Machtots (Mesrop, dit)
Moine et écrivain arménien (Khatsik, près de Taron, 361 – Etchmiadzine 440).
Conseiller du roi Verham Chapouh, il se fit moine (395) et combattit le mazdéisme. Inventeur de l'alphabet arménien, il est, avec sa traduction de la Bible, ses sermons et ses hymnes, le double fondateur de la liturgie et de la littérature arméniennes.
Mackenzie (sir Compton)
Écrivain anglais (West-Hartlepool, Durham, 1883 – Édimbourg 1972).
Auteur dramatique, il se tourna vers le roman en admirateur de Balzac. Encouragé par H. James, il devient agent des services secrets, animateur de radio et soutint le mouvement nationaliste écossais. Il donna de l'Angleterre sombrant dans l'amoralité une vision à la fois picaresque et lucide (les Quatre Vents de l'amour, 1937-1945 ; Whisky à gogo, 1947 ; Paradis à vendre, 1963).
Macleish (Archibald)
Écrivain américain (Glencoe, Illinois, 1892 – Boston 1982).
Après une période marquée par l'expatriation en France (1923-1928) et l'influence de Pound et de T. S. Eliot (Tour d'ivoire, 1917 ; le Mariage heureux, 1924 ; le Pot de terre, 1925 ; Rues de la lune, 1926 ; Pas-de-papa, 1926 ; le Hameau d'A. MacLeish, 1928), son œuvre se caractérise par l'engagement politique dans les années 1930 (Terre neuve, 1930 ; Conquistador, 1932 ; Fresques pour la métropole de M. Rockefeller, 1933) notamment aux côtés de Roosevelt : L'Amérique était promesse (1939) et Discours pour les États (1943) sont des méditations sur les États-Unis, tandis que les Irresponsables (1940), Temps de parole (1941), Temps d'action (1943), Poésie et opinion (1950) s'efforcent de définir la place de l'écrivain dans la société. Les œuvres plus tardives sont nourries d'un éclectisme esthétique assez pessimiste (Acte-cinq, 1948 ; Chants pour Ève, 1954 ; Un voyage sans fin, 1968 ; la Saison humaine, 1972 ; Fleuves de la terre, 1978).
Maclow (Jackson)
Poète américain (Chicago 1922 – New York 2004).
Ses pièces de théâtre (Merci, une simultanéité pour les gens, 1962) et ses poèmes (les Pronoms, 1964 ; Manifestes, 1966 ; Poèmes de la lumière d'août, 1967 ; Strophes pour Iris Lezak, 1970) sont apparentés aux travaux de John Cage et de l'Oulipo français. Par l'utilisation de contraintes mathématiques, de jeux de hasard et par l'accent mis sur la performance publique, ses poèmes ouvrent le champ poétique à un discours dépersonnalisé où se perçoit la volonté de placer le texte poétique au cœur de l'expérience collective et de marquer la réité du mot.
MacNeice (Louis)
Poète anglais (Belfast 1907 – Londres 1963).
Fils d'un austère évêque anglican, il publie son premier recueil à 22 ans (Feux d'artifice aveugles, 1929). Compagnon de route de W. H. Auden, il collabore avec lui pour Lettres d'Islande (1937). Journal d'automne (1939) reflète, dans un style élégant et souple, ses réactions à la crise de Munich. Au cours des années 1940 et 1950, il travaille pour la BBC, produisant quantité de poèmes sombres mais puissants, notamment sur le bombardement de Londres. Traducteur d'Eschyle et de Goethe, auteur dramatique engagé (Hors de l'image, 1937), il incarne le pessimisme de bon ton mais aussi la spiritualité sensuelle de l'intelligentsia de gauche anglaise. Ses deux derniers recueils (Solstices, 1961 ; la Perche brûlante, 1963) se penchent avec désinvolture sur les idées de déclin et d'annihilation. Il a laissé une autobiographie inachevée (Les cordes jouent faux, 1965).
Macpherson (James)
Poète écossais (Ruthven, Inverness, 1736 – Belville, près d'Inverness, 1796).
S'il composa un premier poème (le Highlander, 1758) qui passa inaperçu, il fut cependant encouragé par H. Blair dans son intérêt pour l'ancienne littérature gaélique. Le succès prodigieux de ses Fragments de poésie ancienne recueillis dans les Hautes-Terres d'Écosse (1760) le détermina à publier Fingal (1762), puis Temora (1763), qu'il présenta comme une traduction d'un poète du IIIe s., Ossian. L'Europe se prie d'engouement pour ces textes préromantiques, où les passions sauvages et la noblesse instinctuelle sont traduites en une prose rythmée, à la structure symétrique et répétitive. Le mythe du barde Ossian connut d'innombrables imitations, pastiches et parodies, et inspira la musique et les beaux-arts dans l'Europe entière.
Macriyannis (Jean)
Général et écrivain grec (Lidoríkion 1797 – Athènes 1864).
D'origine paysanne, héros de la guerre d'indépendance, il a laissé des Mémoires exceptionnels à plus d'un titre. En effet, illettré, il apprit sur le tard des rudiments d'écriture, laissant un manuscrit difficilement lisible, qui ne fut publié qu'en 1907. Ces Mémoires sont un témoignage précieux à la fois sur les injustices dont furent victimes nombre de combattants, spoliés de leurs combats par les politiciens, et sur la sensibilité populaire dont Macriyannis est un exemple achevé. Sa langue, vigoureuse et imagée, sa violence partisane, son amour des vertus traditionnelles grecques firent de lui, une fois son œuvre révélée, un des maîtres de la génération de 1930, et notamment de Séféris, qui vit en lui ce que l'hellénisme pouvait offrir de meilleur.
Macrobe, en lat. Ambrosius Macrobius Theodosius
Écrivain latin (IVe s. apr. J.-C.).
Il est l'auteur des Saturnales (en 7 livres, dont 4 consacrés à Virgile), qui mettent en scène, dans le cadre de banquets, les principaux intellectuels païens de son temps, s'entretenant de littérature, d'histoire et de philosophie. Il a écrit aussi un Commentaire du Songe de Scipion, qui nous a transmis ce texte, par ailleurs disparu, de Cicéron.
Madách (Imre)
Poète et auteur dramatique hongrois (Alsósztregova 1823 – Balassagyarmat 1864).
Il est surtout connu pour la Tragédie de l'homme (1861), poème dramatique en quinze actes qui ne sera mis en scène qu'en 1883 et dont les protagonistes, Adam et Ève, parcourent, sous la conduite de Lucifer, toute l'histoire universelle, de l'Égypte antique à Athènes, de Rome à Byzance, de Prague au Paris de la Révolution, de l'apogée du capitalisme jusqu'à la société utopique du phalanstère. La destinée humaine y apparaît dans une perspective hégélienne entre la soif d'idéal et les désillusions de l'incarnation historique. La dernière scène historique montre la Terre en voie de refroidissement et l'homme dégénéré descendre à un niveau quasi animal. Revenant à la réalité après cette vision, Adam décide de mettre fin à sa vie afin que l'Histoire n'ait pas lieu, mais Ève est déjà enceinte. Madách est également l'auteur d'une comédie écrite à la manière d'Aristophane (le Civilisateur, 1859) et d'un drame biblique (Moïse, 1861).