Wang Shuo
Romancier chinois (né en 1958).
Ce Pékinois passe, dit-on, son service militaire, à Qingdao, à courir les filles et à paresser sur la plage. Après avoir exercé divers petits métiers, il compose des scénarii pour la télévision, qui lui rapportent argent et popularité. Ses romans, utilisant aussi bien l'argot pékinois que la langue châtiée, tournent en dérision, avec une violence toute nihiliste, les valeurs « sacrées » de la société chinoise (dirigeants, institutions, famille...) ; ses personnages de prédilection sont de jeunes voyous et des filles fort peu vertueuses. Ce sont sans doute ses talents d'iconoclaste qui lui valent, en Chine, sa célébrité.
Wannus (Sad Allah)
Dramaturge syrien (Husayn al-bahr 1941 – 1997).
Après une licence de journalisme (Le Caire, 1963), il dirige la revue al-Hayât al-masrahiyya et se lance dans l'écriture théâtrale, avec de courtes pièces symbolistes (Histoires du chœur de statues, 1965). Des études théâtrales en France entre 1966 et 1968, et l'impact de la défaite de 1967 provoquent un brusque changement dans son écriture ; il compose alors plusieurs pièces politisées influencées par Brecht et Peter Weiss (Soirée pour le 5 juin, 1968 ; l'Éléphant, ô grand roi, 1969 ; les Aventures de la tête du mamelouk Jâbir, 1970 ; Soirée avec Abû Khalîl al-Qabbânî, 1972 ; Le roi est le roi, 1977). Ses dernières œuvres (Rituel pour une métamorphose, 1994 ; Miniatures historiques, 1996) atteignent une plénitude brisée par sa mort prématurée.
Warren (Robert Penn)
Écrivain américain (Guthrie, Kintucky, 1905 – Stratton, Vermont, 1989).
Ses romans (notamment les Fous du roi, 1946 ; le Grand Souffle, 1950 ; Wilderness, 1951 ; l'Esclave libre, 1955), ses recueils de poèmes (Pondy Wood, 1930 ; Poèmes choisis 1923-1943, 1944 ; Promesses, poèmes 1954-1956, 1957 ; Incarnations, 1968 ; Une rumeur véridique, 1981 ; Chef Joseph des Nez Percés, 1983), ses essais littéraires (Essais choisis, 1958) témoignent d'un esprit cosmopolite, attaché à la réalité de son Sud natal, ainsi que le montre sa participation au mouvement « agrarien » et autant soucieux de justice sociale et de renouveau moral (Ségrégation, 1956) que d'une authentique réflexion littéraire, proche de la « Nouvelle Critique ».
Warszawski (Oser)
Écrivain de langue yiddish (Sochaczow, Pologne, 1898 – Auschwitz 1944).
Son premier roman, les Contrebandiers (1920) fit sensation par l'audace de son écriture expressionniste, par l'usage de l'argot et par la force de ses scènes naturalistes. Installé à Paris en 1924, il fut déporté en 1943 vers l'Italie et assassiné à Auschwitz l'année suivante. On lui doit un autre roman, la Moisson (1926), et des nouvelles.
Wassermann (Jakob)
Écrivain allemand (Fürth 1873 – Alt-Aussee 1934).
Il fut dans les années 1920 un des romanciers allemands les plus appréciés. De son œuvre abondante, on retient surtout les romans Caspar Hauser (1908), Christian Wahnschaffe (1919), le cycle le Tropique (1920-1922), la trilogie l'Affaire Mauritzius (1928) et la Troisième Existence de Joseph Kerkhoven (1934). Trois grands thèmes dominent son œuvre : la nécessité de sauver et de régénérer le monde par l'amour, le problème de la justice, les difficultés existentielles de l'homme moderne. On lui a parfois reproché la facilité de son écriture, proche du roman-feuilleton.
Wassmo (Herbjørg)
Femme de lettres norvégienne (Vesterålen 1942).
Institutrice, elle est rentrée dans la littérature avec la trilogie de Tora (la Véranda aveugle, la Chambre silencieuse, Ciel cruel ; 1987). Tora, fille d'une Norvégienne et d'un soldat allemand lutte subjectivement, matériellement, afin de rendre sa vie acceptable dans son petit village du nord. La trilogie de Dina (les Limons vides, les Vivants aussi, Mon bien-aimé est à moi ; 1994) reprend le thème de l'enfance meurtrie. Dina est indirectement responsable de la mort de sa mère, elle a tué son mari, nous faisant pénétrer dans un monde obscur et dramatique.
Wast (Gustavo Martínez Zuviría, dit Hugo)
Écrivain argentin (Córdoba 1883 – Buenos Aires 1962).
Il écrivit de nombreux romans de mœurs provinciales, pleins de saveur (Vallée noire, 1918 ; Désert de pierre, 1928 ; Ce que Dieu a uni, 1945), des romans historiques (la Maison des corbeaux, 1916 ; Myriam, la conspiratrice, 1926) et des romans d'aventures (le Chemin de flammes, 1930), d'une grande qualité narrative et descriptive. On lui doit aussi des biographies romancées, des essais et des livres d'apologétique.
Wästberg (Per Erik)
Écrivain suédois (Stockholm 1933).
Reporter passionné, il exprime avec ironie son indignation face à l'oppression coloniale en Afrique (Sur la liste noire, 1960). Dans la trilogie romanesque le Château d'eau (1968), la Cage aérienne (1969), la Terre (1972), il a analysé les problèmes d'un couple formé par un frère et sa demi-sœur.
Watelet (Claude Henri)
Écrivain français (Paris 1718 – id. 1786).
Receveur général des finances de la généralité d'Orléans, peintre, sculpteur et graveur, il a collaboré à l'Encyclopédie, écrit un poème didactique, l'Art de peindre (1760), et laissé un Dictionnaire de peinture, de gravure et de sculpture publié en 1788 et 1792. Son domaine du « Moulin-Joli », à Argenteuil, fut le modèle des jardins anglais, dont – justement – son Essai sur les jardins (1774) répandit le goût.
Watson (Ian)
Écrivain anglais (North Shields 1943).
Son premier roman l'Enchâssement (1973), qui explore les rapports du langage et de la réalité et doit beaucoup à Raymond Roussel, le place parmi les meilleurs représentants de la science-fiction britannique des années 1970. Suivront le Modèle Jonas (1975), Ambassade de l'espace (1977) et l'Inca de Mars (1977), qui abordent également le problème de la communication en lui donnant parfois des prolongements métaphysiques (le Voyage de Tchekhov, 1983 ; The Book of the River, 1984). Orgasmachine (1976) traite crûment de la réification de l'humain. On doit aussi à Watson des nouvelles : Chronomachine lente (1979) et les Oiseaux lents (1985).
Wattar (Tahar)
ou Tahar Ouettar
Écrivain algérien de langue arabe (Sedrata 1936-Alger 2010).
Ses études le conduisirent de son village de l'Est algérien à l'institut Ben Badis de Constantine, puis à l'université de la Zitouna à Tunis. Lutte de libération et critique ironique du monde d'après l'indépendance sont les thèmes majeurs d'une œuvre engagée, qui aime puiser dans les récits populaires : en témoignent son théâtre (Sur l'autre rive, 1958 ; le Fugitif, 1960), ses nouvelles (Fumée de mon cœur, 1962 ; les Coups, 1971 ; Les martyrs reviennent cette semaine, 1974) et ses romans (l'As, 1974 ; le Séisme, 1974 ; Noces de mulet, 1978 ; le Pêcheur et le Palais, 1980 ; Une expérience amoureuse, 1989).