Aska (Upendranath)
Écrivain indien de langue hindi (Jalandar, Pendjab, 1910).
Il est l'auteur d'une trilogie célèbre : Girti divaren (1947), Sahar men ghumta aina (1963), Ek nanhi kindil (1968), évoquant l'individu étouffé par son clan ; ainsi que de pièces en un acte (ekanki).
Aslan (Ibrahim)
Romancier égyptien (Tanta 1935).
Auteur de nouvelles (le Lac du soir, 1971 ; Joseph et le manteau, 1987) et de romans (le Héron, 1983 ; Équipe de nuit, 1992), cet autodidacte appartient à la génération des années 1960 qui, en Égypte, mue par un esprit de fronde politique et de révolte sociale, bouscula les normes narratives classiques.
Asnyk (Adam)
Poète polonais (Kalisz 1838 – Cracovie 1897).
Il connaît les geôles de la Citadelle de Varsovie pour avoir conspiré contre l'occupant russe (1860), et termine ses études en sciences sociales à Paris et à Heidelberg. Il revient en Pologne pour participer à l'insurrection de 1863. Après l'échec de celle-ci, il retourne à Heidelberg où il soutient une thèse de philosophie. Son œuvre poétique exprime le pessimisme d'une génération qui paya un lourd tribu à l'insurrection de Janvier, connut une fin tragique, la déportation en Sibérie, l'exil. Le Rêve des tombeaux, 1864, évoque le lien des survivants solitaires parmi les étrangers avec les disparus, dénonce ceux qui sont restés passifs au nom de la raison d'État. Les vers de cette première époque (Poésies vol. 1 et 2, 1864-1872) s'inscrivent d'un point de vue stylistique dans la lignée de Slowacki et de Heine. À partir de 1880, Asnyk devient le poète du positivisme polonais adoptant une langue claire et simple, évitant les métaphores au bénéfice d'un style quasi journalistique. L'inspiration philosophique (Kant, Schopenhauer) domine dans ses Poésies vol. 3 (1880) et vol. 4 (1894) ; les 30 sonnets Au-dessus des profondeurs et le recueil, Dans les Tatras, y expriment le programme positiviste, s'inquiètent des questions sociales, appellent la jeunesse à la construction de l'avenir par un travail organique et à l'abandon de la nostalgie du passé. Si la poésie d'Asnyk est très appréciée du grand public au XIXe et au XXe s., ses œuvres théâtrales sont passées inaperçues.
Aspazija (Elza Rosenberga, dite)
Poétesse lettonne (Daukšas 1865 – Riga 1943).
Ardente féministe, elle exprima ses idées dans deux œuvres qui la rendirent célèbre : le drame la Prêtresse (1894) et, la même année, la pièce les Droits perdus, qui suscita une vive polémique. Aspazija fut cependant avant tout une poétesse remarquable, représentante du « Nouveau Cours », tout comme Jānis Rainis qu'elle épousa en 1897. Un de ses ouvrages-références est le recueil de poésies les Fleurs rouges (1897), qui exalte l'idéal démocratique. La pièce de théâtre le Voile d'argent, qui fut jouée pendant la révolution de 1905, connut un grand succès. Aspazija est également connue pour ses poèmes rassemblés dans le recueil les Ailes déployées (1920) ou le drame Aspasie (1923), consacré à l'héroïne grecque Aspasie de Milet, qui lui avait justement inspiré son pseudonyme.
Aspenström (Werner)
Écrivain suédois (Norrbärke 1918 – Stockholm 1997).
La trilogie Légende de neige (1949), Litanie (1952) et les Chiens (1954), par son symbolisme, offre une vision idéaliste du monde. Plusieurs recueils dont émergent De jour, de nuit (1961) et l'Escalier (1964) exaltent le sentiment d'une communion avec la nature. Il s'est également essayé au théâtre (Théâtre I, 1959 ; II, 1962 ; III, 1966) pour stigmatiser les tendances du monde moderne à l'autodestruction.
assamaise (littérature)
L'assamais est une langue indo-aryenne issue du sanskrit par l'intermédiaire d'un prakrit oriental. L'alphabet, dérivé du brahmi, lui est commun avec le bengali. Les premiers textes sont des adaptations des deux épopées sanskrites, le Mahabharata et le Ramayana ; la plus célèbre est le Ramayana de Madhava Kandali. Au XVe s. apparaissent des poèmes narratifs en l'honneur de divinités populaires. Un courant visnuite très important, dû au mystique Sankaradeva, se fait sentir au XVIe s. : on lui doit l'adaptation en vers du Bhagavata et des poésies lyriques à la gloire de Krisna. Les Katha guru carita, vies en prose des saints visnuites, sont contemporaines.
Les rois Ahom (XIIIe-XIXe s.) encouragèrent les ballades historiques, les traités sur le dressage des éléphants ou des chevaux et les chroniques de cour, les Buranji. La période moderne commence avec la venue des missionnaires baptistes américains (1836), qui traduisent le Nouveau Testament et lancent le premier journal assamais. Hemchandra Barua rédige une grammaire et un dictionnaire. La poésie est d'inspiration patriotique et lyrique (Lakshminath Bezbarua), mystique (Nalinibala Devi) ou influencée par Gandhi (Ambikagiri Raychaudhuri), puis se teinte de préoccupations sociales, souvent dans une tonalité pessimiste (Hemkanta et Navakanta Barua).
Le théâtre débuta avec les Ankiya-nata, au XVIe s. Mais sous l'influence de l'Occident, ses sujets sont surtout historiques ou satiriques (Lakshminath Bezbarua, Padmanath Gohain Barua, Benudhar Rajkhowa, Atulchandra Hazarika). Le roman, plus tardif et d'abord historique, évolue vers l'évocation des problèmes sociaux (défense des humbles, surtout des tribus vivant en Assam) avec Sayed Abdul Malik. C'est également la tendance de la nouvelle avec Jogesh Das et Birendrakumar Bhattacharya. Parmi les ouvrages de critique se signalent les travaux de Birinchi Kumar Barua et de Maheswar Neog.
Assollant (Alfred)
ou Alfred Assolant
Écrivain français (Aubusson 1827 – Paris 1886).
L'abandon d'une carrière universitaire après le coup d'État de 1851, des échecs à l'Assemblée nationale et à l'Académie française entraînèrent l'écrivain dans une triple direction : historique (Campagne de Russie, 1886), politique (le Branlebas européen, 1861) et littéraire, qui s'épanouit dans ses récits de voyage (Scènes de la vie des États-Unis, 1858) et romans d'aventures (Aventures merveilleuses du capitaine Corcoran, 1867 ; François Bûchamor, 1874).