Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
F

Fujiwara No Sadaie
ou Fujiwara No Teika

Poète japonnais (1162 – 1241).

Fils de Fujiwara no Shunzei – lui-même grand poète –, il fut l'un des plus illustres représentants de cet art au début du Moyen Âge japonais. Outre son activité de poète et de théoricien, il participa activement à l'élaboration d'anthologies impériales comme le Shinkokin-shu. Il fut en outre le premier philologue de l'histoire du Japon, et sans doute le compilateur du Hyakunin-isshu, recueil poétique très populaire encore aujourd'hui.

Fujiwara Tomomi

Écrivain japonais (Fukuoka 1955).

Après avoir été rédacteur indépendant dans des revues et dans la publicité, il se fit remarquer dès son premier roman Échec au roi (1990), et reçut le prix Akutagawa en 1992 pour Conducteur de métro, qui décrit sensuellement les différents visages de la vie urbaine. Suivent Ratage, Amour du crime, et le Ciel bleu dans l'écrin, dénonçant l'illusion d'une réalité virtuelle dans la vie moderne.

Fukazawa Shichiro

Écrivain japonais (Yamanashi 1914 – 1987).

Né dans une région montagneuse, il vint à Tokyo après ses études secondaires. Il travailla longtemps comme guitariste de music-hall à Tokyo. En 1956, son premier roman Étude à propos des chansons de Narayama, qui reprend le récit traditionnel populaire sur l'abandon des vieilles femmes, reçut le prix Chuokoron de la première œuvre et le fit admettre au rang des écrivains. Il continua d'écrire des romans sur les bas-fonds de la société, parmi lesquels on peut citer : Rivière Fuefuki, roman, 1958 ; Chanson pour la disparition de l'humanité, essai, 1963 ; Paysan volontaire, essai, 1968 ; Vie de gens du peuple, récit, 1970 ; les Poupées de Michinoku, récit, 1979.

Fukunaga Takehiko

Écrivain japonais (Fukuoka 1918 – 1979).

Après ses études de littérature française à l'Université de Tokyo, il fonde en 1942, avec Nakamura Shinichiro et Kato Shuichi, le cercle « Matinée poétique ». Sa sensibilité poétique, formée sous l'influence de la poésie symboliste française, ainsi que des romans contemporains, se manifeste dès ses premières œuvres : l'Univers de Baudelaire (essai, 1947), Une jeunesse (poésie, 1948) et la Pagode (nouvelle, 1948). Tourmenté  par une longue maladie (1945-1952), il pose sur la réalité un regard qui porte l'empreinte de la mort : les Herbes en fleurs, 1954 ; les Heures de la nuit, 1955 ; et l'une de ses œuvres maîtresses, Climats, 1952-1957. Son roman l'Île de la mort (1971), qui relate vingt-quatre heures de la vie d'un homme jusqu'au bombardement de Hiroshima, est considéré comme l'un des sommets de la littérature japonaise contemporaine.

Fukuzawa Yukichi

Écrivain japonais (Osaka 1834 – Tokyo 1901).

Fils d'un samouraï de rang inférieur, il expérimente dès l'enfance la rigidité et les injustices du système féodal japonais. Ayant reçu jusqu'à l'âge de 20 ans une formation poussée dans le domaine de la culture classique chinoise, il se rend à Nagasaki pour s'adonner aux « études hollandaises », puis à Edo, en 1859, où il entreprend l'étude de l'anglais. Envoyé en mission par le gouvernement shogunal, il séjourne par trois fois (1860, 1862, 1867) en Amérique et en Europe, où il ressent l'impérieuse nécessité de transformer son pays replié sur lui-même. L'Occident, sa culture scientifique et son système d'éducation représentent moins pour lui un modèle à copier qu'un esprit à saisir : une certaine liberté de pensée, une autonomie du regard. Le panorama de la civilisation occidentale, qu'il développe dans l'État de l'Occident (1866-1870), fut sans doute l'un des ouvrages de référence les plus importants du nouveau gouvernement de Meiji. Fukuzawa considérait l'éducation comme l'unique moyen de résorber les inégalités entre les hommes : il fonda, en 1858 à Edo, une école des « sciences hollandaises » puis, en 1868, l'école Keio consacrée à l'enseignement des connaissances du monde moderne. Invitation à la science (1872-1876) reste l'un de ses ouvrages les plus célèbres par la phrase qui l'introduit : « Le ciel n'a pas créé l'homme au-dessus de l'homme, ni l'homme au-dessous de l'homme. » Son Autobiographie d'un vieillard (1898-1899) a, par ailleurs, sa place parmi les chefs-d'œuvre de la littérature autobiographique.

Furetière (Antoine)

Écrivain français (Paris 1619 – id. 1688).

Issu de la petite bourgeoisie, il fut d'abord avocat, puis procureur fiscal, pour entrer enfin dans les ordres. Il se fit connaître par des Poésies diverses (1655) et le Voyage de Mercure (1659). L'aspect parodique de ces œuvres se retrouve dans le Roman bourgeois (1666), où il prend à contre-pied le roman galant et précieux, qu'il traite sur le mode burlesque, comme le suggère déjà le titre. Réagissant contre les abus du « romanesque », Furetière ouvre la voie d'un nouveau roman. Il met en scène des personnages, des métiers et des quartiers de Paris ignorés des romans à la mode. Le second livre, transformé en roman à clé, constitue une satire amusante de la société galante. Réaliste (notamment dans sa « transcription » de conversations quotidiennes), touchant à la satire, l'œuvre s'inscrit dans le courant du « roman comique » par son parti pris parodique et par son décousu. Ami de Racine, de Molière et de La Fontaine, Furetière, élu à l'Académie française en 1662, en fut exclu peu après. Il décida alors de rédiger son propre dictionnaire (Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots français tant vieux que modernes et les termes des sciences et des arts), qui parut en Hollande (1690), avec une préface de Bayle. Ce dictionnaire, concurrent de celui de l'Académie, est riche d'expressions proverbiales et de termes scientifiques, puisqu'il privilégie dans sa démarche l'exhaustivité contre une sélection faite au nom du bon goût.

Furnadziev (Nikola Jordanov)

Poète bulgare (Pazardzik 1903 – Sofia 1968).

Auteur de plusieurs receuils, dont le premier, Vent printanier (1924), reste le meilleur et l'un des plus représentatifs des tendances expressionnistes dans la poésie bulgare des années 1920, ce poète, d'une langue tragique et rude, est fortement tributaire du folklore et du panthéisme. De nombreux éléments naturalistes participent à un kaléidoscope d'images d'une très grande intensité dramatique, expression d'une souffrance collective et d'un esprit tourmenté (Arc-en-ciel, 1928).