Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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Le Lionnais (François)

Mathématicien et écrivain français (Paris 1901 – Boulogne-sur-Seine 1984).

Auteur d'un Dictionnaire des mathématiques (1979), d'essais sur la méthodologie des sciences modernes (Courants de la pensée mathématique, 1948) et sur le jeu d'échecs, il fut, avec Raymond Queneau, l'un des principaux membres du Collège de pataphysique et le fondateur de l'Oulipo (À propos de la littérature expérimentale, 1961 ; Raymond Queneau et l'amalgame des mathématiques et de la littérature, 1977).

Le Moyne (Pierre)

Jésuite et écrivain français (Clermont-en-Bassigny 1602 – Paris 1672).

Connu surtout pour ses Peintures morales, où les passions sont représentées par tableaux, par caractères et par questions nouvelles et curieuses (1640), qui relèvent de la « rhétorique des peintures » et où il concilie le souci d'une prose d'art en français, dans l'esprit de Guez de Balzac, avec les techniques à effets de l'éloquence sacrée, le père Le Moyne s'essaya aussi à l'épopée nationale (Saint-Louis ou la Couronne reconquise sur les infidèles, 1658). Sa Dévotion aisée (1652), qui concile spiritualité et exigences mondaines, dans la tradition salésienne, est une des cibles de Pascal dans ses Provinciales.

Le Noble (Eustache) , baron de Saint-Georges et de Tennelière

Écrivain français (Troyes 1643 – Paris 1711).

Cet ancien procureur général au parlement de Metz fut mis en prison et dut affronter de nombreux procès pour faux et adultère. Obligé de vivre de sa plume, il écrivit des ouvrages de morale, d'histoire, mais aussi des pasquinades célèbres, le Songe de Pasquin (1689). Traducteur de Perse, il a laissé des poésies héroïco-satiriques (l'Allée de la seringue, 1675 ; la Fradine ou les Ongles rognés, 1690), des comédies (les Deux Arlequins, 1700) et des romans (Zulima ou l'Amour pur, 1694 ; le Gage touché, histoires galantes et comiques, 1722).

Le Prince de Beaumont (Marie)

Femme de lettres française (Rouen 1711 – Chavanod, près d'Annecy, 1780).

Elle se consacra à la pédagogie (Éducation complète, 1762 ; le Magasin des pauvres artisans, 1768). C'est dans un recueil d'anecdotes morales pour les enfants (le Magasin des enfants, 1757) qu'elle publia le conte de la Belle et la Bête.

Le Rouge (Gustave Lerouge, dit)

Écrivain français (Valognes 1867 – Paris 1938).

Ami de Verlaine, il fréquenta d'abord les symbolistes et écrivit de la poésie (il racontera cette époque dans Verlainiens et Décadents, 1928). Il devint secrétaire dans un cirque, puis reporter au Petit Parisien. Passant par le théâtre et des ouvrages de commande, il trouva sa voie dans la littérature populaire : romans d'aventures (la Conspiration des milliardaires, avec G. Guitton, 1899-1900 ; la Princesse des airs, 1902), récits sentimentaux (le Secret de la châtelaine, 1911), romans policiers (le Fantôme de la danseuse, 1914) et surtout romans de science-fiction : le Prisonnier de la planète Mars (1908), le Mystérieux Docteur Cornélius (1912-1913). C'est avec des formules prélevées dans ce roman que Cendrars (qui évoqua son ami dans l'Homme foudroyé) composa Kodak (1924). À partir de 1923, Le Rouge publia une série de fascicules autour d'un personnage d'enquêteur : Todd Marvel, détective milliardaire.

Le Roy (Eugène)

Écrivain français (Hautefort, Dordogne, 1836 – Montignac 1907).

L'Afrique et l'Italie, où il fit campagne, ne lui firent jamais oublier son Périgord natal, auquel il devait consacrer ses premiers écrits. Du romancier (Nicette et Milou, 1901 ; les Gens d'Aubéroque, 1907) on a essentiellement retenu une des meilleures œuvres de la littérature régionaliste (le Moulin du Frau, 1895) et surtout Jacquou le Croquant (1899), épopée de la révolte des paysans du bas Périgord au début du XIXe siècle contre une noblesse qui l'écrase et l'exploite ; une bonne adaptation à la télévision (1971) en a relancé le succès.

Le Roy (Louis)

Humaniste français (Coutances 1510 – Paris 1577).

Il est l'auteur de deux ouvrages historiques (Des différends et troubles advenant entre les hommes par la diversité des opinions en la religion, 1562 ; Considération sur l'histoire française et l'universelle de ce temps, 1567), d'un traité politique (De l'origine, antiquité, progrès, excellence et utilité de l'art politique, 1567) et d'un essai philosophique, son maître ouvrage, De la vicissitude ou variété des choses en l'Univers (1575). Sa pensée est dominée par l'idée de l'inévitable dégénérescence de toute réalité humaine et terrestre. Philosophie fondamentalement pessimiste que tempère la croyance en la providence divine, seule capable de réfréner les puissances de désordre qui tendent à reconduire inéluctablement le monde au chaos. Sa principale originalité consiste à rattacher l'histoire des faits religieux aux lois physiques régissant la marche de l'Univers et à concevoir comme naturelles les vicissitudes qui les affectent.

Le Tourneur (Pierre)

Écrivain français (Valognes 1736 – Paris 1788).

D'une famille pauvre, il se fit traducteur par nécessité : outre les Nuits d'Young (1769), les Méditations sur les tombeaux d'Hervey (1770), les poésies d'Ossian, Clarissa Harlowe de Richardson, il donna une adaptation en français de Shakespeare (1776-1783) qui fit connaître en France le dramaturge anglais et déclencha de violents débats esthétiques.

Lear (Edward)

Peintre et écrivain anglais (Londres 1812 – San Remo 1888).

Dessinateur pour la Zoological Society, professeur de dessin de la reine Victoria, il lance le limerick, forme poétique absurde (du nom d'une ville irlandaise) : cinq vers de rythme anapestique, avec schéma aabba pour la rime. Il crée un genre avec le Livre du non-sens (1846), suivi de chansons grotesques (Poèmes risibles, 1877).

Leary (Timothy)

Psychologue et écrivain américain (Springfield, Massachusetts, 1920 – Los Angeles 1996).

Il a tiré de ses expériences sur les drogues hallucinogènes une philosophie mystique (le psychédélisme) qui devait devenir un phénomène culturel des années 1960 aux États-Unis et qu'il expliqua dans ses essais (Prières psychédéliques d'après le Tao Te Ching, 1965 ; Politique de l'extase, 1968 ; Grand Prêtre, 1969 ; Changer mon âme, 1982).