Lancelot (Claude)
Grammairien et écrivain français (Paris v. 1615 – Quimperlé 1695).
L'un des solitaires de Port-Royal, il participa à la fondation des Petites Écoles, où il enseigna le grec et les mathématiques. Pédagogue, il est célèbre pour sa grammaire latine (1644) en vers octosyllabes et son Jardin des racines grecques (1657). Avec Arnauld, il collabora à la rédaction de la Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal. Ses Mémoires touchant la vie de M. de Saint-Cyran ne parurent qu'en 1738.
Landino (Cristoforo)
Humaniste italien (Florence 1424 – près de Casentino 1498).
Défenseur de la littérature vulgaire, il commente de nombreuses œuvres classiques et vulgaires, en particulier la Divine Comédie (1481) dans laquelle il établit une correspondance allégorique entre le poème de Dante et l'Énéide de Virgile.
Landnámabok
(Livre de la colonisation de l'Islande)
Titre donné à divers ouvrages composés en Islande aux XIIe-XIIIe s. (il en subsiste au moins 4 versions différentes) dont le propos est de recenser les grands colonisateurs venus s'installer dans le pays de 874 à 930 environ, selon un principe géographique simple : on part d'un lieu côtier donné et, en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, ou l'inverse, on énumère leur généalogie, accrochant au passage à chaque nom célèbre l'anecdote, la strophe poétique ou la chronique qui lui reste attachée. Outre un intérêt historique et religieux (car ils livrent force survivances païennes), ces ouvrages ont une importance capitale pour les lettres islandaises médiévales. Il se pourrait que les sagas des XIIIe et XIVe s. soient nées de ces brefs récits et que leur principe même (raconter la vie d'un personnage historique après récapitulation de son lignage) respecte le même esprit.
Lando (Ortensio)
Médecin et écrivain italien (Milan v. 1512 – Venise v. 1553).
Voyageur curieux (Commentaire des choses d'Italie, 1553), aimant l'absurde et le paradoxe (Paradoxes, 1543), il parodia le genre de l'oraison funèbre et laissa des satires contre les écrivains de l'Antiquité (le Fouet des écrivains, 1550).
Landolfi (Tommaso)
Écrivain italien (Pico, Frosinone, 1908 – Rome 1979).
Collaborateur des revues Letteratura et Campo di Marte, ce dandy est surtout un nouvelliste (les Labrènes, 1974 ; Par hasard, 1975) et un romancier dont le surréalisme est nourri par les littératures russe et allemande (Dialogues des plus grands systèmes, 1937 ; la Pierre de lune, 1939 ; la Jeune Fille et le fugitif, 1947 ; Rien ne va, 1963 ; Des mois, 1967).
Landor (Walter Savage)
Écrivain anglais (Warwick 1775 – Florence 1864).
Patricien irascible, chassé de Rugby puis d'Oxford pour « jacobinisme enragé », il débute par une épopée anticoloniale (Gebir, 1798), monte un régiment qu'il commande contre Napoléon en Espagne (1808) et, contraint à l'exil (1814), se fixe en Italie. Les Conversations imaginaires entre hommes de lettres et hommes d'État (1824-1829, complétées en 1846 et 1853) célèbrent la générosité politique contre la bassesse du siècle. Il donne ensuite Périclès et Aspasie (1836), le Pentaméron (1837) et de nombreux poèmes en grec ou d'inspiration grecque : il cherche, comme Arnold, un point d'ancrage contre le monothéisme hébraïque et rêve d'un paganisme rénové. Cinq Scènes sur la vie de Béatrice Cenci (1851), Antoine et Octave (1856) gardent le même sens du dialogue intérieur et de la nécessité du conflit.
Landry (Charles-François)
Écrivain suisse de langue française (Lausanne 1909 – Glérolles 1973).
C'est en Provence, où il vécut dans sa jeunesse, qu'il situe l'action de ses premiers romans (Diégo, 1938 ; Baragne, 1939). La Devinaize (1950) est aussi d'inspiration autobiographique. Dans la tradition romanesque de Ramuz, Landry se tourne volontiers vers les petites gens, dont il honore le courage, l'abnégation et l'amour. Ce narrateur de talent a été également un biographe reconnu (sur Saint Augustin, 1943 ; le major Davel, 1940 ; le Duc de Bourgogne, 1960). Dans de nombreux articles de journal, il n'eut de cesse de fustiger les petitesses de ses compatriotes.
Lang (Andrew)
Folkloriste et écrivain écossais (Selkirk 1844 – Banchory 1912).
Anthropologue hostile aux thèses de Max Muller et de Frazer, auteur d'une Histoire de l'Écosse depuis l'occupation romaine (1900-1907), traducteur de l'Iliade et de l'Odyssée, poète (l'Herbe du Parnasse, 1888) attiré par le passé français (Ballades et Poèmes de la vieille France, 1872) et romancier (le Signe de Caïn, 1886), il a publié douze volumes de contes et donné, avec le Prince Richard de Pantouflia (1893), un classique du livre pour enfants.
Lange (Hartmut)
Auteur dramatique allemand (Berlin 1937).
Élevé en Pologne (1939-1945), puis à Berlin-Est (1945-1965), il passe à Berlin-Ouest en 1965. Son théâtre, par lequel il cherche une troisième voie esthétique entre la politique culturelle stalinienne et la dramaturgie bourgeoise, a pour thème privilégié le déclin de l'idéologie dominante et l'histoire du parti communiste (les Récits de Senftenberg, 1965 ; le Procès du chien/Héraclès, 1968 ; Trotski à Coyoacan, 1971 ; le Meurtre d'Ajax, 1974 ; le Devenir de la raison, ou En route pour Pétersbourg, 1976). On lui doit aussi des essais (la Révolution, vaisseau fantôme, 1973).
Langendijk (Pieter)
Poète et auteur dramatique hollandais (Haarlem 1683 – id. 1756).
Ses comédies, inspirées de Molière, valent par le mécanisme de leurs intrigues et la description des milieux populaires (Don Quichotte aux noces de Gamache, 1712 ; Escroquerie réciproque au mariage, 1714) dans une tonalité souvent moralisatrice (le Miroir des commerçants néerlandais, 1720).
Langevin (André)
Écrivain québécois (Montréal 1927).
Orphelin, marqué par son éducation dans un asile-prison, il traite dans ses romans (Évadé de la nuit, 1951 ; Poussière sur la ville, 1953) de l'inquiétude existentielle, des crises d'identité et du désespoir, thèmes sur lesquels se greffe celui d'une crise religieuse (le Temps des hommes, 1956). Après un long silence, l'Élan d'Amérique (1972) et Une chaîne dans le parc (1974) traduisent la souffrance et la violence de l'homme contemporain en un style tendu et dépouillé.