Vivanti (Annie)
Femme de lettres italienne (Londres 1868 – Turin 1942).
Carducci fit la préface de son recueil de poèmes (Poésie, 1890) et tomba amoureux d'elle. Actrice de théâtre, elle a écrit plusieurs drames ainsi que des romans et des nouvelles d'un sentimentalisme assez conventionnel, parmi lesquels on citera Circé (1912) et Vae victis (1917).
Vives (Juan Luis)
Humaniste espagnol (Valence 1492 – Bruges 1540).
Catholique orthodoxe et homme de vaste culture, il fut le représentant espagnol le plus illustre de l'humanisme religieux et théologique. Vivement intéressé par la pédagogie, les phénomènes relatifs à la mémoire, à la langue, à l'intelligence et aux passions, il s'efforça de bâtir une morale sur des bases concrètes et psychologiques et parvint à une synthèse approfondie de l'éthique socratique et chrétienne. Outre des études sociologiques et politiques, il rédigea également un traité d'apologétique chrétienne dirigée contre le judaïsme et l'islamisme.
Viviani (Raffaele)
Acteur et écrivain italien (Castellammare di Stabia 1888 – Naples 1950).
Poète (Palette, 1931) et remarquable acteur, il juxtapose avec émotion et drôlerie dans son théâtre des scènes de la vie populaire napolitaine, exprimées en dialecte (la Ruelle, 1917 ; Rue Toledo la nuit, 1918 ; la Portée, 1924 ; Pêcheurs, 1924 ; les Gitans, 1926). Il a marqué le théâtre napolitain, de De Filippo jusqu'à la dramaturgie contemporaine.
Vivien (Pauline-Mary Tarn, dite Renée)
Poétesse française (Londres 1877 – Paris 1909).
Son inspiration est nettement baudelairienne et toute son œuvre porte l'empreinte de Sappho, qu'elle traduira en 1903. Chaque vers d'elle semble cueillir une partie de ces ombres spleenétiques et raphaéliques qui font les délices de ses amies Natalie Barney, Liane de Pougy, Colette ou Émilienne d'Alençon. Dans ce mélange d'irréalité et de paganisme, l'amour homosexuel féminin trouve son expression moderne la plus fidèle et la plus décidée (Études et Préludes, 1901 ; Cendres et Poussières, 1902 ; Brumes de fjord, 1902 ; Du vert au violet, 1903 ; la Vénus des aveugles, 1904 ; la Dame à la louve, 1904 ; À l'heure des mains jointes, 1906 ; Dans un coin de violettes, 1909).
Vivier (Robert)
Écrivain belge de langue française (Chênée-les-Lièges 1894 – La Celle-Saint-Cloud 1989).
Engagé volontaire en 1914, il combat sur le front de l'Yser en simple soldat : il lui faudra près de cinquante ans pour exorciser, en l'intériorisant, le visage de la guerre (la Plaine étrange, 1923 ; Non, 1931 ; Avec les hommes, 1963). Romancier populiste – d'un populisme « anoblissant » –, c'est aussi un observateur minutieux, greffier des petites choses de la vie. Ses héros sont saisis dans la vie unanime qui les subjugue et les emporte (Folle qui s'ennuie, 1933 ; Mesures pour rien, 1947). Il raconte ainsi la vie d'Antoine le Guérisseur, ouvrier métallurgiste fondateur, au début du siècle, d'une secte mystique dans la banlieue industrielle de Liège (Délivrez-nous du mal, 1936). Poète issu du Parnasse, il emprunte l'esthétique symboliste pour s'approcher, vers 1927, du surréalisme (Au bord du temps, 1936 ; Tracé par l'oubli, 1951 ; Un cri du hasard, 1966 ; le Train sous les étoiles, 1976 ; S'étonner d'être, 1978). Cet universitaire liégeois, romaniste, exégète de Dante, Baudelaire, Villon, Racine, Verlaine ou Supervielle, est également l'auteur de réflexions sur la traduction et sur l'essence de la poésie.
Vizyinos (Georges)
Écrivain grec (Thrace 1849 – Athènes 1896).
Ses nouvelles, écrites avant de sombrer dans la folie, marquées par des éléments autobiographiques, l'influence du romantisme allemand et un intérêt profond pour la psychologie (le Péché de ma mère, 1883 ; les Suites de l'ancienne histoire, 1884), constituent une œuvre unique et inclassable.
Vladimov, pseud. de Georgi Nikolaïevitch Volossevitch
Écrivain russe (Kharkov, 1931 – Francfort 2003).
Le Fidèle Rouslan (1969), roman auquel est lié le nom de Vladimov, ne put pas voir le jour en U.R.S.S. avant 1989. L'écrivain y donne, à travers l'histoire d'un chien de garde, une description minutieuse de la déchéance morale qu'entraîne le goulag, monde à part dont les lois conduisent l'individu à renier son humanité. En 1983, Vladimov part pour Munich et est déchu de sa nationalité soviétique.
Vlajkov (Todor)
Écrivain bulgare (Pirdop 1865 – Sofia 1943).
Étudiant à l'université de Moscou (1885-1888), il se passionna pour les idées pédagogiques de Tolstoï et des populistes russes. Instituteur, il collabora à des journaux démocratiques. Influencés par le populisme, ses récits et ses nouvelles, à tendance sociale et humanitaire, offrent une peinture réaliste de la paysannerie bulgare, à laquelle ils empruntent certains éléments dialectaux, et contiennent, entre autres, une magistrale présentation des caractères féminins (la Petite Fille du vieux Slavtcho, 1889 ; Tante Guéna, 1891 ; le Garçon de ferme, 1892 ; l'Instituteur Milenkov, 1894). On lui doit aussi d'attachants recueils de souvenirs (Choses vécues, 1934-1942).
Vodnik (Valentin)
Poète et publiciste slovène (Zgornja Siska, près de Ljubljana, 1758 – 1819).
Il a publié un Calendrier, premier périodique en langue slovène. Dans ses poèmes d'inspiration néoclassique, il adapte la prosodie du chant populaire. Favorable au régime français en Slovénie (1809-1813), il compose son ode célèbre, l'Illyrie ressuscitée (1811).
Vogel (David)
Poète et écrivain hébraïque (Russie 1891 – 1944).
Après avoir vécu à Vienne et à Paris, il partit pour la Palestine en 1929 mais retourna en Russie, après un court séjour en Europe. Déporté en 1944 dans un camp de concentration, il y disparut. Outre les poèmes, lyriques et pessimistes (Kol ha-Shirim, 1966), il publia des romans (Avec vue sur la mer, 1932 ; la Vie conjugale, 1929) et des nouvelles où il décrit les intellectuels juifs en Europe au début du XXe siècle.
voghb
ou voghbergoutioun
Dans l'Arménie antique, thrène chantant les mérites et la fin tragique d'un mort. Par la suite, plaintes du pécheur sur lui-même, à l'image des prophètes de l'Ancien Testament pleurant sur Israël : c'est en ce sens que Grigor Narekatsi écrivit son Livre de lamentations. Enfin, plaintes d'un poète sur un désastre collectif, comme la Complainte d'Édesse de Nersès le Gracieux.