Ibn al-Farid (Umar ibn Ali)
Mystique et poète égyptien (Le Caire 1181 – id. 1235).
Son Diwan, fort original, est composé de courtes pièces plus un long poème mystique de 760 vers. L'amour, qu'il se plaît à décrire avec talent, oscille entre le corporel et le spirituel.
Ibn al-Kalbi (Hicham)
Savant arabe (vers 737-819 ou 821).
Bien que la plupart de ses œuvres soient perdues, il est considéré comme l'un des fondateurs de l'historiographie arabe et l'une des sources incontournables des données poétiques et narratives, historiques ou légendaires, qui ont alimenté des auteurs plus tardifs comme al-Tabari ou Abu al-Faradj al-Isfahani.
Ibn al-Muqaffa (Abd Allah)
Écrivain arabe (Djur ? v. 720 – v. 756).
Il représente le modèle de ces fonctionnaires de la chancellerie impériale du califat 'abbasside, souvent non arabes d'origine, mais qui créèrent, pour les besoins de l'administration, une langue résolument ouverte sur le monde alors en train de naître. Ils firent mieux : rompus à cet exercice, ils l'élargirent à la composition d'œuvres littéraires, si bien que lettré et fonctionnaire devinrent bientôt, en nombre de cas, synonymes. Autre caractéristique : leur origine même les fit souvent militer pour l'avènement d'une civilisation originale exprimée en arabe et éclairée par l'islam, mais où toutes les composantes de ce nouveau monde devaient voir assigner leur juste place à leurs cultures respectives. C'est dans ce contexte, où l'on lutte sans cesse pour le pouvoir, que se déroule la carrière administrative et politique d'Ibn al-Muqaffa', carrière mouvementée et brève, terminée par un épouvantable supplice. Le miracle est que, en si peu d'années, cet homme ait pu tant donner.
Il a traduit, du persan en arabe, des ouvrages sur l'histoire, les traditions et les institutions de l'Iran prémusulman, et surtout un recueil de fables, Kalila et Dimna, que l'on peut tenir à bon droit pour l'un des chefs-d'œuvre de la littérature universelle. L'ouvrage, qui remonte, par-delà le persan, à des originaux indiens, porte le nom des deux chacals héros de la fable principale. Il est conçu selon le modèle du « miroir des princes », soit un recueil de conseils, souvent en forme de maximes, illustrant une conduite idéale de gouvernement. Le livre, traduit en diverses langues, connut une prodigieuse fortune qui estompa parfois certains traits de l'original, mais on n'aura garde d'oublier que celui-ci s'inscrit dans les perspectives et la culture chères à Ibn al-Muqaffa' : l'auteur y dessine, selon une morale pratique et rationaliste, un État qui trouve son fondement non dans la religion, mais dans un droit spécifique inspiré par la justice et l'efficacité.
Ibn al-Mutazz (Abu l-Abbas Abdallah)
Poète arabe (Samarra 861-908).
Prince abbasside de Bagdad, il fut, à la suite d'une conspiration de palais, proclamé souverain, mais l'entreprise échoua au bout de quelques heures : abandonné par ses partisans, le « calife d'un jour » fut pris et tué. Pour les lettres arabes, Ibn al-Mu'tazz est l'un des grands poètes de son temps, celui qui, tout en respectant l'esprit et les formes du lyrisme traditionnel, sut l'ouvrir aux thèmes et aux accents d'une sensibilité nouvelle, née dans les grandes villes de l'Iraq. Il a voulu aussi, de cette poésie, se faire le théoricien : son Kitab al-badi', où il étudie les figures et autres procédés du genre, dans la production antérieure et contemporaine, ouvre la voie aux futures recherches de la poétique arabe. Par ailleurs auteur d'une anthologie de poètes récents et d'un ouvrage de morale et de culture générale, Ibn al-Mu'tazz, calife malheureux, a survécu comme authentique prince des lettres.
Ibn al-Nadim (Abu l-Faradj Muhammad)
Écrivain arabe (mort en 995 ou 998).
Ce libraire, qui vécut à Bagdad, a laissé un Index où il a voulu mentionner tous les livres rédigés en arabe. Il fournit, outre les titres des œuvres, une foule d'informations sur les traductions du grec, du persan et du sanskrit, la philosophie de Platon et d'Aristote, l'origine des Mille et Une Nuits et d'autres recueils de contes, des biographies, diverses croyances, etc. Le Fihrist offre ainsi plus qu'un index : tout un panorama culturel.
Ibn al-Naqib (Abd al-Rahman Ibn Muhammad)
Poète et écrivain arabe (Damas 1638 – 1670).
Fils d'une famille de l'aristocratie damascène et, plus précisément, du naqib al-achraf (chef des 'Alides, d'où il tire son nom), il a bénéficié d'une solide formation et a appris le turc, langue administrative de l'époque, ainsi que le persan dont certains éléments ou formes poétiques ont été mêlés à son œuvre en langue arabe. Ibn al-Naqîb semble s'être distingué surtout dans des genres nouveaux, les mutarahat et les tamathil : ces courtes pièces, qui ont l'allure d'un récit de fiction, associent d'une manière précise et originale prose rimée et poésie. À la différence de la maqama, ces pièces ont un destinataire particulier (souvent dans le cadre d'une joute entre lettrés) et privilégient le descriptif sur le narratif, et plus particulièrement la description de la nature.
Ibn al-Rumi (Abu l-Hasan Ali ibn al-Abbas)
Poète arabe (Bagdad 836 – id. 896).
De tendances opposées à la dynastie régnante, mais soucieux de la protection des plus grands personnages, il partagea sa vie entre l'éloge et la satire, les honneurs et les désillusions. La légende le dépeindra comme un homme auquel son caractère difficile valut de périr empoisonné. Cependant, ce fut un grand poète : il a laissé des pièces d'excellente facture, où la simplicité et un bonheur nouveau de l'expression, outre leur intérêt propre, semblent annoncer Abu Firas al-Hamdani ou al-Sanawbari.
Ibn al-Wardi (Abu Hafs Umar)
Écrivain arabe (Ma'arrat al-Nu'man 1290 ou 1292 – Alep 1349).
Il fut juriste et magistrat, mais, à la suite d'un rêve, choisit de se consacrer à la littérature. Il se fit un nom en poésie (Lamiyyat al-ikhwan), l'essentiel de son activité étant toutefois consacré à la prose et notamment aux commentaires, résumés ou réécritures d'ouvrages antérieurs.