littérature latine (suite)
De la littérature scolastique à la révolution humaniste
Le XIIIe s. a vu naître les premières universités à Paris et à Bologne d'abord, puis dans toute la chrétienté. L'accent est moins mis sur les belles-lettres, la culture est plus théologique et scolastique. Mais ce recentrage n'affecte pas la création littéraire, notamment sous la forme de poèmes d'inspiration religieuse comme ceux du théologien anglais John Peckham (Philomena) ou des Italiens Jacopone da Todi (Stabat mater) et Tommaso da Celano (Dies irae). En prose, l'hagiographie est illustrée par saint Bonaventure (Légende de saint François) et par le dominicain Jacques de Voragine, auteur de la Légende dorée.
Les progrès des langues vulgaires dans tous les domaines littéraires, intellectuels et spirituels et la laïcisation de la culture à partir du XIVe s. ont réduit quelque peu l'emploi du latin, mais celui-ci reste jusqu'à l'époque moderne la langue dominante dans bien des domaines. Aussi la mutation fondamentale de la fin du Moyen Âge est plutôt l'élimination progressive du latin médiéval par le latin des nouveaux humanistes. Le mouvement humaniste est lancé par Pétrarque (1304-1374) et son ami Boccace, qui, passionnés par tous les aspects de la civilisation classique de l'Antiquité, ont préconisé un retour au style cicéronien ou virgilien. Suivi par les érudits italiens et français du XIVe s., ce classicisme a substitué au latin médiéval ce que les spécialistes ont récemment nommé le néolatin. Ce néolatin, réservé à une élite, s'est coupé du monde environnant et est devenu une langue figée, ce que n'a jamais été le latin au cours du Moyen Âge, mais cette évolution n'a été ni brutale, ni complète avant l'époque moderne.