Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
G

gendarmerie. (suite)

La gendarmerie constitue l'un des soutiens les plus fermes du Consulat et de l'Empire, d'autant que l'état de siège est maintenu jusqu'en 1814. Outre ses missions initiales, elle accomplit des opérations militaires ; à ce titre, elle est l'objet de tous les soins de Napoléon Ier. Sévèrement épurée sous la Restauration, elle retrouve son statut dès 1820. L'ordonnance de 1830 institue, à côté de la gendarmerie départementale, celle des ports et des arsenaux, ainsi qu'une gendarmerie des colonies, qui est placée sous l'autorité du ministère de la Marine. Dès 1831, l'Algérie dispose d'une légion de gendarmerie d'Afrique, avant l'instauration, sous la IIIe République, de gendarmes indigènes, les moghaznis. Tout au long du XXe siècle, la gendarmerie ne cesse de se développer et de se diversifier, dans le cadre du maintien de l'ordre intérieur. En 1926 est créée une force d'intervention, la garde républicaine mobile, corps de réserve à la disposition du gouvernement, surnommée « la gendarmerie rouge », par opposition à « la gendarmerie blanche », départementale. Sont également constituées des unités adaptées à des missions particulières : gendarmerie routière, gendarmerie des transports aériens, gendarmerie maritime, Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), affecté à des opérations spéciales telles que, notamment, la lutte contre le terrorisme.

Subdivisée en légions, compagnies et brigades, la gendarmerie est rattachée à l'armée, dont elle constitue l'une des armes. L'accès en est réservé à des militaires d'active, ou ayant accompli leur temps de service légal. Les officiers sont recrutés par concours, même si, depuis une date récente, un certain nombre d'élèves de l'École interarmes de Saint-Cyr-Coëtquidan peuvent, chaque année, choisir de servir dans cette arme. Les élèves officiers suivent les cours de l'École des officiers de gendarmerie, située à Melun, où se trouve également l'état-major. Dans le cadre de la nouvelle restructuration des armées, la gendarmerie est la seule arme à connaître une légère augmentation de ses effectifs, qui dépassent 100 000 hommes. Ainsi est confirmé son rôle fondamental de maintien de l'ordre intérieur.

généralité,

circonscription financière devenue, à partir du XVIIe siècle, la principale division administrative du royaume.

Au milieu du XIVe siècle, la levée de plus en plus fréquente d'impôts jugés encore extraordinaires entraîne la création de « généraux des finances », chargés de l'organisation de la perception et du contentieux qui en découle. En 1390, les deux attributions sont scindées entre deux collèges de quatre généraux, d'où le terme de généralité. Au milieu du XVe siècle, quatre généralités ont donc une existence reconnue : le (ou la) Languedoïl, le (ou la) Languedoc, la Normandie et l'Outre-Seine-et-Yonne. Chacune dispose également d'un receveur général.

Au siècle suivant, le désir de démembrer ces ensembles jugés trop vastes et d'intégrer les nouvelles provinces entraîne une réorganisation complète : un édit de décembre 1542 découpe le royaume en 16 recettes générales (pays d'états inclus), qui retrouveront bientôt le nom de généralités. En leur sein fusionnent revenus du domaine (ressources ordinaires) et de l'impôt (ressources extraordinaires) en une administration unique. L'accroissement des effectifs d'officiers se traduit, en outre, par la mise en place d'un bureau des finances (2 présidents et 8 trésoriers de généralité en 1586).

C'est dans le cadre des généralités que les « commissaires départis dans les provinces », bientôt appelés « intendants », s'imposent progressivement sous Richelieu. À partir de 1637, ils résident au chef-lieu de la généralité, et les bureaux des finances passent sous leur autorité. Durant toute la fin de l'Ancien Régime, la généralité devient donc synonyme d'intendance, même si, en droit, certaines intendances ne devraient pas être ainsi qualifiées : c'est le cas des provinces nouvellement conquises (dites « pays d'imposition »).

Le nombre des circonscriptions s'accroît, par densification (Auch, Montauban, Pau, à partir de la généralité de Bordeaux, par exemple) ou par agrandissement du territoire (Lille, Strasbourg ou Perpignan). En raison de remodelages incessants, le chiffre des intendances-généralités varie. Ainsi, la minuscule circonscription de Trévoux, créée en 1762, disparaît-elle en 1787. Il en existe 34 à la veille de la Révolution, avec un décalage d'une unité, car le Languedoc n'a qu'un intendant, alors qu'il est divisé entre deux généralités (Toulouse et Montpellier). La Révolution met un terme aux généralités en même temps que les intendants et les bureaux des finances disparaissent.

Genève (accords de),

accords signés dans la nuit du 20 au 21 juillet 1954 par la France, l'Union soviétique, le Royaume-uni, la Chine populaire et le Nord-Viêt Nam, qui mettent fin à la première guerre d'Indochine.

Ils réduisent la présence française dans la péninsule, reconnaissent l'indépendance et l'intégrité du Laos et du Cambodge, et consacrent la partition du Viêt-nam.

La conférence de Genève, qui s'ouvre le 26 avril 1954, prend un nouveau cours après la défaite de Diên Biên Phu, le 7 mai, qui entraîne la chute du gouvernement de Joseph Laniel. Le 18 juin, Pierre Mendès France lui succède et se fait le champion d'une paix négociée, s'engageant à mettre fin, dans un délai d'un mois, à une guerre qui a fait 100 000 morts et 120 000 blessés (dans le camp de la France et ses alliés), et coûté 3 000 milliards de francs. Il obtient un cessez-le-feu, la libération des prisonniers et la division provisoire du Viêt-nam de part et d'autre du 17e parallèle, et non autour du 13e ou du 14e comme le demandait le Viêt-minh : le Nord est contrôlé par les communistes, le Sud, par les forces françaises et l'armée nationaliste de Bao-Daï. Les populations ont la possibilité d'émigrer, ce que feront 900 000 Vietnamiens fuyant le régime communiste pour s'installer au Sud. La réunification est prévue dans un délai de deux ans, au terme d'élections libres au scrutin secret.