hispano-américaine (littérature) (suite)
Le fer de lance : le roman
Le roman, depuis 1920, connaît une vitalité plus grande encore peut-être. D'abord dans trois genres principaux : le roman indigéniste fleurit en particulier dans les pays andins, avec le Bolivien Alcides Árgüedas, l'Équatorien J. Icaza et les Péruviens C. Alegría et J. M. Arguedas ; le roman créole, à caractère social essentiellement, a pour chefs de file le Colombien J. E. Rivera, le Vénézuélien Rómulo Gallegos et l'Argentin R. Güiraldes ; le roman de témoignage est surtout lié aux événements de la révolution mexicaine (1910-1920), avec des auteurs tels M. Azuela, José Vasconcelos, M. L. Guzmán. Agustín Yáñez, pour sa part, s'interroge sur l'identité mexicaine.
Avec Miguel Ángel Asturias, mêlant intimement poésie surréaliste et imaginaire indigène, apparaît le concept de réalisme magique, dont la fortune fut immense auprès de la critique et qui est aussi l'apanage du Cubain Alejo Carpentier, puissant romancier des Caraïbes. Ces « pères » du roman contemporain ont fait école avec les Mexicains Juan Rulfo et Carlos Fuentes, l'Argentin Julio Cortázar, les Péruviens J. R. Ribeyro, M. Vargas Llosa, A. Bryce Echenique et, le plus célèbre d'entre eux, Gabriel García Márquez. Tous ces écrivains, depuis Asturias, ont en commun à la fois leur préoccupation pour une écriture conçue comme un art et leur volonté de témoigner du monde qui les entoure, pour en exalter les beautés et la grandeur mais aussi pour en dénoncer les tares, à commencer par la dictature.