ils célèbrent le Jutland sa province natale, (Champ libre, 1905 ; Chants du seigle, 1906).

Aba (Noureddine)

Écrivain algérien d'expression française (Sétif 1921 – Paris 1996).

Poète et dramaturge, il traite de son pays hier colonisé et en guerre (la Toussaint des énigmes, 1963 ; le Chant perdu au pays retrouvé, 1978 ; la Récréation des clowns, 1980 ; l'Annonce faite à Marco, 1983), et de la Palestine occupée (Montjoie Palestine, 1970 ; l'Aube à Jérusalem, 1978). Prix de l'Afrique méditerranéenne. Membre du Haut Conseil de la francophonie (Paris). Fondateur des prix littéraires de la Fondation Noureddine Aba.

Abacheli (Aleksandre, Tchotchia Isak' Besarionis dze, dit)

Poète géorgien (Satchotchio, rég. d'Abacha, 1884 – Tbilisi 1954).

Acquis très tôt aux idées progressistes, il chante dès son premier recueil le Rire du soleil (1913) le combat de la lumière contre les ténèbres, véritable leitmotiv de son œuvre, l'Allée éclairée (1923), le Miroir brisé (1929), devenu, après la révolution, le triomphe de la lumière sur les ténèbres, Soleil et patrie (1939). Durant la Seconde Guerre mondiale, il appelle avec force à la résistance et au sacrifice, Jours héroïques (1942).

Abachidze (Grigol Grigolis dze)

Poète et prosateur géorgien (Zeda Rgani, rég. de Tch'iatura 1914 – Tbilisi 1994).

Il chante l'amour de la patrie Même si je dois parcourir le monde entier (1959), exalte le passé national Giorgi VI (1942), Le Songe de Zarzma (1946) et la résistance populaire à l'envahisseur mongol dans les romans historiques Lacharela (1957) et la Longue Nuit (1963). Dans le récit La vie est devant (1964), il aborde les problèmes de notre époque.

Abachidze (Irak'li Besarionis dze)

Poète géorgien (Xoni, rég. de Ts'uluk'idze, 1909 - Tbilisi 1992).

Il est le chantre, sur le mode épique, des temps nouveaux, Vers nouveaux (1938), La gourie est en fleurs, Chant durant la moisson (1950) ; de la révolution, Dans la mort de Ts'uluk'idze (1940), et de la résistance, le Capitaine Buxaidze (1942), du nom de ce héros, tombé au Caucase pour défendre sa terre contre les envahisseurs allemands, prêt à ressusciter pour se sacrifier une seconde fois. De retour de Jérusalem, où il a participé à l'expédition scientifique qui a découvert un portrait supposé de Rustaveli sur un pilier de l'église Sainte-Croix, il consacre au grand poète, incarnation, à ses yeux, du « génie » géorgien, deux cycles, Sur les traces de Rustaveli (1958) et P'alest'ina, p'alest'ina (1963).

Abaï Kounanbaïev (Ibrahim, dit)

Poète kazakh (Tchingistau 1845 – id. 1904).

Fils de féodal, il reçoit une culture islamique et découvre grâce à des exilés la poésie russe, qu'il entreprend de traduire. Ses vers, lyriques ou satiriques, rénovent, en puisant dans la tradition orale, la langue et la métrique de la poésie kazakh ; imbu de son rôle social, il y dénonce les mœurs patriarcales, l'arbitraire et l'obscurantisme, appelant son peuple à étudier et à s'unir. Il a laissé aussi des poèmes dans le style oriental (Iskander, Masgud, 1887) et des « instructions » didactiques en prose (Gaklia, 1890-1898).

Abasiyanik (Sait Faik)

Écrivain turc (Adapazari 1906 – Istanbul 1954).

Après quelques années passées en Suisse et en France, il rentre en Turquie en 1935, et s'essaie à divers métiers. Sa carrière littéraire commence dès 1925, avec des poèmes, mais il doit la célébrité à ses nouvelles, qui peignent la vie difficile des petites gens d'Istanbul où se côtoient encore – il s'agit des années 1940 – Turcs, Grecs, Arméniens et Juifs (Samovar, 1936 ; Marteau-Pilon, 1940 ; l'Homme inutile, 1948 ; Bistrot de quartier, 1950 ; Il est un serpent à Alemdag, 1954). Le principal prix de nouvelle (remis en mai de chaque année) porte son nom.

Abaza (Aziz)

Dramaturge égyptien (Minyat al-Qamh 1898 – Le Caire 1973).

Influencé par Ahmad Chawqî, il a écrit des pièces poétiques (Qays et Lubnâ, 1943) et historiques ('Abbâsa et Chajarat al-Durr, 1947 ; al-Nâsir, 1949 ; Ghurûb al-Andalus, 1952) et un Dîwân.

Abbas Ibn Al-Ahnaf (Abu al-Fadl)

Poète arabe (mort apr. 808).

Traitant presque exclusivement de l'amour (ghazal), il fréquenta la cour califale de Bagdad et, techniquement, permet de faire le lien entre l'ancienne mode ('Umar Ibn Abi Rabi'a) et la nouvelle (Abu Nuwas), en transportant la tradition du Hedjaz dans un Iraq ouvert aux influences grecques et persanes.