surréalisme (suite)
Actualité du surréalisme
On se tromperait gravement si l'on croyait, à partir des Manifestes d'André Breton, que le surréalisme s'est formé un corps de doctrine figé. En vérité, les principes se sont établis au fur et à mesure des événements, au gré des participants, à partir de quelques constantes. Plus que sa nouveauté artistique, on se plaît à reconnaître dans le surréalisme son pouvoir universel d'émancipation. Son action se ressent sur la manière dont on aborde maintenant la sexualité ou la maladie mentale. On peut douter que son intervention dans le champ politique ait été sensible à l'époque (encore que certains appels de 1934 ou de 1960 n'aient pas été sans effet) ; reste qu'il a entraîné les intellectuels et les poètes à se poser clairement la question de leur attitude face aux pouvoirs établis et aux idéologies dominantes. De sorte que l'institution de la littérature en a été transformée, ne serait-ce que sur le plan de la critique. Davantage, la vision du monde selon le surréalisme s'est répandue partout, le surréalisme « éternel » rejoignant le quotidien, ce qui a entraîné l'occultation du mouvement historique, mais – peut-être aussi – sa banalisation jusque sur les murs de nos villes et dans la publicité.