Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
M

Macé (Gérard)

Écrivain français (Paris 1946).

Sa prose musicale, éprise d'analogie, adopte le plus souvent la forme du poème. Dans des récits-essais qu'il qualifie de « divagations », il voyage, regarde, se souvient, témoigne de sa fascination pour la Rome baroque ou les jardins de Kyoto. À travers la photographie et l'écriture, il tente avant tout de déchiffrer le monde et ses représentations : images, signes, langues dont il scrute l'origine (le Jardin des langues, 1974 ; le Dernier des Égyptiens, 1988).

Macedo (Joaquim Manuel de)

Écrivain brésilien (Itaboraí 1820 – Rio de Janeiro 1882).

Son premier roman, la Brunette (1844), l'imposa comme un romantique sentimental et fit de lui un personnage officiel. Cofondateur de la revue Guanabara, il y publia l'essentiel de son poème la Nébuleuse (1857).

macédonienne (littérature)

Les premiers textes slaves, de caractère religieux, rédigés au IXe s. par Cyrille et Méthode, peuvent être considérés comme les ancêtres de la littérature macédonienne, puisque les deux apôtres ont employé pour leur œuvre évangélisatrice le dialecte parlé dans l'arrière-pays de Salonique, dont ils étaient originaires. Cette littérature bulgaro-macédonienne se poursuit jusqu'au XIIIes. et comprend, outre des écrits liturgiques et la traduction de textes sacrés, des apocryphes et des hagiographies. La spécificité macédonienne n'apparaît dans les lettres qu'au XVIIIe s. et se fait sentir par la présence d'éléments des parlers locaux dans les recueils de textes religieux (damaskini). Au début du XIXe s. des prêtres ou des moines écrivent ou traduisent leurs œuvres en langue vulgaire (Joakim Krcovski, Kiril Pejcinovik, Grigor Prlicev, Rajko Zinzifov). Cette période d'éveil est surtout marquée par l'action culturelle des deux frères Miladinov. Konstantin Miladinov (1830-1862) réunit un recueil de chant populaires, notés en Bulgarie et en Macédoine, et le publie à Zagreb (Chants populaires bulgares, 1861). Au début du XIXe s. Marko Cepenkov et Vajdan Cernodrinski composent des œuvres dramatiques en dialecte macédonien. En 1903, Krsta Petkov Misirkov définit l'individualité macédonienne par rapport aux deux autres nations slaves voisines, bulgare et serbe. En 1913, la Macédoine, libérée des Turcs, est partagée entre Bulgarie, la Grèce et la Serbie à laquelle succède la Yougoslavie en 1918. Aucun de ces États ne reconnaît l'autonomie culturelle des Macédoniens. Entre les deux guerres mondiales, plusieurs auteurs écrivent en dialecte macédonien (Vasil Iljoski, Anton Panov, Risto Krle, Kole Nedelkovski, Venko Markovski et Koca Racin). En 1945, l'autonomie politique et culturelle de la Macédoine yougoslave est reconnue et le dialecte central devient langue officielle de la République fédérée de Macédoine. Blaze Koneski, écrivain et linguiste, écrit la première grammaire systématique du macédonien (1952-1954) et contribue à la fixation de la langue littéraire. Le premier recueil de nouvelles paraît en 1947, et le premier roman, en 1952. Les auteurs les plus connus sont : Blaze Koneski, Slavko Janevski, Aco Sopov, Gogo Ivanovski, Srbo Ivanovski, Vlado Urosevik, Radovan Pavlovski, Bogomil Djuzel, Eftim Kletnikov, Sande Stojcevski, Jovan Boskovski, Meto Jovanovski, Simon Drakul, Dimitar Solev, Tasko Georgievski, Bozin Pavlovski, Dimitar Basevski et Zivko Cingo.

Macedonski (Alexandru)

Écrivain roumain (Craiova 1854 – Bucarest 1920).

Adversaire de la société Junimea, il plaide pour la modernisation de la poésie, proposant comme modèle les auteurs français. Sa conception romantique initiale, mêlant la révolte à l'exotisme (le Cycle des Nuits, 1901), évolue dans son chef-d'œuvre les Rondeaux (1916), vers un équilibre raffiné entre l'esthétisme parnassien et l'inspiration symboliste.

Macewan (Ian)

Écrivain anglais (Aldershot, Hampshire 1948).

Remarqué pour son recueil de nouvelles Premier Amour, derniers rites (1975), il publie en 1978 son premier roman, le Jardin de ciment, où apparaît déjà son obsession pour les fonctions corporelles et pour toutes les formes de sexualité déviantes ou pathologiques : une fratrie d'orphelins décide d'ensevelir le cadavre de leur mère dans une chape de béton. Il continue à explorer cette voie, avec la même fascination pour la perversion, jusque dans ses manifestations les plus atroces (Étrange Séduction, 1981 ; l'Innocent, 1990 ; Délire d'amour, 1997). Il remporte le Booker Prize en 1998 pour Amsterdam.

Mácha (Karel Hynek)

Écrivain tchèque (Prague 1810 – Litoměřice 1836).

Après des débuts en allemand (Essais de Ignaz Mácha, 1829), il découvre sa voie sous le double aspect du patriotisme et du romantisme. Son chef-d'œuvre, le poème Mai (1836), fut mal accueilli par ses contemporains avant de devenir la référence majeure de la poésie tchèque. On lui doit aussi un roman (les Tsiganes, 1836), des textes en prose (Pèlerinage aux Mons des Géants, 1836), des carnets de voyage en Italie et un journal intime.

Machado (Aníbal Monteiro)

Écrivain brésilien (Sabará, Minas Gerais, 1894 – Rio de Janeiro 1964).

Ce conteur savoureux lié au modernisme (il collabora aux revues Antropofagia et Estética) connut le succès avec les récits de la Ville heureuse (1944). Son roman, João la Tendresse (1965), évoque avec ironie un personnage de marginal, révélateur d'une société hypocrite. Passionné de théâtre, il a laissé deux pièces (la Place X, le Piano).

Machado (Antonio)

Poète espagnol (Séville 1875 – Collioure 1939).

Influencé par le modernisme de Darío mais soucieux, comme la génération de 98, d'enracinement et d'authenticité, c'est à son enfance, à l'Andalousie natale que renvoient les poèmes des Solitudes (1903), puis des Solitudes, galeries et autres poèmes (1907). Pour lui, le paysage est un état d'âme et le corps même du poète (Paysages de Castille, 1912 ; Nouvelles Chansons, 1924). Sa poésie, toute en notations intimistes, évoluera vers la simplicité et la densité de l'aphorisme populaire et impersonnel. Fragile, le poète retrouve ses forces en touchant la terre, sa terre, lieu d'une plénitude que l'écrivain semble ne pouvoir atteindre qu'en se multipliant – d'où les « poètes imaginaires » en qui il se dédouble et qui amplifient sa voix : « Abel Martin » (dans la Revista de Occidente), « Juan de Mairena » (dans le Diario de Madrid). Auteur de théâtre, Machado a composé, avec son frère Manuel, quelques drames et comédies.