Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
M

Medzarentz (Missak Medzadourian, dit)

Poète arménien (Pinguian, Anatolie, 1886 – Istanbul 1908).

Dans ses vers réunis en deux volumes (Arc-en-ciel, Nouveaux Poèmes), qui témoignent d'un panthéisme passionné, il prête sa sensibilité non seulement aux êtres les plus humbles mais aux objets de la vie quotidienne.

Megged (Aharon)

Écrivain israélien (Wloclawek, Pologne, 1920).

Sa famille immigra en Palestine en 1926. Membre du kibboutz Sedot-Yam jusqu'en 1950, il fonda la revue littéraire Massa. Il appartient à la génération d'auteurs de la guerre d'Indépendance, mais il n'a jamais cessé de publier et ses œuvres s'attachent aux multiples aspects de la vie et de la société israéliennes. Après deux récits réalistes, le Vent des mers (1950) et Hedva et moi (1954), il s'orienta vers une recherche formelle de type surréaliste (les Aventures du sot, 1960 ; la Fuite, 1962), avant de revenir à une vision plus dépouillée de l'histoire de son pays (Le mort saisit le vif, 1965) et des problèmes contemporains souvent à travers des antihéros (la Vie brève, 1972 ; les Carnets d'Eviatar, 1973 ; Assael, 1978 ; Voyage au mois d'Av, 1980 ; le Chameau volant et la bosse d'or, 1982 ; Foiglman, 1988). Le roman Mandragores de Terre sainte fut publié en 1998.

Mehmedinovic (Semezdin)

Écrivain bosniaque (Tuzla 1960).

L'auteur du livre Sarajevo Blues vit actuellement à Washington. Ses œuvres, nourries d'expériences authentiques, témoignent de la guerre en Bosnie.

Mehring (Walter)

Écrivain allemand (Berlin 1896 – Zurich 1981).

Ses premiers poèmes paraissent dans la revue expressionniste Der Sturm. Après 1918, il se tourne vers le Kabarett, le journalisme et le théâtre politique. Critique féroce de la société allemande des années 1920 et du national-socialisme, il est contraint à l'exil en 1933. Outre ses chansons et poèmes (le Bréviaire hérétique, 1921 ; les Poèmes, Chansons, 1929 ; le Nouveau Bréviaire hérétique, 1962 ; le Grand Bréviaire hérétique, 1974), signalons son drame le Marchand de Berlin, mis en scène en 1929 par Piscator, et son autobiographie (la Bibliothèque perdue, 1951).

Meigret (Louis)

Grammairien français (Lyon v. 1510 – apr. 1560).

Le Traicté touchant le commun usage de l'escriture française (1542), qui prônait une réforme phonétique de l'orthographe, donna lieu à une longue polémique avec Guillaume des Autels, qui reprochait à Meigret d'oblitérer l'étymologie. Cette réforme ne vit jamais le jour, mais certaines idées furent néanmoins reprises par Vaugelas. Quant au Tretté de la grammère francoèze (1550), c'est la première grammaire de français écrite en français. Comme tous les grammairiens humanistes, Meigret donne la primauté au bon usage, mais il se soucie également de la logique et annonce Ramus.

Meilhac (Henri)

Auteur dramatique français (Paris 1831 – id. 1897).

Il trouva sa véritable voie dans le théâtre de boulevard, pour lequel il écrivit une grande quantité de pièces, la plupart en collaboration avec Ludovic Halévy – notamment la majeure partie des opéras bouffes d'Offenbach (la Belle Hélène, 1864 ; la Vie parisienne, 1866 ; la Périchole, 1868). On lui doit également le livret de Carmen, et, en collaboration avec Philippe Gille, ceux de Manon et de Rip. Les comédies qu'il écrivit avec Halévy eurent un succès moins durable.

Meireles (Cecília Benevides de Carvalho)

Poétesse brésilienne (Rio de Janeiro 1901 – id. 1964).

Elle allie l'héritage formel du symbolisme (Spectres, 1918) à des thèmes baroques (Voyage, 1939) ou à des sujets historiques (le Roman de la conjuration, 1953). Collaboratrice de la revue Festa, elle participa aux débats du modernisme. Créatrice, à Botafogo, de la première bibliothèque pour enfants (1934), elle enseigna la littérature à l'université du District fédéral et traduisit Lorca et B. Shaw.

Meistersinger (maîtres chanteurs)

Les corporations de maîtres chanteurs apparaissent en Allemagne au début du XVe siècle. Nées de confréries religieuses, elles privilégient longtemps les sujets religieux, bibliques ou didactiques, et veillent à l'observation des « règles de l'art ». Codifiées dans la « tablature », celles-ci fixent la forme des poèmes et les airs correspondants. Le mouvement des artisans-poètes (Allemagne du Sud et du Centre, Autriche et Bohême) atteint son apogée vers 1500 à Nuremberg, qui compte 250 maîtres chanteurs, dont Hans Sachs et Hans Folz (1450-1515). Ce dernier est à l'origine de la réforme autorisant l'invention d'airs nouveaux, et bientôt ce sera même la condition pour obtenir le titre de « maître » (cf. Richard Wagner, les Maîtres chanteurs de Nuremberg). Les thèmes incluent désormais les sujets profanes. Le mouvement constitue une étape importante dans la formation de l'allemand comme langue écrite et dans l'histoire sociale de la littérature en Allemagne, qui devient l'affaire de la bourgeoisie des villes.

Mekertitch Naghach

Prélat et écrivain arménien (Por v. 1390 – Amida apr. 1469).

On a conservé de ce calligraphe 12 poèmes théologiques et moraux, dont Gabriel et Marie, qui évoque l'Annonciation à travers l'allégorie amoureuse de la rose et du rossignol. Ses lamentations sur son exil ont créé un genre.

Mékhitar (Vartapet Manuk, dit)

Théologien et écrivain arménien (Sivas, Anatolie, 1676 – Venise 1749).

Moine à 14 ans, sous le nom de Mékhitar (« le Consolateur »), il se soumit (1700) à l'Église romaine et chercha à ramener sa nation à l'unité catholique. Persécuté, il se réfugia dans la Morée vénitienne, près de Modon, où il fonda (1701) la congrégation des Mékhitaristes, puis à Venise (1717), où il établit, dans l'île de San Lazzaro, un monastère, une école et une bibliothèque célèbres. Auteur d'une Grammaire et d'un Dictionnaire de la langue arménienne, il publia (1734) la Bible en arménien. Son œuvre est à l'origine du réveil culturel de l'Arménie moderne.

Mekuli (Esad)

Écrivain kosovar d'expression albanaise (Plavë 1916 – Prishtinë 1993).

Co-fondateurs de la revue la Vie nouvelle (1949), il fut longtemps, avec ses recueils de poèmes (Pour toi, 1955 ; la Nouvelle Lumière, 1966 ; la Lumière qui ne s'éteint pas, 1989), la référence majeure de la littérature albanaise de Kosova, qu'il contribua à faire connaître par ses traductions et ses anthologies.