Halfi (Avraham)
Poète israélien (Lódz 1904 – Tel-Aviv 1980).
Après des études en Ukraine, où il fit son apprentissage au théâtre, il s'installe en Israël (1924) où il fut parmi les fondateurs de la troupe théâtrale Ohel. Les vers de ce comédien de métier, qui portent les empreintes du romantisme russe, ont la tristesse du poète-clown, seul dans la foule qu'il est censé divertir : poésie tragique, sous une apparence de légèreté, dont la mélancolie baigne les personnages qui errent d'un recueil à l'autre (D'un recoin à l'autre, 1933 ; Chants du moi pauvre, 1951 ; Comme des inconnus sous la pluie, 1959 ; Face aux étoiles et à la terre, 1962 ; Fais-nous remonter des abîmes, 1974).
Hali (Kwadja Altaf Hussain)
Écrivain indien de langue urdu (Panipat 1837 – Delhi 1914).
Auteur de biographies (notamment de Ghalib), il inaugure un courant poétique qui adapte le masnavi aux thèmes quotidiens. Dans Musaddas (Flux et Reflux de l'islam, 1879), il invite à une renaissance de la gloire passée musulmane.
Haliburton (Thomas Chandler)
Écrivain canadien d'expression anglaise (Windsor, Nouvelle-Écosse, 1796 – Isleworth, près de Londres, 1865).
Avocat et homme politique, il donna des vignettes satiriques au journal The Novascotian, rassemblées sous le titre de l'Horloger (1836-1853) où figure le personnage de Sam Slick, horloger débrouillard, qui devint une figure quasi folklorique au Canada et aux États-Unis.
Halladj (Husayn ibn Mansur al-)
Mystique musulman (en Iran 857 – Bagdad 922).
Propageant une méthode d'« interprétation mystique universaliste », condamné et supplicié, il a laissé des images bouleversantes et d'admirables poèmes (Diwan d'al-Halladj).
Haller (Albrecht von)
Physiologiste et écrivain suisse-allemand (Berne 1708 – id. 1777).
Incarnant la continuité de l'idéal humaniste enrichi d'une formation en sciences naturelles et en médecine, Haller a correspondu avec l'élite européenne, dont Linné et Voltaire (plus de 13 000 lettres). Son œuvre ne comprend pas moins de 199 volumes traitant des sujets les plus divers, religieux, littéraire, médical ou botanique. Sa création poétique semble mince, mais elle a joué un rôle déterminant dans la formation du lyrisme allemand et influencé Klopstock, Schiller et Hölderlin. Il est aussi l'auteur de romans « politiques » (Fabius et Caton, 1774).
Hallier (Jean-Edern)
Écrivain et polémiste français (Saint-Germain-en-Laye 1936 – Deauville 1997).
Fondateur de la revue Tel Quel en 1960 avec Sollers et Huguenin, directeur de l'Idiot international après 1968, il fait l'autocritique de son engagement politique et raconte sa désillusion dans ses romans (la Cause des peuples, 1972), essais (Bréviaire pour une jeunesse déracinée, 1982 ; Chaque matin qui se lève est une leçon de courage, 1978) et écrits autobiographiques (Carnets impudiques, 1988). Pamphlétaire et polémiste, détracteur virulent de V. Giscard-d'Estaing (Lettre ouverte au colin froid, 1980) avant de pourfendre son successeur (l'Honneur perdu de François Mitterrand, 1992), il se définit comme le « Chateaubriand de l'ordure » et multiplie les interventions contre les institutions et les gens en place. Agitateur salutaire pour les uns, provocateur paranoïaque, égaré et insupportable pour les autres, dandy narcissique, doué d'un grand sens de sa propre mise en scène (l'Enlèvement, 1983), il est aussi un romancier au lyrisme exarcerbé et désespéré (Le premier qui dort réveille l'autre, 1977 ; Fin de siècle, 1980).
Hallström (Per)
Écrivain suédois (Stockholm 1866 – id. 1960).
Il s'est rendu célèbre d'abord par des nouvelles où il s'apitoyait sur le sort des marginaux (Pourpre 1895 ; Thanatos, 1900 ; les Quatre Éléments, 1906), puis par une œuvre romanesque (le Roman de Gustaf Sparfvert, 1903), dramatique, où, dans la ligne de Schopenhauer, il développe une conception à la fois pessimiste et dynamique de l'existence : la mort est conçue comme la seule valeur capable de donner son sens à la vie.
Halpern (Moyshe Leyb)
Poète de langue yiddish (Zloczow, Galicie orientale, 1886 – New York 1932).
En 1908, il participa à la conférence de Tchernovtsy et émigra aux États-Unis où il se lia au mouvement moderniste Di Yunge. Sa poésie, caractérisée par un nihilisme sarcastique mais aussi par une grande tendresse lyrique, s'insurge contre l'écrasement de l'individu dans la mégalopole moderne (À New York, 1919 ; le Paon d'or, 1924).
Hama (Boubou)
Écrivain nigérien (Fonéko-Dibilo 1909 – Niamey 1982).
Ancien éléve de l'école normale William-Ponty de Dakar, il a été président de l'Assemblée nationale jusqu'en 1974. Grand spécialiste de la tradition africaine, il a fait, dans Kotia-Nima (1969), le récit de son itinéraire spirituel et publié Contes et Légendes du Niger (1972-1976) et le Double d'hier rencontre demain (1973).
Hamadhani (Ahmad al-) , dit Badi al-Zaman (« le Prodige du siècle »)
Écrivain arabe (Hamadhan 968 – Herat 1008).
Il a composé trois recueils qui montrent son exceptionnelle maîtrise de la langue : poèmes, épîtres et maqamat (Séances). Ce sont ces dernières qui lui ont valu l'essentiel de sa gloire et son surnom de « Prodige du siècle ». En effet, il est remarquable que, en un temps où les réputations littéraires se fondent sur la poésie, celle d'al-Hamadhani, dès son vivant, lie son nom et son talent à la maîtrise de la prose, d'une phrase rythmée et assonancée, qui vire parfois à l'éblouissant exercice de style, et se charge toujours de délivrer un récit fort distrayant.
Hamastegh (Hambardjoum Kelenian, dit)
Écrivain arménien (Pertchentch, près de Kharberd, 1895 – New York 1966).
Appliquant les préceptes du « provincialisme littéraire », ses nouvelles dressent le tableau idyllique des villages arméniens d'avant 1915 (Pluie, le Village), alors que son roman Cavalier blanc (1954) exalte les exploits mythiques des partisans en Anatolie. Dans l'Oratoire se fait jour un mysticisme panthéiste, alors que Premier Amour (1966) revient à l'évocation du pays natal.
Hamdani (Abu Muhammad al-Hasan ibn Ahmad al-)
Savant et poète arabe (San'a' Xe s.).
Il est l'auteur d'une monumentale encyclopédie sur l'Arabie méridionale, qui contient une anthologie particulièrement remarquable de l'ancienne poésie yéménite.