Lahidji (Abd al-Razzaq ibn Ali ibn Husayn Gilani)
Théologien, philosophe et poète arabo-persan (mort à Qom en 1661).
Gendre et disciple de Molla Sadra Chirazi, il a laissé un grand Diwan de 5 000 vers marqué par les idées gnostiques.
Lahontan (Louis Armand de Lom d'Arce, baron de)
Écrivain français (Lahontan, Basses-Pyrénées, 1666 – v. 1715).
Il passa dix ans en Nouvelle-France, fit le coup de feu contre les « sauvages », vécut parmi eux, puis, disgracié et exposé à une arrestation, vagabonda à travers l'Europe. En 1703, il publia en Hollande ses Nouveaux Voyages dans l'Amérique septentrionale, des Mémoires de l'Amérique septentrionale, puis un Supplément renfermant notamment des Dialogues avec « un sauvage de bon sens », attaque violente contre le christianisme et la civilisation européenne.
Lahtela (Markku)
Écrivain finlandais de langue finnoise (Kemijärvi 1936 – Helsinki 1980).
Traducteur de Marcuse, enthousiasmé par les théories éducatives d'A. S. Neill, poète (Je t'aime, vent noir, 1982), sa quête généreuse, mais souvent méconnue, de réponses aux questions cruciales du monde contemporain s'est appuyée sur ses connaissances en biologie et en psychologie (l'Homme solitaire, 1976 ; le Cirque, 1978 ; le Souverain, 1981).
lai
Aux XIIe et XIIIe siècles, ce terme qualifie des récits brefs, en octosyllabes. Les plus anciens, les Lais de Marie de France, se présentent comme la mise en récit de compositions poético-musicales d'origine celtique, comme le suggère par exemple le Lai du chèvrefeuille. La thématique amoureuse alliée au merveilleux féerique en est l'argument essentiel. Le terme sert aussi à qualifier des récits brefs inspirés les uns d'Ovide, comme le Lai de Narcissus, ou, au début du XIIIe siècle, le Lai de l'ombre de Jean Renart, qui situe dans un espace-temps contemporain une entreprise amoureuse réussie. Au XIIIe siècle, l'élément musical et la forme strophique réapparaissent dans les lais dits « arthuriens » du Tristan en prose, puis dans des romans comme Perceforest (XIVe s.). Au XIVe siècle, le terme désigne une forme lyrique très pratiquée par des poètes comme Guillaume de Machaut, Froissart, Alain Chartier. La structure en est assez souple. Le lai doit en principe comporter 12 strophes dont seule la dernière reprend le schéma de la première. Souvent autonome, le lai peut être incorporé à de plus vastes ensembles comme dans le Remède de Fortune de Machaut. La thématique est très diverse, de l'inspiration amoureuse (Lay mortel de Christine de Pisan) aux préoccupations morales, religieuses (Lay de Notre Dame de Froissart), politiques (Lay de Paix d'Alain Chartier), à la complainte (Fortunes et Adversités de Jean Regnier). Prédomine l'expression de l'émotion, de la sensibilité du « je » poétique et de son rapport au monde. Forme encore vivante, comme la complainte (qui en est proche), jusqu'au début du XVIe siècle dans la poésie des rhétoriqueurs, le lai disparaît vers 1550.
Lai de Narcissus
Ce récit bref adapté des Métamorphoses d'Ovide est un excellent témoin (comme Pyrame et Thisbé) de l'adaptation au XIIe siècle des textes antiques. Lecteur très attentif du texte source, l'auteur pratique aussi d'importants changements. La fille du roi de Thèbes, qui aime Narcisse et provoque sa mort, est ici Dané, et non plus Écho, et sa passion s'inscrit dans le cadre hiérarchisé de la société médiévale. De très longs monologues surtout interrogent à loisir la nature et les effets de la passion sur les deux jeunes gens. Comme chez Ovide, Narcisse est déçu par son ombre mais, au dernier moment, il appelle Dané et meurt dans ses bras en faisant allégeance à l'amour. Le mythe de la mort devient alors histoire exemplaire de l'amour comme échange et partage, conception qu'interroge peu après le Roman de la Rose.
Lainé (Pascal)
Écrivain français (Anet 1942).
Essayiste (la Femme et ses images, 1974) et romancier, il analyse l'aliénation féminine et le désarroi discret de la jeunesse de son époque : l'Irrévolution (1971), la Dentellière (1974) d'après Vermeer, dont l'adaptation au cinéma révèle Isabelle Huppert. Le rapport à l'autre, s'il passe par l'évocation intimiste de l'initiation amoureuse (Tendres Cousines, 1979), débouche sur une réflexion sur la relation entre l'intellectuel et le pouvoir (Si j'ose dire, 1982), mais dans un univers pressé de toute part par le rêve (Terre des ombres, 1982) ou dans un passé recomposé (Jeanne du bon plaisir ou les Hasards de la fidélité, 1984). Lainé s'est essayé au roman policier (Plutôt deux fois qu'une, 1985).
lakhon
Théâtre thaïlandais.
Dansé et mimé, avec récitants, chanteurs et orchestre, on en distingue trois genres traditionnels : le lakhon chatri, représentant surtout des légendes (jatakas) comme Sangthong, Manohra ; le lakhon nai, « théâtre intérieur », joué autrefois au palais par des femmes, avec pour répertoire le Ramakien, Uranut, et Inao ; le lakhon nok, « théâtre extérieur », joué hors du palais par des hommes, spectacle de tradition orale, souvent grivois, inspiré de contes populaires et dont les premiers textes écrits datent du XIXe s. Au XXe s. sont apparus des genres imités de l'Occident : théâtre chanté par les acteurs eux-mêmes (lakhon rong, dukdamban, phan thang) et théâtre parlé (lakhon phut).
Lakhouti (Abolgacem Ahmedzadé)
Poète tadjik (Kermanchah 1887 – Moscou 1957).
Lié au mouvement démocratique d'Iran, il se réfugia en ex-U.R.S.S. après l'échec du soulèvement de Tabriz (1922). Il associa à la métrique classique des rythmes populaires pour célébrer, souvent au travers d'allégories, la révolution d'Octobre (Kremlin, 1923), l'édification du socialisme (Reportage, 1932 ; le Miroir et la Montagne, 1933 ; Voyage en Europe, 1935) et la résistance à l'invasion (Mardestan, 1941 ; Tania, 1942). En 1948, il fut critiqué pour la publication de la Péri du bonheur, mais réaffirma sa solidarité avec sa patrie d'adoption.
Lal Ded
Lalla
Poétesse indienne de langue kashmiri (XIVe s.).
Ses poèmes mystiques d'inspiration sivaïte, Lallavakyani (Dits de Lalla), apparaissent comme la première œuvre littéraire en langue kashmiri.