Marot (Jean)
Poète français (Mathieu, près de Caen, v. 1450 – v. 1526).
Chapelier à Cahors, ses premiers écrits le firent remarquer d'Anne de Bretagne, qui le prit comme secrétaire en 1506. Il sera poète à succès à la cour de Louis XII puis à celle de François Ier. Père de Clément Marot, il est l'auteur d'ouvrages moraux (le Doctrinal des princesses, la Vray Disante Advocate des dames, 1506), commémorateur des faits d'armes royaux (le Voyage de Gênes, 1507 ; le Voyage de Venise, 1509) ou des menus incidents de la Cour (Prières pour la restauration de la santé de Madame Anne de Bretagne, 1512).
Marpa
Moine tibétain (1012 – 1096).
Bouddhiste indien, il introduisit au Tibet les doctrines tantriques, d'où son surnom de Sgra-bsgyur (« le Traducteur »). Maître de Milarepa, il fonda la secte des Bka'brgynd-pa, qui produisit les plus célèbres mgur (chants mystiques) et rnam –thar (biographies de saints) de la littérature tibétaine.
Marquina (Eduardo)
Écrivain espagnol d'expression castillane et catalane (Barcelone 1879 – New York 1946).
Il écrivit ses premiers poèmes en castillan et en catalan, puis se tourna vers le théâtre en même temps que son lyrisme se faisait moins esthète et plus ouvert au monde (Chansons du moment, 1910). Plus que ses romans ou ses comédies, on retient surtout ses drames historiques, exaltant les vertus ancestrales et patriotiques (les Filles du Cid, 1908 ; le Roi troubadour, 1912 ; la Sainte Inquisition, 1939).
Marrach (Francis)
Écrivain syrien (Alep 1836 – id. 1873).
Il voyagea en Europe et suivit des cours de médecine à Paris (1866). Il coopéra au renouveau culturel arabe, laissant des poèmes (le Miroir de la belle, 1872), un récit de voyage (le Voyage à Paris, 1867), et des essais (la Forêt du droit, 1865). Sa sœur Myriâna (Alep 1843-id. 1919) tint un salon littéraire et illustra dans son œuvre poétique le désir d'une véritable renaissance féminine.
Marston (John)
Poète dramatique anglais (Coventry v. 1575 – Londres 1634).
Il fit une carrière fulgurante et tumultueuse, attirant l'attention par son outrance des sentiments, des situations, du langage. Son poème érotique (la Métamorphose de la statue de Pygmalion, 1598) fut condamné au feu ; ses satires (le Fouet de la vilenie, 1598), interdites. Ses tragédies à l'atmosphère oppressante (la Vengeance d'Antonio, 1602), sa tragi-comédie satirique (le Mécontent, 1604 : destitué à la suite d'un complot, le duc de Gênes revient dans sa propre cour déguisé en bouffon caustique afin de se venger de son ennemi) et sa comédie la Courtisane hollandaise (1605) peignent avec vigueur le vide moral de la société. Avec Ben Jonson et Chapman, il écrit Holà ! vers l'Orient (1605), qui leur valut la prison pour ses allusions aux amis écossais du roi. Après le Faux Parasite ou le Faune (1606) et l'Insatiable Comtesse (1613), Marston abandonna le théâtre pour la prêtrise.
Marteau (Robert)
Poète français naturalisé canadien (Chizé 1925).
Il est l'auteur d'une œuvre prolifique et singulière. Mont Royal (1981), Fleuve sans fin (1986) relatent un voyage fécond au Québec pour ce nouveau citoyen canadien qui, en même temps qu'il retravaille la forme fixe du sonnet (Liturgie, 1992), célèbre spirituellement le principe de croissance de la vie (Louanges, 1996). À l'écoute attentive et amoureuse des oiseaux, la voix poétique se fait réceptacle et miroir de la parole du monde. Le poète est le scribe attentif et l'artisan minutieux – ô combien classique – de l'écriture divine. La poésie a tout à gagner, et d'abord elle-même, à se tenir au plus près de la voix du monde, de la nature, de la forêt.
Martello (Pier Iacopo)
ou Pier Iacopo Martelli
Écrivain italien (Bologne 1665 – id. 1727).
Il est surtout l'auteur de tragédies dans lesquelles il inaugura une nouvelle forme métrique, le septénaire double, équivalent de l'alexandrin : le vers martellien (Iphigénie en Tauride, Ariane, Perséide, 1715).
Marti (Claude)
Auteur-compositeur-interprète et écrivain français de langue d'oc (Carcassonne 1941Vic, Barcelone, 2003).
Instituteur, il a été le premier et le plus célèbre auteur-compositeur de la Nova Cançon (Nouvelle Chanson) occitane inaugurée sous le signe de la revendication. Ses textes protestataires, reprenant des thèmes que le militantisme occitan n'avait pas réussi à vulgariser, ont beaucoup fait pour la prise de conscience régionaliste : Un pays qui veut vivre, Montsegur, Pourquoi on ne m'a pas dit... On lui doit également deux récits historiques : Homme d'oc et Nous marcherons (en collaboration avec J.-P. Chabrol).
Marti (José)
Écrivain cubain (La Havane 1853 – Dos Ríos 1895).
Père spirituel de l'indépendance de Cuba, il consacra les rares instants que lui laissait son activité politique à la poésie et au journalisme et s'imposa comme l'un des précurseurs du modernisme. Essayiste (la République espagnole face à la révolution cubaine, 1873), auteur dramatique (Abdala, 1869 ; l'Amour se paie avec l'amour, 1875), il n'écrivit qu'un seul roman, Amitié funeste (1885). Son abondante correspondance ne saurait faire oublier qu'il est avant tout poète. Il a réuni lui-même ses vers dans trois recueils : Ismaelillo (1882), Vers libres (1882), Versos simples (1891) ; le premier évoque sans mièvrerie la naissance de son fils unique ; le dernier a pour thème l'amour et la nostalgie. Les Vers libres, au contraire, se caractérisent par une forme plus aride et sont certainement la production la plus originale de l'auteur.
Marti i Pol
Poète espagnol d'expression catalane (Roda de Ter 1929).
Son œuvre, de tonalité très autobiographique, est d'abord une interrogation sur Dieu et la foi. Elle part ensuite en quête des réalités quotidiennes. Le ton, très personnel, passe de la mélancolie, face à la mort obsédante, à l'ironie acerbe, voire au sarcasme, face à la comédie humaine (Quinze Poèmes, 1957 ; Vingt-Sept Poèmes en trois temps, 1972 ; Livre des six sens, 1976 ; les Claires Paroles, 1980).
Martial, en lat. Marcus Valerius Martialis
Poète latin (Bilbilis, Espagne, v. 40 – id. v. 104).
Il vint à Rome à l'âge de 20 ans et fut d'abord protégé par ses compatriotes Sénèque et Lucain, puis par de grands personnages de la cour des Flaviens, sans pouvoir toutefois vivre dans l'aisance. À la fin de sa vie, il put retourner dans sa ville natale grâce à Pline le Jeune. Toute son œuvre est une illustration de la vie sociale, mondaine et littéraire de la Rome impériale. Son Livre des spectacles décrit les jeux donnés lors de l'inauguration du Colisée en 80, et ses 15 livres d'Épigrammes poussent la dénonciation des défauts et des ridicules contemporains jusqu'à la trivialité et la caricature : c'est depuis lors que le mot d'« épigramme », appliqué à toute poésie courte, a pris le sens de trait satirique.