Joseph Hazzaya
ou Joseph le Voyant
Moine nestorien et écrivain syriaque (VIIe-VIIIe s.).
Il est l'auteur d'une œuvre très abondante mais en partie perdue, écrite sous son nom ou celui de son frère Abdiso : un Paradis des Orientaux, un Livre du trésorier, un Traité sur l'essence divine, des Chapitres de science et un Livre des questions, ainsi qu'une Lettre sur les trois degrés de la vie monastique. Sa doctrine s'inspire de la spiritualité expérimentale du pseudo-Macaire et de celle, plus intellectualiste, d'Évagre le Pontique.
Josèphe (Flavius)
Historien juif (Jérusalem 37 ou 38 – apr. 100).
Issu d'une famille sacerdotale, il suit des études rabbiniques et, après trois années dans le désert, il décide, à 19 ans, de « se conduire en suivant les principes de la secte des Pharisiens, qui présente des ressemblances avec ce que les Grecs appellent l'école du Portique » (Autobiographie, 7-12). Envoyé à Rome, en 64, pour solliciter de Néron la libération de prêtres juifs, il revient impressionné par la puissance de l'Empire, et tente de convaincre ses compatriotes qu'une rébellion les mènera à l'échec, mais, ensuite, il organise la résistance en Galilée. Lorsque Vespasien envahit celle-ci, Josèphe est bloqué dans la ville de Jotapath, prise en quarante-neuf jours. Il se réfugie, avec des compagnons, dans une grotte, échappe au suicide collectif et se rend à l'ennemi. Conduit devant Vespasien, il prophétise l'élévation à l'Empire du général et de son fils, Titus. Vespasien devient empereur en 69 ; Josèphe, affranchi (« Flavius »), accompagne Titus à Jérusalem et sert d'intermédiaire. Après la chute de Jérusalem, il accompagne Titus à Rome.
Quatre ouvrages de Josèphe nous sont parvenus : deux traités historiques, la Guerre des Juifs contre les Romains et les Antiquités judaïques ; deux écrits polémiques, le Contre Apion et l'Autobiographie. La Guerre des Juifs [Peri tou Ioudaikou polemou], publiée vers 78 apr. J.-C., est consacrée à la révolte des Juifs en 66-70 et à sa répression. Ce récit, influencé par Thucydide, est aussi une apologie de son auteur, et rassemble les témoignages des acteurs du conflit et des documents dans un style empreint d'une grande vivacité. Les Antiquités judaïques [Ioudaïkê Arkhaiologia], imitant les Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse, furent publiées en 93-94, en vingt livres qui recouvrent l'histoire d'Israël de la Création du monde à la guerre contre Rome. Pour les derniers siècles, Josèphe utilise le Ier Livre des Maccabées et recourt à des auteurs dont l'œuvre est perdue ou à la tradition orale : la haggadah traditionnelle enjolive les récits bibliques en y insérant des légendes colorées, par exemple à propos de Moïse. D'un grand intérêt historique pour la période du second Temple, le récit comporte des passages contestés, comme celui qui est relatif au Christ (XVIII, 3-3). L'Autobiographie, appendice à la seconde édition des Antiquités, répond aux accusations de Juste de Tibériade contre la conduite de Josèphe durant ses six mois de commandement en Galilée et le siège de Jotapath. Le Contre Apion, en deux tomes, répond aux critiques soulevées par les Antiquités judaïques : Josèphe s'efforce d'y démontrer l'antiquité du peuple juif.
L'œuvre de Josèphe est importante pour l'histoire du canon des Écritures et du judaïsme. La halachah, ou pratique légale, n'étant pas encore fixée, certaines règles qu'il rapporte représentent un état antérieur à leur expression rabbinique. Enfin, on trouve dans les Antiquités judaïques de nombreuses traditions juives, ou haggadot, qui n'ont pas d'équivalent dans les recueils midrashiques postérieurs.
Josi (Uma Sankar)
Poète indien de langue gujarati (Babhana 1911).
Il s'inspire de la poésie de Tagore dans la Paix universelle (1937) et donne une réinterprétation des Purana dans Pracina et Mahaprasthan (1944). Il est également l'auteur d'essais (la Rigueur du poète) et de Souvenirs.
Jósika (Miklós)
Écrivain hongrois (Torda, Transylvanie, 1794 – Dresde 1865).
Ses romans historiques révèlent l'influence de Walter Scott (le Dernier Bátory, 1837). Après la guerre d'indépendance de 1848-1849, il fut condamné à mort et dut s'exiler en Allemagne.
Josué (livre de)
Avec les livres des Juges, de Samuel et des Rois, il constitue le recueil des « Premiers prophètes » de la Bible hébraïque, influencée par l'idée théologique de la rétribution présente dans le Deutéronome. La première partie du livre retrace la conquête de Canaan par les Israélites sous la conduite de Josué, successeur de Moïse ; la seconde évoque le partage de Canaan entre les tribus. Le livre se termine par la séparation des tribus et le récit du renouvellement de l'alliance sur le sol de Canaan.
Jotuni (Maria)
Femme de lettres finlandaise de langue finnoise (Kuopio 1880 – Helsinki 1943).
Psychologue à l'humour mordant, elle a développé un style personnel dans de brefs récits dialogués ou monologués où elle parvient à saisir la situation tragique, la solitude, le manque de chaleur de ses personnages, la plupart féminins et d'origine modeste (De l'amour, 1906 ; Puisqu'il y a les sentiments, 1913 ; le Crime de Martin, 1914 ; Cœurs de femmes, 1929). Ses comédies (la Côte de l'homme, 1914) et ses drames (le Veau d'or, 1918) sont devenus des classiques.
Jouanard (Gil)
Poète français (Avignon 1937).
Ancien journaliste et rédacteur d'encyclopédies, organisateur des premières résidences d'écrivains à Villeneuve-lès-Avignon en 1982, c'est un promeneur attentif aux paysages et aux choses du quotidien (le Goût des choses, 1994 ; C'est la vie, 1997), un observateur subtil et savamment ingénu de ses contemporains (Plutôt que d'en pleurer, 1995). S'il aime aussi se pencher sur son enfance (Jours sans événements, 1983 ; Un corps entier de songes, 1985 ; Tout fait événement, 1998), il se définit avant tout comme un « enregistreur monomaniaque d'instants » (Mémoire de l'instant, 2000), sous le parrainage revendiqué de Jean Follain (D'après Follain, 1997) et de Chardin (Bonjour, Monsieur Chardin !, 1994).