Barlow (Joel)
Écrivain et diplomate américain (Redding, Connecticut, 1754 – Żarnowiec, près de Cracovie, 1812).
Ami de La Fayette et de Thomas Paine, il fut ambassadeur en France, conseiller de Jefferson et, comme témoin de la Révolution, un Jacobin convaincu. Il a laissé un poème épique, la Colombiade (1807), répertoire des grands thèmes idéalistes américains sur la fondation du Nouveau Monde.
Barnes (Djuna)
Femme de lettres américaine (Cornwall-on-Hudson, New York, 1892 – New York 1982).
Célèbre parmi les écrivains anglo-saxons de Paris (Stein, Eliot, Joyce, Nin) dès son premier livre (Un livre, 1923), elle publia des nouvelles (Une nuit parmi les chevaux, 1929), reprises dans la Passion (1962), et des romans (Ryder, 1928 ; l'Almanach des dames, 1928). Le Bois de la nuit (1936) met en scène des personnages psychopathes dans une Europe ruinée et corrompue par le mal. L'Antiphon (1958) est un drame poétique. L'ensemble de l'œuvre vaut par son inspiration féminine, par l'attention portée au pouvoir du mal et à la valeur rédemptrice de la conscience.
Barnes (Julian)
Écrivain anglais (Leicester 1946).
Journaliste, Barnes publie son premier roman, Metroland, en 1980. En 1984, le Perroquet de Flaubert, enquête mi-biographique, mi-fictionnelle sur le grand romancier français, obtient un succès mondial ; en 1986, il est le premier écrivain anglais à recevoir le prix Médicis, catégorie Essais, et, en 1988, devient chevalier des arts et lettres. Auteur de textes inclassables, indifférent aux frontières traditionnelles entre les genres, Julian Barnes appartient au courant « postmoderne », qui revisite l'histoire de la littérature avec ironie, en ayant recours à des techniques comme le collage ou le pastiche. La consécration vient en 1989 avec Une histoire du monde en 10 chapitres et demi ; le premier chapitre est une réécriture de l'histoire du Déluge, vue par un passager clandestin de l'Arche de Noé, un ver à bois particulièrement acerbe. Le thème du naufrage unifie ce qui pourrait passer au premier abord pour une simple suite de récits, mais qui constitue en fait une réflexion sur les rapports entre réalité et récit, entre Histoire et fiction. Le triangle amoureux apparu dans Love, etc. (1991) revient dans Dix Ans après (2000). England, England (1998) se présente comme un conte philosophique situé dans un avenir proche où l'Angleterre tente de lutter contre l'uniformisation imposée par l'Europe. Le recueil de nouvelles Outre-Manche (1996) fait évoluer en France des personnages britanniques ; la francophilie de Julian Barnes se confirme avec les textes rassemblés dans Quelque chose à déclarer (2002). Sous le pseudonyme de Dan Kavanagh, Barnes a également publié quatre romans policiers dans les années 1980.
Barnes (Peter)
Auteur dramatique anglais (Londres 1931 – id. 2001).
Héritier d'Artaud, de Beckett et de Brecht, Peter Barnes choisit de recourir au grotesque pour pousser le spectateur à prendre conscience des injustices de la société contemporaine. Le héros de Honni soit qui mal y pense, son premier succès (1968), est un aristocrate fou qu'on marie pour assurer la pérennité de la lignée. Rires ! (1978) oppose les atrocités commises par Ivan le Terrible à celles des camps de concentration. Dans une langue riche et très travaillée, Barnes s'attaque aux figures du pouvoir tant spirituel que temporel. Voulant susciter à la fois le rire et l'horreur, il ne recule ni devant le scatologique ni devant la violence exacerbée.
Baroja (Pío)
Écrivain espagnol (Saint-Sébastien 1872 – Madrid 1956).
Ses premières œuvres sont consacrées à son pays natal. La trilogie Terre basque réunit la Maison Aizgorri (1900), le Seigneur de Labraz (1903), Zalacaín l'aventurier (1909). Une autre trilogie met en scène des personnages des bas-fonds de Madrid aux prises avec les conventions sociales : la Quête (1904), Mauvaise Herbe (1904) et Aurore rouge (1905). Il crée un héros atrabilaire d'un romantisme anarchique dans Aventures, trouvailles et mystifications de Silvestre Paradox (1901). Ses meilleures créations incarnent sa propre jeunesse à travers des personnages inadaptés, tel Andrés Hurtado (l'Arbre de la science, 1911). Mémoires d'un homme d'action (22 volumes, 1913-1935) font revivre l'histoire du XIXe siècle sous une forme romancée. Anticlérical, nietzschéen, homme de la « génération de 98 », surnommé « l'ours basque » mais aussi le « Dostoïevski espagnol », Baroja s'insurge contre tout ce qui limite la liberté de l'individu, de Chemins de perfection (1901) à Mémoires (1944-1949).
Baron (Devorah)
Femme de lettres israélienne d'expression hébraïque (Ouzda, Biélorussie, 1887 – Tel-Aviv 1956).
Issue d'une famille religieuse, elle acquit, dès l'enfance, une connaissance approfondie des sources du judaïsme traditionnel. En 1911, elle immigra en Palestine et devint rédactrice des pages littéraires du journal Ha-Poel Ha-Zaïr. Première lauréate du prix Bialik en 1934 pour son recueil de nouvelles Histoires (1927), elle puise essentiellement les thèmes de son œuvre dans ses souvenirs d'enfance et dans la vie des communautés juives d'Europe orientale (Éclats, 1948 ; Hier, 1955 ; En passant, 1960).
Baron (Jacques)
Poète français (Paris 1905 – id. 1986).
Auteur précoce, il a fait partie des fervents du surréalisme, dans lequel il s'est immédiatement reconnu et qui lui a fourni l'orientation décisive de sa parole, ainsi qu'un amour à jamais d'images qui savent faire place à la douceur (Oui j'irai jusqu'au bout sur mes jambes de soie). Son principal recueil, l'Allure poétique (1924), témoigne d'une sensibilité aiguë au merveilleux recelé par le quotidien. Autres titres : le Noir de l'azur (1945), les Quatre Temps (1966).
Baronian (Hagop)
Écrivain arménien (Andrinople, auj. Edirne, 1843 – Istanbul 1891).
L'un des fondateurs de la prose arménienne occidentale, c'est un satiriste qui, dans ses récits et ses comédies, brosse de savoureux portraits du petit peuple, boutiquiers et paysans attirés par les villes, tout en dénonçant les mœurs des grands (les Honorables Gueux, 1880 ; Maître Balthasar, 1886).