Ogier (François)
Prêtre et homme de lettres français (vers 1597 – Paris 1670).
Tentant de séparer critique littéraire et critique idéologique, il dénonça le style outré des attaques du père Garasse contre les libertins (Jugement et Censure du livre de la Doctrine curieuse, 1623). Il participa aussi à la querelle suscitée par les lettres de Balzac (Apologie pour M. de Balzac, 1627). Sa préface à la tragédie Tyr et Sidon (J. de Schélandre, 1628) théorise une conception souple des règles, au nom du plaisir.
Ogot (Grace)
Romancière kényane (Butere 1930).
L'une des rares femmes de lettres de l'Est africain, elle a publié des romans (la Terre promise, 1966 ; le Lauréat, 1980) et des nouvelles (Pays sans tonnerre, 1968 ; l'Autre Femme, 1977 ; l'Île des larmes, 1980).
O'Hara (Franck)
Poète américain (Baltimore 1926 – Fire Island, New York, 1966).
Conservateur au musée d'Art moderne de New York, lié aux milieux de la peinture et aux poètes de l'école de New York, il publia des essais sur Jackson Pollock (1959), Robert Motherwell (1965), des poèmes en collaboration avec des peintres (Odes, 1960) et des recueils où la précision de la perception de l'objet s'allie à une vision nostalgique et anecdotique du paysage urbain (la Ville en hiver, 1952 ; Oranges, 1953 ; Méditations en état d'urgence, 1957 ; Deuxième Avenue, 1960 ; Poèmes pour le déjeuner, 1964). Il fut avec LeRoi Jones (Amiri Baraka) le fondateur d'un pseudo-mouvement, ironique et iconoclaste : le personnisme.
O'Hara (John Henry)
Romancier américain (Pottsville, Pennsylvanie, 1905 – Princeton 1970).
Son premier roman, Rendez-vous à Samara (1934), le place dans la ligne d'Hemingway, avec la chronique désespérée d'une petite ville de Pennsylvanie. L'ensemble de son œuvre, du Fils du docteur (1936) à La famille Ewing (1972), et notamment la série consacrée à New York la nuit (Mon copain Joey, 1940 ; Hellbox, 1947 ; À corps perdu, 1949) dessine la distance qui sépare le moi privé du moi social et souligne la théâtralité dérisoire des milieux fortunés et intellectuels.
Ohnet (Georges)
Écrivain français (Paris 1848 – id. 1918).
Polémiste et chroniqueur au Pays et au Constitutionnel, auteur avec Denayrouze d'une pièce de théâtre (Regina Sarpi, 1875), il connut la célébrité grâce à son œuvre de romancier, la longue série des Batailles de la vie : Serge Panine (1880), le Maître de forges (1883), la Comtesse Sarah (1883), la Grande Marnière (1885), d'abord édités en feuilletons dans le Figaro, l'Illustration ou la Revue des Deux Mondes, souvent adaptés à la scène, remportèrent un énorme succès auprès d'un public petit-bougeois, séduit par l'apologie des nouveaux parvenus.
Okara (Gabriel)
Écrivain nigérian (Bumoundi 1921).
Il a publié de nombreux poèmes (l'Invocation du pêcheur, 1978) et des nouvelles dans la revue Black Orpheus, mais il est surtout connu par son roman la Voix (1964), parabole qui narre la difficile quête de son héros, Okolo, au sein d'un univers chaotique et par laquelle il tente une transposition en anglais des structures du dialecte du delta du Niger (l'ijo).
Okigbo (Christopher)
Poète nigérian d'expression anglaise (Ojoto 1932 – près de Nsukka 1967).
Successivement enseignant, bibliothécaire puis directeur d'une maison d'édition, il est l'auteur de trois recueils poétiques (Portes du ciel, 1962 ; Limites, 1964 ; Distances, 1964), très inspirés par l'œuvre d'Ezra Pound. Après sa mort, survenue pendant la guerre du Biafra, l'ensemble de ses textes a été regroupé dans Labyrinthe et chemin de tonnerre (1971).
Okopenko (Andreas)
Écrivain autrichien (Kŏsice, Slovaquie, 1930).
Un esprit satirique, aux résonances surréalistes, anime ses nouvelles, ses romans (Dictionnaire d'un voyage aux rencontres des exportateurs de Druden, 1970), ses poèmes (Novembre vert, 1957). La vie y est saisie dans la perspective étriquée des petits employés et des bureaucrates, et poussée jusqu'au « non-sens » (Pourquoi les latrines sont-elles si tristes ?, 1969 ; le Mangeur d'acacias. Parodies et hommages, 1973) ; cette vision parodique n'épargne même pas des poètes comme Rilke ou Trakl.
Okri (Ben)
Romancier et poète nigérian de langue anglaise (né en 1959).
Journaliste à la BBC, Ben Okri a reçu le prix Booker en 1989 pour son roman la Route de la faim. C'est le premier Africain ainsi distingué après Nadine Gordimer. Son roman, plein de verve et de fantaisie, est une création verbale qui doit à l'univers fantastique des romans de Tutuola tout autant qu'à la Bible et à la mythologie yoruba. Une vive conscience politique de l'histoire de son pays est mise au service d'une inventivité verbale et poétique, qui se retrouve dans ses volumes de poésie (Élégie africaine, 1992) et dans ses autres romans (Amour dangereux, 1996).
Olafsson (Eggert)
Érudit et poète islandais (Svefneyjar 1726 – Breidafjördur 1768).
Les autorités danoises confièrent à cet Islandais la description minutieuse de son pays (lieux, climat, habitants, genre de vie, faune, flore, coutumes et traditions). Aidé de son ami Bjarni Pálsson, il composa son monumental Voyage à travers l'Islande (1772), traduit presque aussitôt en allemand, anglais et français, et qui constituera, pour au moins un siècle et demi, la seule source d'information sur l'Islande que connût l'Europe.
Ólafsson (Ólafur Jóhann)
Écrivain islandais (Reykjavik 1962).
Occupant des responsabilités de haut niveau dans des entreprises liées à l'électronique et au son, ses préoccupations littéraires peuvent surprendre. Pourtant, Absolution (1991) est tout de suite reconnu par le premier prix littéraire national : s'y superposent deux narrations, celle des mémoires d'un Islandais émigré aux États-Unis, et celle du traducteur de ces mémoires. Retour chez soi (1999) relate l'itinéraire d'une femme qui regagne l'Islande après vingt ans d'absence, à la recherche d'une vérité qu'elle a voulu ignorer.
Olaus Magnus (Olof Månsson, dit)
Diplomate et écrivain suédois (Linköping 1490 – Rome 1557).
Il rédigera, en Italie, la célèbre Carta marina (1539), accompagnée de commentaires du plus haut intérêt pour la connaissance des antiquités nordiques. Devenu archevêque catholique de Suède, il s'installe à Rome, où il travaille à sa grande œuvre historique, Historia de gentibus septentrionalibus (1555), destinée à exalter sa patrie et son passé. Cet ouvrage monumental, superbement illustré de bois gravés, reste une incomparable mine de documents sur les antiquités suédoises et scandinaves en général.