Sobol (Yehoshua)
Dramaturge israélien (Tel Mond, Israël, 1939).
Son œuvre s'inspire essentiellement de la réalité israélienne, dont il brosse souvent la satire des institutions et de la politique contemporaine. Il met également en relief le conflit des générations et tente de démystifier l'esprit pionnier des années 1920, célébré par tant d'écrivains (les Jours à venir, 1971 ; Statu quo vadis, 1973 ; Sylvestre 72, 1972 ; la Veille du vingt, 1976 ; les Locataires, 1978 ; Et il y eut un trou, 1979 ; le Dernier Strip-Tease, 1980 ; l'Âme d'un juif, la Dernière Nuit d'Atto Weininber, Ghetto, 1982). En 2000, il a publié son premier roman Silence, dont le succès a été immédiat.
sociographie littéraire
Dans la littérature hongroise, cette expression désigne un genre inauguré par un groupe de jeunes écrivains des années 1930, qui dénonçaient les conditions inhumaines dans lesquelles vivaient les paysans de l'époque. Il faut mentionner en premier lieu Ceux des Puszta (1936) de Gyula Illyés, où le poète, déjà célèbre, évoque son enfance passée au milieu des paysans et des ouvriers agricoles les plus misérables. D'autres sociographies importantes sont dues à Péter Veres (1897-1970) et à Zoltán Szabó (1910-1983). Le mouvement des écrivains populistes prit un tour nettement antiallemand pendant la Seconde Guerre mondiale ; certains d'entre eux devinrent les fondateurs du parti paysan (1945).
Socrate
(Athènes v. 470 – id. 399 av. J.-C.).
Socrate n'a rien écrit ; il est le maître de Platon, qui le met en scène dans la plupart de ses dialogues, le maître de Xénophon, qui l'évoque dans l'Économique, les Mémorables, l'Apologie de Socrate et le Banquet, et celui des « petits socratiques », tels Antisthène, Euclide et Aristippe, fondateurs des écoles cynique, mégarique et cyrénaïque. Fils d'une sage-femme, sculpteur comme son père, citoyen qui participe à la vie politique et penseur qui s'entretient avec ses amis et les jeunes gens d'Athènes, il est la cible d'Aristophane, qui fait de lui dans les Nuées (423) un philosophe de la nature, un intellectuel desséché et un sophiste tout à la fois. Accusé de ne pas croire aux dieux de la cité, d'introduire des divinités nouvelles et de corrompre les jeunes gens, condamné à mort, refusant une évasion préparée, il boit la ciguë en 399.
Juste et « sage » dont se réclament Platon et Aristote, Socrate pratique une philosophie du dialogue qui doit troubler, éveiller, « accoucher » l'interlocuteur (la « maïeutique »), examiner chaque opinion émise en montrant qu'elle est en contradiction avec d'autres croyances admises par le même homme (l'elenchos ou réfutation) ; le tout par le moyen de l'ironie (eironeia), au sens ancien d'« ignorance feinte ». Mais la connaissance que nous avons de la pensée de Socrate est indirecte, et non seulement le Socrate de Platon n'est pas le même que le Socrate de Xénophon, mais, chez le premier, G. Vlastos a distingué deux Socrate : celui des premiers dialogues d'une part, moraliste, éloigné des sciences, de l'ontologie, de la métaphysique, de la philosophie politique, et celui qui, d'autre part, dans la République par exemple, en fait l'essentiel de son propos. Reste alors le problème de savoir ce qui appartient à Socrate ou à Platon dans les dialogues de la maturité. Le rapport de Socrate avec le mouvement sophistique où certains critiques l'incluent aujourd'hui est un dernier indice de la complexité du personnage et de celle du bouillonnement intellectuel de la fin du Ve siècle avant J.-C.
Söderberg (Hjalmar)
Écrivain suédois (Stockholm 1869 – Copenhague 1941).
Maladif et mélancolique, marqué par Kierkegaard, Jacobsen, Maupassant, Anatole France et Bourget, il renoua, au-delà de la « joie de vivre » proclamée par les auteurs des années 1990, avec la tradition réaliste et pessimiste de leurs prédécesseurs. Derrière son ironie et son élégant scepticisme se cache un moraliste, dont les romans (Égarement, 1895 ; le Docteur Glas, 1905) firent scandale par leur hardiesse, et qui cherche refuge dans le rêve et ses souvenirs d'enfance (la Jeunesse de Martin Birck, 1901). Il est également l'auteur d'Historiettes (1898), à la manière d'Anatole France, de nouvelles (les Étrangers, 1903) et de pièces de théâtre (Gertrud, 1906 ; l'Étoile du soir, 1912).
Södergran (Edith)
Femme de lettres finlandaise d'expression suédoise (Saint-Pétersbourg 1892 – Raivola, Carélie, 1923).
La Lyre de septembre (1918), l'Autel de roses (1919), l'Ombre de l'avenir (1920) et surtout le Pays qui n'existe pas (1925) prodiguent des traits prophétiques ou visionnaires, les symboles d'une nature aux résonances infinies. L'œuvre clame avec l'énergie du désespoir un vouloir-vivre pathétique, dans une simplicité et une intimité de ton émouvantes. L'inspiration emprunte à la métaphysique, mais, plus que tout, s'impose une voix poétique qui tenta farouchement de triompher d'un désaccord essentiel, en exaltant la liberté souveraine du créateur déshérité.
Soffici (Ardengo)
Peintre et écrivain italien (Rignano sull'Arno, Toscane, 1879 – Forte dei Marmi, Lucques, 1964).
Poète, il révéla Rimbaud à l'Italie (A. Rimbaud, 1911), fonda avec Papini et Palazzeschi la revue Lacerba et publia une œuvre poétique dans laquelle, après avoir évolué vers le futurisme (Chimismes lyriques, 1915), il revient à la tradition classique (Marsyas et Apollon, 1937). À des fragments autobiographiques inspirés par la guerre (Journal de bord, 1915 ; Kobilek : journal de bataille, 1918) se joignent des souvenirs de sa vie de peintre cubiste (Saut dans le temps, 1938 ; Autoportrait d'un artiste italien de son temps, 1951-1955) et des essais (Cubisme et futurisme, 1914 ; Itinéraire anglais, 1948).
Sofronij Vracanski
ou Sofronij de Vraca
Prélat et écrivain bulgare (Kotel v. 1739 – près de Bucarest v. 1813).
Un des principaux représentants de la renaissance bulgare, il est l'auteur du premier ouvrage imprimé de la littérature bulgare moderne, publié à Bucarest en 1806, Recueil de dominicales, et d'une autobiographie, écrite vers 1805, la Vie et les Tribulations du pécheur Sofronij, document historique majeur sur l'anarchie qui régnait à l'époque dans son pays.