Caryotakis (Constantin)
ou Constantin Karyotakis
Poète grec (Tripoli, Péloponnèse, 1896 – Préveza 1928).
Amertume désabusée et sarcasme caractérisent les œuvres (Népenthè, 1920 ; Élégies et Satires, 1927) de ce poète symboliste que le dégoût de vivre conduisit au suicide. Son pessimisme inspira de nombreux imitateurs (caryotakisme).
Casaccia (Gabriel)
Écrivain paraguayen (Asunción 1907 – Buenos Aires 1980).
Conteur naturaliste (le Hurlement, 1938), puis dans la mouvance de Kafka (le Puits, 1947), il dénonça dans ses romans la situation politique et économique difficile de son pays (Hommes, femmes et fantoches, 1928 ; Mario Pareda, 1940 ; la Limace, 1952). Exilé en Argentine (1934), il décrit la dégradation morale des émigrés paraguayens (les Exilés, 1965). On lui doit aussi des pièces de théâtre (le Bandit, 1932).
Casal (Julián del)
Écrivain cubain (La Havane 1863 – id. 1893).
Il ne composa que trois recueils de vers. Dans Feuilles au vent (1890), le poète fut inspiré par les romantiques espagnols et français ; dans Neige (1892) puis Bustes et rimes (1893), il fut influencé par Gautier et Baudelaire, ainsi que par les symbolistes et décadents français. Les thèmes variés – amertume, amour insatisfait, désir d'évasion –, la recherche métrique, le choix des mots plus exigeant relèvent du modernisme, dont il fut un des meilleurs représentants.
Casanova (Giovanni Giacomo) , dit Jean-Jacques Casanova de Seingalt
Écrivain vénitien de langue française (Venise 1725 – Dux, Bohême, 1798).
Aventurier, il est devenu un personnage romanesque et mythique autant qu'historique : le héros des films de Comencini (Casanova, un adolescent à Venise, 1969) et de Fellini (Casanova, 1976) est aujourd'hui plus célèbre que l'auteur des Mémoires. Casanova naît dans une famille de comédiens ; sans autre fortune que son ingéniosité et son talent, il entreprend des études à Padoue, puis travaille chez un avocat vénitien. En 1741, il part pour le Levant et commence ainsi une existence de voyageur : Corfou, Parme, Milan, Paris (où il se liera à la franc-maçonnerie et introduira la loterie publique) et, plus tard, la Bohême. Rien ne manque à cette vie : emprisonnements, évasions, enlèvement, expulsion, espionnage, et surtout de très nombreuses aventures féminines. Engagé en 1785 comme bibliothécaire du comte de Waldstein en Bohême, il entreprend à partir de 1789 la rédaction de ses Mémoires. Le manuscrit ne sera publié qu'après sa mort, en 1822, dans une traduction allemande, puis, en 1826-1827 en français dans une édition édulcorée. C'est seulement depuis 1960-1962 que le lecteur dispose du texte originel français des Mémoires. L'image de Casanova, modèle du libertin, a fasciné les lecteurs dès le XIXe s. Encore faut-il préciser qu'il ne s'agit pas du libertinage antireligieux, voire athée, du XVIIe s. Bien loin de la révolte métaphysique de Dom Juan, Casanova aime le plaisir sans qu'intervienne jamais la dimension du péché. Une fois terminée la carrière du libertinage, Casanova vieillissant recherche le bonheur dans l'écriture. Il n'a rien à avouer, et rien ne l'autoriserait à écrire des Mémoires, si ce n'est de s'être fait, d'abord, héros de roman.
Casaubon (Isaac)
Philologue français (Genève 1559 – Londres 1614).
Calviniste, il enseigna le grec à Genève, à Montpellier, à Lyon, puis, à partir de 1600, à Paris, où Henri IV l'avait appelé. Son œuvre comprend des éditions, des traductions, des commentaires d'une vingtaine d'auteurs anciens, grecs surtout (Diogène Laërce, Théophraste, Théocrite, Perse, Polybe, Aristote, Suétone, etc.). On lui doit également des Éphémérides, chronique de sa vie quotidienne publiée en 1850, et une Correspondance, document essentiel sur les relations intellectuelles dans les milieux humanistes de la Renaissance.
Casè (Angelo)
Écrivain suisse de langue italienne (Locarno 1936Munisio 2005).
ne levée de l'oppression par la poésie : c'est ainsi que l'on peut définir les vers sobres des Compagnons de colère (1965) qui décrivent la vie d'un canton où tout n'est que symbole du désespoir. Les proses lyriques des Certitudes précaires (1976) et l'Espoir d'une vie meilleure (1986) accentuent cette rencontre violente du quotidien et du poétique.
Casona (Alejandro Rodríguez, dit Alejandro)
Dramaturge espagnol (Tineo 1903 – Madrid 1965).
Il use dans ses pièces à thèse morale de procédés expressionnistes (la Sirène enlisée, 1934 ; Notre Natacha, 1936). Pendant son exil au Mexique et en Argentine, il continua de proclamer sa foi dans les valeurs ancestrales et les sentiments des humbles (la Dame de l'aube, 1944 ; la Barque sans pêcheur, 1945 ; Les arbres meurent debout, 1949 ; Sept Cris en mer, 1952).
Cassiodore, en lat. Flavius Magnus Aurelius Cassiodorus
Écrivain latin (Scylacium, Calabre, v. 490 – Vivarium v. 580).
Préfet du prétoire et historien des Goths, il se retira en 540 au monastère de Vivarium, où il introduisit la règle de copier les manuscrits. Son œuvre principale, les Institutions (Institutiones divinarum et saecularium litterarum), définit et fonde les « arts libéraux ». Elle eut une importance décisive dans la formation de la culture monastique et le développement de la vie culturelle du premier Moyen Âge.
Cassir (Michel)
Poète libanais de langue française (Alexandrie 1952).
Docteur en chimie, il a vécu neuf ans au Mexique avant de s'installer en France. Il est notamment connu pour son engagement politique. On lui doit de nombreux recueils de poèmes : le Sang qui monte lucide (1976), Innocence comme une racine flambée (1977), Une étoile avala moi (1979), Il est temps d'arracher l'oreille bleue du charme (1982), À cause des fusées et de la mélancolie (1986), Il se peut que le rêve d'exister (1991), Ralenti de l'éclair (1995).
Cassola (Carlo)
Écrivain italien (Rome 1917 - Montecarlo di Lucca 1987).
Dans le contexte du « néoréalisme », Cassola se distingue pour son ton intimiste, qui se base sur sa théorie du « subliminaire » : la théorisation d'un regard au-delà de la réalité normale. Dans ce prisme, ses romans les plus significatifs sont : Fausto et Anna (1952), la Coupe de bois (1954), la Fille (1960), Un cœur aride (1961), le Chasseur (1964), Une liaison (1970).